semaine 7 de notre périple d’un an en famille à travers l’Europe : de Bratislava à la Hongrie (par Véro).
Semaine 7 : De Bratislava à la Hongrie
Semaine 7 de notre voyage d’un an en famille à travers l’Europe. On continue à suivre le Danube, on finit notre visite de Bratislava, on suit le Danube en Slovaquie et on franchit notre 4ème frontière pour rejoindre la Hongrie.
Lundi 11 septembre : Bratislava ( Slovaquie )
On reprend le tram direction un grand marché de la ville. Une femme nous fait goûter des gros cornichons. Elle vend aussi de la choucroute en tonneau.
On goûte des petits gâteaux alléchants. Le marché est fait de petites cabanes de tôle. On y trouve aussi beaucoup de made in china. Ensuite, mission café internet. Manu a besoin d’imprimer un document pour la banque. On profite du restaurant végétarien qui est à côté. Les prix sont doux pour nous. On peut manger et boire pour 20€ à quatre. On découvre ensuite l’artisanat slovaque à la coopérative Ulu’v. Les motifs des tissus sont très beaux.
Puis on reprend la route. On va rester le long du Danube, complètement au Sud de la Slovaquie, pour rejoindre Budapest en Hongrie. Le fleuve fait la frontière entre les deux pays. La Slovaquie des montagnes, les Tatras, au Nord, me fait rêver mais ça n’est pas pour cette fois-ci. Sans regret, avec Slowpy, ça ne risque pas !
Les 50 kilomètres après Bratislava sont déprimants. Des kilomètres d’industries, de plaine et de barres d’immeubles. En plus, il fait gris, ça en rajoute à l’impression de désolation. Heureusement, le roi du GPS est parmi nous et nous conduit à un très chouette bivouac au bord de l’eau, à l’abri du vent (détail qui a toute son importance parce que ça souffle fort !).
Les hommes partent à la pêche pendant que je bouquine en savourant le silence.
Mardi 12 septembre : Gabčikovo ( Slovaquie )
Il fait gris et venteux ce matin. Je laisse Manu ronronner sous la couette. Les enfants lisent au chaud dans leurs duvets. Je sors marcher seule. Puis Noé prépare le petit déjeuner, Manu émerge. Le soleil se montre. Il en profite pour peindre sur Slowpy. C’est bon de prendre notre temps.
Hier soir, pour arriver à notre bivouac, on a traversé un immense barrage, le barrage de Gabcikovo. J’en avais tellement marre de la route qu’on n’a pas pris la peine de s’y arrêter. On y retourne vers midi. De belles vagues se forment en amont, il y a un vent terrible.
On a la chance d’arriver pile à l’heure où l’écluse est prête à laisser passer les bateaux. Ce barrage est le plus grand d’Europe centrale. On apprendra après qu’il est un motif de discorde avec la Hongrie voisine car la Hongrie n’a jamais fait sa part de l’ouvrage, préférant finalement laisser le Danube sauvage de son côté.
On part ensuite se balader à pied entre les différents bras du Danube, prés de Bodíky. Mon opérateur de téléphone ne sait plus où donner de la tête, je passe de la Slovaquie à la Hongrie selon les bras qu’on traverse. Traversées parfois originales : à deux reprises on enlève les chaussures pour traverser à gué dans l’eau glacée !
On pique-nique sous les arbres entre deux gouttes de pluie. Sur la fin de la balade, on découvre un quartier de maison cabanes toutes plus belles les unes que les autres. Elles sont souvent sur pilotis. Pour nous c’est étrange qu’il subsiste des habitations là vu l’apparente fréquence des crues.
On arrive à Slowpy juste à temps avant une belle averse. On choisit de retourner au même bivouac et on savoure d’être au chaud, avec une tisane, des cookies et le dernier Sissi. La série aura passionné les enfants ! On se croirait un dimanche d’hiver à la maison !
Mercredi 13 septembre : Gačikovo – Komarno ( Slovaquie )
Le soleil est de retour ce matin ! Je me dis que c’est une belle occasion pour se laver sans trop se glacer. Je prends mon courage à deux mains pour aller à la rivière. L’immersion me coupe le souffle mais je réussis à me briquer de haut en bas, ça fait du bien ! Les hommes prennent l’option moins barbare de la douche solaire très tiède. Ensuite je me lance dans un grand ménage de printemps de Slowpy : je sors toutes les couettes, couvertures et duvets, j’aère à fond, balayage et rangement ! Pendant ce temps-là, Manu fait la classe en plein air et repeint encore Slowpy avec les enfants.
En début d’après-midi, on reprend la route direction Komarno. On traverse plein de petits villages. Je m’arrête pour aller à la Poste puis dans une Coop, les épiceries de village. Je ne comprends aucun mot, le slovaque est vraiment hermétique pour nous !
On arrive enfin à Komarno. La ville n’a rien d’exceptionnel mais l’atmosphère y est paisible. Au moment où une averse arrive, on entre dans une pizzeria. Joseph était en manque de pizza, il jubile ! Pour les spécialités slovaques, c’est raté. On n’a pas su trouver où en goûter. On aimerait bien être invités chez des gens mais comment faire ? Il va falloir qu’on mette en place des stratégies ! Manu est sur le coup pour Budapest. Il s’est inscrit dans plusieurs groupes de francophones sur Facebook.
On se gare sur une espèce d’immense parking en béton qu’on avait vu en se baladant. Les garçons voulaient absolument venir là parce qu’on y avait vu un petit chat coincé dans un arbre. Ils voulaient revenir le sauver avec notre échelle télescopique. Quand on arrive, il a réussi à descendre tout seul mais on prend le temps de la nourrir et de lui enlever ses tiques. Quand on se couche, je croise les doigts pour qu’on ne le retrouve pas écrasé sur la route le lendemain matin…
Jeudi 14 septembre : Komarno – Esztergom
Au réveil, le petit chat est là, ouf ! Le ciel est d’un bleu limpide. On en profite pour faire des photos rigolotes de notre rituel gym yoga Qi Gong du matin.
Il y a des matins où c’est particulièrement agréable de réveiller nos corps en sentant les rayons du soleil nous chauffer. Petit à petit le parking se remplit, les voitures nous entourent. On démarre avant d’être coincés. On était tout près d’une université !
On redémarre direction Sturovo. On se dit que ça doit être agréable vu que c’est au bord du Danube. Notre guide du Routard ne nous sert pas à grand-chose pour cette partie de la Slovaquie absolument pas touristique. La route traverse de jolis petits villages.
On s’arrête tester une catapulte et une balançoire géantes ; on a bien ri ! L’arrivée à Sturovo nous émerveille. D’ici, on a une vue magnifique sur la rive hongroise : une immense église coiffée d’un grand dôme domine une colline. Il y aussi une forteresse et une belle église avec un clocher à bulbes.
On découvre que cette ville hongroise, Esztergom, a été une ville royale pendant 400 ans et que sa basilique est la plus importante de Hongrie. On décide de faire une incursion en Hongrie pour la nuit, pour profiter de cette belle ville. On la découvre à pied, tranquillement. Le belvédère de la basilique est fermé, pour cause de tempête nous dit-on en anglais.
Je me dis que c’est un peu exagéré, ça ne souffle pas si fort mais je comprends le principe de précaution. Plus loin, on a la chance de tomber sur un marché de producteurs.
Les produits vendus sont tous plus alléchants les uns que les autres. Mince, on n’a pas un sou en poche. La monnaie hongroise est le Forint. Un Euro, c’est environ 300 Forint. Ça ne va pas être facile ! Bon, on va retirer de l’argent et on retourne vite fait au marché. On jette notre dévolu sur du beau pain bio, des fromages fumés et de brebis, du speck et une sorte de saucisson au paprika. On nous offre des petits pains. Il y aussi un buffet où l’on peut goûter à tout !
La nuit tombe et le vent se lève assez brutalement. On rentre en courant jusqu’à Slowpy sous des bourrasques de plus en plus violentes. La poussière tourbillonne et pique les yeux. A 100m du camping-car, Manu ramasse une grosse branche tombée sur la route. Ouf, nous voilà sains et saufs calfeutrés dans la cagouille. Ici on ne risque rien. Depuis l’épisode de la tempête en Autriche, j’ai pris l’habitude de regarder si des arbres peuvent nous tomber dessus, d’où vient le vent, ce qu’il peut nous porter…
Vendredi 15 septembre : Esztergom – Nagybörzsöny
Il a plu cette nuit et le vent s’est calmé. Quand j’ouvre la porte, j’ai l’impression qu’on a changé de saison. Il fait un froid de canard ! On reste au chaud et on en profite pour avancer un peu dans les leçons de conjugaison et dans la préparation de la visite de Bratislava. L’après-midi, Manu et les garçons vont visiter le musée du Danube. Ils y trouvent plusieurs maquettes et expériences. La leçon de science de la semaine est faite !
Noé a une enigme pour vous d’ailleurs…
J’ai préféré rester dans Slowpy pour avancer le blog. C’est bon de prendre un peu de temps seule.
On reprend la route en fin d’après-midi et on quitte définitivement la Slovaquie. Nous voilà en Hongrie pour quelques temps !
Je suis attirée par une petite route qui nous mène au fin fond de la campagne, dans un tout petit village où il y a un étang. On en fait le tour et on suit une piste qui va d’observatoires en observatoires.
Une biche traverse sous notre nez. Noé est tout ému de l’avoir vue si près ! On entend les cerfs bramer au loin et des grognements de sangliers. On rencontre aussi un chasseur qui nous fait comprendre avec le sourire que ça serait bien qu’on s’en aille. On croise les doigts pour qu’il n’ait pas à se servir de son fusil pour tuer un animal…
Samedi 16 septembre : Nagybörzsöny – Nagymaros
Il a encore plu cette nuit mais au réveil le soleil pointe le bout de son nez. On en profite pour retrouver notre rituel de gym en plein air. Ensuite les garçons chaussent les bottes et on part explorer le village qui nous a paru assez typique en arrivant hier.
On joue aux devinettes avec les différents panneaux et écriteaux. On comprend qu’il y a beaucoup de petits artisans. On rencontre un gentil papi qui fait de très beaux bas-reliefs en bois, de la véritable dentelle de bois !
Je repère une auberge alléchante et comprend un seul mot : goulasch. On se dit que c’est certainement une bonne occasion de goûter ce plat traditionnel loin des restaurants attrape-touristes. Et on n’est pas déçus, c’est succulent !! C’est une sorte de soupe avec beaucoup de paprika, de la viande, du lard, des haricots blancs. A la même adresse, des hommes font mijoter des confitures au feu de bois et préparent du sirop de lavande, huuuummmmm !
On reprend la route pour se rapprocher du Danube mais voilà qu’on tombe sur une fête ! Youpi, c’est samedi ! On est intrigués, les passants ont tous des cerfs-volants dans les mains alors qu’on est en plaine et qu’il n’y a pas de vent.
On comprend qu’il vaut monter à bord d’un bus qui mène à un plateau plus loin. Nous voilà comme des sardines à bord d’une antiquité sur une route bien trop pentue. Ouf, on arrive en haut ! Il y a des cerfs-volants partout, on se croirait à Cervolix sur le plateau de Gergovie.
Joseph et Manu sont attirés par les kurtoskalacs : des gâteaux cuits sur des rouleaux de bois. La queue est interminable mais l’attente valait le coup : c’est chaud, sucré, vanillé, à tomber à la renverse.
La nuit approche à grand pas. On reprend le bus et on file chercher un bivouac. On arrive dans le noir sur une aire herbeuse au bord de l’Eurovélo 6. A priori, on ne devrait pas s’embourber, croisons les doigts pour le redémarrage demain. Il pleut toute la nuit, glups… L’humidité ambiante commence à être pesante. Serpillère usagée à l’entrée, bottes et manteaux qui sèchent…. Vivement le soleil !!!
Dimanche 17 septembre : Nagymaros – Szentendre
Aujourd’hui, il faut qu’on trouve un embarcadère pour traverser le Danube avec Slowpy, une première ! Le premier arrêt est le bon. Je suis les consignes du matelot pour faire monter à bord nos 3.5 tonnes. Le bateau parait bien frêle pour supporter notre présence additionnée aux autres voitures déjà embarquées et voilà qu’il en monte encore…
La traversée est courte mais impressionnante. Le courant est puissant et le bateau s’engage complètement à la perpendiculaire. J’ai envie de gîter comme dans mon kayak… Faire confiance… Allez, on arrive déjà ! Nous voilà à Višegrad, ville réputée pour sa forteresse. J’arrive à motiver les troupes pour une balade en parapluie.
On grimpe dans la forêt en glanant quelques noix énormes. Arrivés à la forteresse, on se rend compte que pour profiter de la vue, il faudrait entrer dans la forteresse et pour cela payer. Ça m’agace qu’on privatise la nature !! De toute façon, vu la météo, la vue est limitée… On redescend, mission trouver un nouveau bivouac.
Szentendre est mis en avant dans la guide du routard, allons-y ! Je pars faire une dernière balade avec les garçons. Il y a de la boue partout, c’est pas marrant de leur interdire de sauter dans les flaques d’eau, c’est tellement rigolo !! Mais sans machine à laver ni soleil, c’est beaucoup moins drôle… La visite de la ville attendra demain, il fait déjà nuit !
Fin de la semaine 7