Les 10 + 2 travaux d’Hercule / Herakles par Noé Bouhier

14 Mai

Les 10 + 2 travaux d’Hercule / Herakles par Noé Bouhier

Un an de voyage en famille à travers l’Europe, c’est un terrain de jeu pour apprendre des choses ! En Grèce, Noé s’est passionné pour les 12 travaux d’Hercule enfin Herakles et en fait il y a 10 travaux, bref il vous explique ….

Les 10 travaux d’Hérakles

J’ai découvert pendant le voyage qu’il faudrait plutôt dire les 10 + 2 travaux d’Hérakles.
Hérakles est un héros de la mythologie grecque. C’est aussi Hercule en Romain.
Hérakles veut dire « gloire à Héra ».
Ce héros avait une force surhumaine. Son cousin Eurysthée lui imposa 10 travaux.
Je vais vous les raconter. Il y a plusieurs versions de ce passage de la mythologie grecque et j’ai choisi la plus répandue.

Le lion de Nemée

Le premier de ses travaux consistait à tuer le lion de Nemée . Le lion de Nemée tuait tous les habitants de la région. Ce lion avait la peau invulnérable. Hérakles lui décocha une volée de flèches qui rebondit sur sa peau. Le lion fonça sur lui mais Hérakles l’étrangla. Cette première étape était finie.

L’Hydre de Lerne

Après il dut affronter l’Hydre de Lerne . L’Hydre terrorisait les marais de Lerne . L’Hydre était un monstre avec un corps de serpent à 9 têtes immortelles. Hérakles entreprit de couper les têtes mais celles-ci repoussèrent. Il appela son neveu à l’aide et ensemble ils réussirent, mais Eurysthée déclara que ça ne comptait pas car il ne l’avait pas accompli seul !

La biche de Cérynie

La biche de Cérynie avait des bois en or et était consacrée à Artémis, la déesse de la chasse. Eurysthée ordonna à Hérakles de capturer la biche. Hérakles la poursuivit pendant une année et lui tendit un piège. Artémis lui reprocha son acte mais Hérakles expliqua qu’il agissait sous les ordres d’Eurysthée.

Le sanglier d’Erymanthe

Le sanglier d’Erymanthe ravagait la région et il était énorme. A la demande d’Eurysthée, Hérakles le chassait. En chemin, Hérakles rencontra le centaure Pholos qui lui offrit de la viande. Hérakles eut soif donc il réclama du vin. Le centaure en possédait une jare mais il ne pouvait pas la consommer car elle appartenait à l’ensemble des centaures. Hérakles le convainquit. Les autres centaures furent attirés par l’odeur du vin et une bagarre éclata dont Hérakles sortit victorieux. Il reprit sa chasse et tua le sanglier, mais le centaure Nessos ne devait pas oublier l’affront subi.

Les écuries d’Augias

Les écuries d’Augias étaient horriblement sales. Hérakles dû les nettoyer. Il cassa un mur de l’écurie puis détourna le cours de deux fleuves, l’Alphée et le Pénée. Les deux fleuves nettoyèrent l’écurie. Tous ça avant le coucher du soleil.

Le lac Stymphale

Le lac Stymphale avait été infesté d’oiseaux! Hérakles dû tous les tuer. Héphaïstos, dieu de la forge et du feu lui fabriqua une crécerelle en bronze. Hérakles s’en servit pour faire fuir les oiseaux. Il les tua ensuite avec son arc et ses flèches.

Le taureau de Crète

Le taureau de Crète était très beau mais le dieu des mers l’avait rendu fou! Hérakles devait le ramener à Tyrinthe . Quand Hérakles fut arrivé en Crète, il saisit les cornes du taureau puis il l’entrava et ensuite il rentra à Tyrinthe.

Les juments de Diomède

Les juments de Diomède étaient mangeuses d’homme. Hérakles dû les capturer. Il les attrapa mais les guerriers de Diomède arrivèrent et une bagarre éclata. Hérakles donna les guerriers à manger aux juments, embarqua les juments sur son bateau et repartit.

La ceinture de la reine des amazones

Eurysthée voulait offrir à sa fille la ceinture de la reine des amazones. Les amazones étaient des femmes guerrières. Hérakles demanda à la reine de lui donner sa ceinture. Elle accepta . Mais Héra, furieuse de voir Hérakles réussir, complota pour que les Amazones et la reine s’opposent à Hérakles. Hérakles tua la reine des amazones, lui arracha sa ceinture et la rapporta à Eurysthée.

Le troupeau de Géryon

Géryon était un géant à trois têtes qui gardait un troupeau de boeufs avec son chien. Hérakles devait voler le troupeau et le ramener à Eurysthée. Il tua le chien de Géryon et embarqua le troupeau qui fut sacrifié à Héra.

2 TRAVAUX DE PLUS POUR HÉRAKLES .

Eurysthée voulait se débarrasser d’Hérakles parce qu’il craignait d’être détrôné. Il lui imposa donc 2 travaux de plus .

Les pommes d’or du jardin des héspérides

Hérakles eut pour mission de ramener les pommes d’or du jardin des Hespérides. Il chercha le jardin pendant longtemps. Quand il le trouva enfin, il demanda à Atlas d’aller chercher les pommes car il était le père des héspérides gardiennes des pommes . Pendant ce temps il porterait le ciel à la place d’Atlas. Quand Atlas revint avec les pommes, il n’avait plus envie de porter le ciel. Hérakles lui demanda de porter le ciel le temps de mettre un bandeau autour de sa tête. Atlas accepta et Hérakles en profita pour s’enfuir avec les pommes.

La capture de Cerbère

En imposant la capture de Cerbère, Eurysthée crut qu’il allait enfin se débarrasser d’Hérakles. Celui-ci partit aux Enfers pour y prendre Cerbère le chien à trois têtes. Hadès dit oui à condition de ne prendre aucune arme. Hérakles saisit Cerbère par ses trois têtes puis il le mordit. Après avoir amené Cerbère à Eurysthée, il le ramena aux Enfers comme il en avait convenu avec Hadès.

J’ai beaucoup aimé ce passage de la mythologie: c’est plein d’histoires fantastiques. Ce personnage m’a fasciné, il est fort et intelligent, c’est pourquoi j’ai choisi de vous le faire découvrir.

Noé Bouhier

 

Nos articles de la Grèce :

décembre

janvier

février

L’article de Joseph sur la titanomachie

 

10 Mai

Unissons-nous pour des bivouacs propres !

Le voyage c’est chouette… Mais il y a un problème !

Depuis qu’on a quitté l’Autriche,  les déchets sont un problème important, rencontré pendant notre périple. Avant de bivouaquer, nous nettoyons le petit coin de nature qui nous héberge. Des bivouacs propres, c’est important pour nous, pour la nature et pour ceux qui vivent là.
A force, on aimerait que ça change durablement. Nous ne sommes évidemment pas les seuls à faire ce petit geste isolé. Alors on se dit qu’il faut trouver un moyen pour que ce geste soit moins isolé, plus collectif,  valorisé pour être multiplié…

Unissons nos petits gestes isolés

Un moyen simple serait que le campeur nettoyeur prenne en photo le résultat du nettoyage et la publie sur ses profils de réseaux sociaux avec un hashtag commun pour cette action.  Un hashtag, c’est un mot-clé précédé d’un # qui permet d’être visible de tout le monde (par exemple #UnAnEnVoyage ) . Si on utilise le même,  le hashtag est plus populaire et encore plus efficace.  On peut ainsi faire connaître largement cette initiative ecocitoyenne.
Maintenant qu’on vous a expliqué le contexte, pourquoi avons-nous besoin de vous ?
dechets

Tu es sensible, intelligent.e, tu vas nous aider !

Il faut trouver un hashtag efficace,  qui parle de l’action de nettoyer un bivouac par des campeurs, qui puisse être international (en anglais donc), qui soit positif,  encourageant,  motivant,  engageant,  percutant.
On a besoin de vous pour choisir le meilleur !  
On a préparé un petit sondage !
Pourquoi faire un sondage ? Pour que le mouvement soit collectif dès le début !
Vous pouvez donner 3 minutes de votre temps pour lancer un mouvement peut-être planétaire et salutaire !  ; -)

Cliquez là pour choisir le meilleur hashtag 

Et n’oubliez pas de partager, colporter, diffuser, afficher cet article pour la réussite de cette initiative ! 

26 Avr

L’Albanie (sud) Du 5 au 17 mars 2018 par Véro

Le sud de l’ Albanie.

Un an de voyage en famille en camping-car à travers l’Europe ! En mars, 8éme mois du périple, la famille Bouhier-Pillot quitte la Grèce qui les a protégés de l’hiver, pour partir à la découverte du monde compliqué des Balkans… On commence par le sud de l’ Albanie.

Lundi 5 mars « Albanie, Albanie, pays de rêve, … » ( sketch des Inconnus)

AlbanieNous passons la frontière vers 15h en provenance de Ioannina en Grèce. On fait notre photo rituelle devant un grand panneau avec la carte d’ Albanie. Ça nous fait tout bizarre d’être là : ça fait trois mois qu’on n’a plus passé de frontière avec notre long séjour hivernal de trois mois en Grèce.


Nous roulons 30km pour atteindre Girokastra où nous voulons retirer de l’argent et acheter une carte SIM. La route est pour l’instant meilleure que ce qu’on imaginait. En revanche, nous longeons une rivière, le Drin, qui draine des kilos de déchets, des tonnes même… Les arbres servent de filtre. La plaine ressemble à une déchèterie à ciel ouvert. Gravas et ordures s’y mélangent. On dirait que tout ça est régulièrement brassé par des pelleteuses. C’est choquant, vraiment. Pas juste une petite décharge sauvage comme on en voit régulièrement depuis la Roumanie. Là c’est des kilomètres de honte. Comment est-ce possible ? La configuration géographique ne doit rien arranger : on est dans une plaine entre deux barres de montagnes : effet de couloir pour les vents ?

Je crois que j’ai passé la soirée à ruminer, à demander pardon à la Terre pour ce que nous humains lui faisons subir et à me demander si chez nous c’est mieux ou pire. La seule solution est de ne pas produire de déchets. Je pense très fort à Harmonie, ma copine qui a changé beaucoup de choses dans son quotidien et qui ne produit presque plus de déchets. Il faut qu’on arrête de se complaire dans notre petit confort et qu’on en fasse autant.

De ces premiers kilomètres, Joseph retient que toutes les maisons ont l’air en chantier. En fait, les maisons se construisent au fur et à mesure qu’il faut de la place pour une nouvelle génération donc on laisse dépasser les fers à béton sur les toits pour pouvoir agrandir. Nous nous baladons entre deux averses vers la forteresse de Girokastra. Je me demande encore comment Slowpy a atteint le parking : on s’est retrouvés engagés dans une rue ultra pentue avec des pavés glissants et des balcons bien bas…. je n’étais pas fière au volant. J’ai vu arriver le moment où j’allais redescendre/glisser en marche arrière…. Autour de nous, il y a des maisons tout en pierre, même le toit. Beaucoup sont à moitié en ruine. Girokastra Manu a mal au dos (effet frontière ?) alors nous n’insistons pas. Un vieil homme a voulu nous servir de guide pour quelques lekés. Il nous a dit être professeur de français à la retraite. On dirait qu’il a eu un AVC, une partie de son visage et de son corps semble paralysée. A supposer qu’il ait une retraite, elle ne doit pas être bien grosse pour qu’il essaye encore de grappiller quelques euros.Girokastra
Nous nous garons pour la nuit près d’un petit lac assez sympa juste à la sortie de Girokastra. On dirait qu’il n’y a pas de déchets. Ouf, il n’y en a pas partout !!

Mardi 6 mars A la rencontre de l’oeil bleu…

Il a plu toute la nuit et il pleut encore… A la première accalmie, les garçons et moi partons explorer les bords du lac. Il y a un beau chemin et même une piste cyclable ! On échange quelques mots en anglais avec un homme. Puis une femme vient nous dire bonjour. Elle me sert la main et m’attire à elle pour me faire deux bises. Il me dit que c’est la façon de faire traditionnelle. Je suis un peu embarrassée, c’est familier pour moi et je ne la connais pas. Noé, lui, a déjà été embrassé deux fois et le monsieur lui a affectueusement pincé la joue. Je regarde Noé du coin de l’oeil car c’est assez intrusif mais ça va. La femme marche avec nous et en même temps vide les poubelles. Je me dis qu’elle doit être une sorte d’employée municipale. Je suis contente de voir que le concept poubelle et zone propre existe après l’expérience d’hier. Une fois qu’elle a deux sacs en plastiques remplis, elle me fait comprendre qu’il faut l’attendre un instant. Elle pique un sprint jusqu’à des buissons un peu plus haut et balance tout par-dessus. Je suis verte, les bras m’en tombent, je ne sais si je dois fondre en larme ou éclater d’un rire nerveux. Je lui dis qu’il ne faut pas jeter comme ça dans la nature. Elle croise quelqu’un qu’elle connait et lui raconte. Ils sont morts de rire. Ok… On essaie de bifurquer pour marcher juste nous trois. Elle finit par nous lâcher. Elle n’est pas désagréable mais la barrière de la langue est pesante. Elle a l’air gentille mais je ne sais pas ce qu’elle attend de nous. Ah, tiens, elle me demande si j’ai du parfum pour elle. Bon, nous on avance. On rejoint des hommes qui observent une mare. Il y a plein de crapauds en pleine reproduction. On voit même des chapelets d’oeufs. Il y a aussi des tritons. Les hommes poussent les crapauds avec des bâtons pour les faire bouger et qu’on les voit mieux. Pardon les crapauds… Il se remet à pleuvoir. On retrouve ma nouvelle copine et on rentre avec elle. Elle récupère un énorme sac à main qu’elle avait accroché à un poteau et offre des bonbons aux garçons. On lui dit au revoir et on file à l’abri dans Slowpy.
Ensuite, on retourne dans Girokastra. Je sors juste avec Noé explorer la ville. On s’amuse à compter les Mercedes. Il y en a en abondance et de tous les âges. Il y a plein de petits vendeurs sur les trottoirs : des mamies qui vendent leurs tricots (chaussons, écharpes, chaussettes, layette), des paysans avec oeufs, salades, olives, des vendeurs de tabac en vrac. Il y a des boutiques de vêtements mais je me demande si c’est du seconde main ou du neuf. On hume avec plaisir les boutiques de café. On tombe sur un petit marché où l’on choisit des carottes, des courgettes et de la ciboulette pour deux euros. Les gens m’ont l’air majoritairement pauvres. Il y a des gens très vieux qui vendent ce qu’ils ont dû réussir à faire pousser dans leurs jardins. On rentre à Slowpy sous la pluie. Cette ambiance aquatique commence à être pénible et n’aide pas à égayer le paysage. On renonce même à visiter la forteresse tant la vue est bouchée.
On reprend la route direction un tekke, monastère bektashi. C’est l’aventure! Dès qu’on quitte la route principale, on se retrouve sur une voie en béton puis une piste. On se gare à 2km du tekke quand la piste se rétrécit vraiment trop. A ce moment-là, la pluie redouble. Grrrrrr…. on repart sans avoir mis le nez dehors…
Nous voilà repartis direction une curiosité naturelle, l’oeil bleu. On y arrive juste avant la nuit. On se pose vers des cabanes en bois. On reste à l’abri pour faire les leçons de français du jour. Je suis d’humeur aussi sombre que le ciel, ras le bol de cette pluie, j’ai l’impression que Slowpy a rétréci et qu’on se marche les uns sur les autres.
Croisons les doigts pour qu’il fasse meilleur demain ! Je commence à saturer d’être autant fermée. Manu a toujours le dos tendu. Positivons, c’est le temps idéal pour qu’il reste allongé et se reposer.

Mercredi 7 mars Vers le plus romantique des sites antiques…

Je suis réveillée depuis 5h30. Je suis encore au rythme grec (il y a une heure de décalage). Je profite du wifi gratuit pour écrire aux copines et me chercher des nouveaux livres à télécharger. Joseph est presque aussi matinal et en profite pour lire avec sa liseuse. Quand Noé se réveille, ils viennent se glisser sous notre couette. Vu que j’étais ronchonchon hier soir, je suis contente de les retrouver. Mais ça gonfle illico Manu qui n’a pas eu le temps de se réveiller calmement… Me voilà partagée entre mes 3 amours. Bon, il vaut mieux qu’on en reste à notre organisation : les câlins familiaux, c’est le weekend ! Manu est durablement grognon… chacun son tour…
On dirait que les nuages ont fini de pleurer. Il y a même un rayon de soleil. On file s’oxygéner dehors ! L’oeil bleu est une source avec un fort débit qui forme une rivière d’un bleu de porcelaine sur fond karstique.Oeil bleu blue eye
Ensuite, les garçons font les maths du jour. J’en profite pour aller laver quelques bricoles. Quand je suis accroupie, occupée à frotter le linge, j’ai l’impression de communier avec les femmes de la terre entière. Gestes ancestraux et universels…
On reprend ensuite la route direction la mer et Butrint. On s’arrête profiter du soleil sur une plage blanche léchée par une eau couleur lagon. Les garçons sont heureux comme tout et courent dans tous les sens en s’inventant des histoires. Une belle averse nous chasse de ce petit coin de paradis.
Nous arrivons à Butrint où il y a un parc naturel et un site archéologique. On a tous beaucoup apprécié la visite du site. Les ruines baignent dans l’eau. Les fleurs forment un décor digne d’un conte de fée. Et surtout, on y a vu plein de tortues et des têtards. Les enfants réussissent à attraper les deux. C’est génial de voir ces tortues de si près!

Butrint

Butrint

 

Jeudi 8 mars Tout ça pour ça…

Butrint Je me réveille avec une envie de balade en vélo. Il fait beau, on est entre la mer et un lac, j’ai repéré des petites routes à plat… Mais les vélos des garçons ont les pneus crevés et je crains que Manu n’ait pas envie de tout décharger et réviser. Trop chou, il se lance pour me faire plaisir. Pendant ce temps-là, les garçons avancent dans leur programme de maths. Puis ils bricolent des radeaux à base de bouchons, cure-dent et ficelles… Pendant que Manu est toujours en chantier vélo. Toutes les rustines y sont passées… Faut dire qu’en Roumanie, les gars avaient roulé dans des herbes qui font des graines à épine et les chambres à air neuves n’ont pas aimé… Bon, nous voilà prêts ! On s’avance vers le bac pour traverser le canal qui va du lac à la mer. L’employé nous demande où on veut aller. J’explique et il nous dit que c’est trop dangereux à cause des chiens errants. Grrrr, ça commence à m’agacer ces histoires de chien. Être limité dans sa liberté par des chiens, ça m’agace. Oh ! on se réveille les pouvoirs publics !? Bon, on suit son conseil et on abandonne notre virée en vélo. Allez, on remballe tout…
On redémarre pour changer de bivouac. J’ai entendu parler d’une longue plage où les voyageurs aiment se retrouver, à Borsh. Sur la carte, ça s’annonce bien : montagnes qui se jettent dans une large baie sableuse. Dans la réalité, c’est une plage de graviers jonchée de constructions hétéroclites inachevées et de déchets et pas un voyageur en vue…Albanie
On tente notre chance un peu plus loin au pied d’une forteresse. La nuit tombe, on explorera demain.
Pendant le dîner, on parle de la reproduction des batraciens. Noé a une hypothèse pour expliquer pourquoi les crapauds et les tortues restent accouplés si longtemps: « C’est chaud et doux alors ils aiment bien rester » De fil en aiguille, on en vient à parler sexualité en général, les années collège, les premiers bisous, le plaisir, le consentement, les sentiments… oh là là, ils grandissent nos oiseaux!!
Notre robinet, notre seul et unique point d’eau courante à bord, nous lâche au milieu du rinçage de la vaisselle. Il y a des jours comme ça… Manu Gyver nous bricole une installation de fortune en attendant de trouver mieux.

Vendredi 9 mars On a trouvé un nostalgique !

Porto palermoNous nous réveillons à Porto Palermo, au pied de la forteresse d’Ali Pacha. C’est un lieu vraiment original qui décuple l’imagination des garçons: avec la lampe frontale, nous en explorons les moindres recoins: chambre du pacha, chambre des officiers, salle de réunion, cuisine, dortoir des soldats, terrasses, bastions. Il fait beau, la camomille colonise les pierres, c’est beau !
Porto Palerme Albanie Ali pachaQuelques kilomètres plus loin, on s’arrête visiter le village de Vunoï. Il y reste pas mal de vieilles maisons en pierre, des ruelles pentues entre des arcades. En ce moment c’est un immense chantier. Un couple de retraités nous invite à boire le café. On essaie de se comprendre avec quelques mots d’italien. Achille et Floreza habitent dans deux pièces et Achille est fier de nous montrer leur salle de bain avec douche. Floreza sert un café accompagné d’un verre de rakia (gnôle) à Manu. J’imagine l’estomac se tordre. Non, ça va, il résiste. Pour les enfants et moi c’est caramel et verre d’eau. Achille explique que depuis la chute du communisme tout est difficile… Surtout pour lui : il était officier de police si on a bien compris et à la chute du régime, autant dire qu’il a été « remercié »… En tout cas, on aura eu l’opportunité de rencontrer un nostalgique du régime communiste le plus dur d’Europe. Dommage pour la barrière de la langue, on aurait bien aimé en savoir plus…Vunoi
Nous poursuivons la route pour rejoindre le point de départ d’une randonnée. Nous marchons dans un paysage de garrigue sur la rive d’un grand canyon jusqu’à une plage restée assez sauvage (canyon de la Gjipe). Un petit camping sommaire y est aménagé. On s’y verrait bien passer une semaine entre les gorges et la plage, adresse idéale pour débrancher!
Après cette belle sortie, j’ai envie d’une bonne douche chaude. La dernière c’était à Patras, il y a presque 3 semaines. On se lave tous les jours quand même, je vous rassure mais l’eau chaude, le savon qui mousse… Nous tentons notre chance pour un éventuel camping en bord de mer un peu plus loin à Dhërmi. A vrai dire, il n’y a pas vraiment de plage, tout est défoncé, en travaux. Mais un homme nous fait signe de le suivre. Il nous propose un chalet à 1000 lekes la nuit soit 7 euros. Il nous fait visiter deux chambres d’hôtel aussi pour 15 euros mais ça n’est pas très attirant : les plâtres tombent, la moisissure colonise la douche. Le chalet est parfait pour notre mission douche ! Quel bonheur de se coucher la peau douce et propre ! Seule petite ombre au tableau : Manu a glissé dans des rochers en allant pêcher et il a très mal au poignet et au pouce. Glups, on verra demain comment ça évolue…

Samedi 10 mars Une douche chaude et une dose de nature

Ça va, le poignet de Manu bouge encore mais un bel hématome apparait…
On se fait un petit-déjeuner trois étoiles sur la terrasse de l’hôtel avec nos graines, des bananes, du bon miel, du pain et du saucisson. On est assez étonnés de constater que toutes les installations sont en piteux état. Soit ils remettent tout en état avant chaque saison soit ils bricolent juste ce qu’il faut pour que ça tienne debout. Mais quelle clientèle se satisfait de ça ??
Allez, en route. On est au pied de 17km de lacets pour atteindre un col et le parc naturel de Llogara. Slowpy monte tout doux à 20km/h. On a le temps d’admirer le paysage ! En Albanie, les montagnes se jettent dans la mer. C’est beau mais qu’en restera-t-il dans moins de 10 ans? Sous nos yeux, par exemple, une magnifique zone de forêt et de maquis et une longue plage de sable… creusée, hachée et défigurée par les pelleteuses et des constructions anarchiques sans aucune cohérence ou respect du cadre naturel… On a l’impression que toute la côte est menacée par la même gangrène…
Nous voilà au col: on se croirait dans les Alpes, pins noirs, ruisseaux, crocus… On fait une jolie balade jusqu’à un panorama : le « passage de César », s’il vous plaît ! D’ici la vue sur la mer est magnifique. On repère une longue bande de sable entre un lac et la mer. C’est parti!
On déchante vite. La fameuse bande de sable est en fait un bout de marais insalubre grignoté par des cabanes, le tout délicatement parsemé de déchets divers et variés. C’est ignoble. La route est particulièrement défoncée. La totale. On se console avec quelques carrés de chocolat sur la « plage » et on joue à viser un bunker avec des cailloux. L’Albanie c’est le pays des bunkers: 17000 ont été construits sous l’ère communiste pour surveiller le pays et empêcher toute entrée ou sortie du territoire.
On fuit à Vlorë. Une visite de la ville, rien d’extraordinaire et les seules maisons intéressantes tombent en ruine… Passons… Notre seul consolation : tomber sur un supermarché Conad et faire un stock de produits Italiens qui nous rappellent la Sicile : Grana padano, câpres énormes, café, …
Au terme d’une portion de route défoncée, on atterrit sur une longue plage qui ne serait pas si mal sans les ordures. Allez, on ne trouvera pas mieux aujourd’hui et on a un objectif feu de camp : faire des frites à la marmite (la touche Tuche) ! Apprentissage du maniement de la hache pour Joseph. Au moment où on passe à table, le propriétaire du restaurant d’à coté passe voir ce qu’on fait. On arrive à se comprendre avec quelques mots d’allemand. On l’invite à dîner. C’est chouette de partager ! Avec son affaire, il travaille trois mois en été et apparemment ça suffit. Ici c’est noir de monde en été. On imagine qu’ils font un énorme travail de nettoyage de la plage avant que les touristes débarquent… Il explique que la corruption empêche tout système de ramassage des ordures de fonctionner. L’argent pour des investissements ne touche jamais son but mais remplit certaines poches…

Dimanche 11 mars Un peu de plage avant la surprise

Nous nous réveillons sous un soleil généreux. Petit-déjeuner et conseil de famille les pieds dans le sable. Nous parlons de ce que nous avons aimé, pas aimé et de nos demandes. Albanie Puis chacun vaque tranquillement à ses occupations: Manu peint sur la carrosserie « pershendetie » , bonjour en Albanais, je vais marcher avec Noé, Joseph joue… PershendetjeDes pêcheurs en pédalo tirent leurs filets et fournissent en poisson frais les restos de la plage ouverts. Les gars remarquent d’étranges crabes bleus dans leur prise.Crabe bleu
On prend tranquillement la route pour Berat en début d’après-midi. Enfin c’est plutôt la route qui nous prend : je ne peux pas quitter des yeux la chaussée un seul instant tellement il y a de trous. A certains endroits d’ailleurs il vaut mieux rouler à gauche pour pouvoir avancer donc on partage avec ceux qui viennent en face. Ajoutons à ça une poignée de poules, chiens, vaches, mobylettes et des kilos de poussière … J’ai parfois l’impression d’être en Inde!!! On sent que ça fait travailler Slowpy alors on y va tout doux… On traverse la ville de Fier : il y a des trottoirs et les immeubles ont des façades multicolores. C’est gai ! Le pot de peinture est un excellent remède à la tristitude urbaine ! Fier
L’arrivée à Berat est une bonne surprise. C’est une ville classée au Patrimoine Mondial de l’Unesco. On arpente les ruelles pentues de la vieille ville aux 1000 fenêtres.Berat Et on y fait une séance résolution de conflit. Les garçons sont en mode « c’est lui qui a commencé, non c’est lui » . Manu en est au stade où il les revendrait bien pour voyager rien qu’avec moi. Et moi je voudrais juste me balader tranquillement après ces deux heures de route éprouvantes qui m’ont moulu les épaules … Bon, on continue la visite plus zen. Je suis toujours épatée de l’efficacité d’une juste expression des sentiments et des besoins ! Manu n’est pas encore tout à fait satisfait, il n’a pas pu les revendre… BeratBon, à Berat, Il y a aussi une longue promenade piétonne longée de bars et restaurants. En ce dimanche soir, c’est très fréquenté. BeratOn se choisit une table pour croquer la pizza tant rêvée par les garçons. Ça fait du bien de partager ce bon moment ! Avec Noé on danse sur nos chaises et on papote, Joseph et Manu jouent aux échecs.

Lundi 12 mars Nos premiers byreks

On grimpe à la citadelle de Berat de bon matin et on y fait deux belles rencontres: une jeune femme Albanaise qui parle très bien français puis Valeria, une Franco-Italienne qui est là pour quelques jours en voyage organisé. Son chéri est Clermontois ! Elle est vraiment agréable et ensemble on désorganise un peu le groupe car d’autres membres viennent nous poser des questions et prendre des photos. Ensuite on redescend en centre-ville et on passe par un quartier commerçant : café moulu sous nos yeux et byrek (sorte de pâte feuilletée) aux épinards et au fromage. Comme souvent, les commerçants qui parlent quelques mots de français ou d’italien nous parlent de Platini ou Zidane. Ils sont fans de nos footeux et ont du mal à comprendre que nous non… A l’office de tourisme, on rencontre une jeune française qui est en Service Volontaire Européen puis deux Americains qui font partie d’une association humanitaire. C’était matinée chaleur humaine 😉
Ensuite, on prend la route pour Elbasan. On vient là pour la fête de l’été, Dita e verës, qui se tient mercredi. C’est une célébration païenne du retour des beaux jours. C’est un jour férié. Il y a déjà plein de vendeurs de gâteaux, les ballokums qui ressemblent à des gros macarons à base de farine de maïs, de jaune d’oeuf et de sucre.

Ça fait une semaine qu’on est en Albanie et je crois qu’on commence juste à s’y habituer. Les premiers jours et leur cortège de déchets dans la nature et d’urbanisation incontrôlée sur la côte nous ont peu plombés. C’est grâce aux habitants chaleureux et communicatifs ainsi qu’à quelques beaux paysages et sites magnifiques qu’on prend plaisir à être là.

Mardi 13 mars La fête de l’été à Elbasan

Nous nous réveillons dans une ville déjà très animée ! Le bivouac en centre ville qu’on a trouvé hier soir est très prisé ce matin ! On est cerné ! On sort prendre la température de la fête qui s’annonce. Il y a déjà plein de petits vendeurs partout : ballokum et beaucoup de gadgets made in china… Dans nos déambulations on traverse deux beaux marchés: oranges, citrons, olives, aillet, poireaux, choux, carottes, salades, fromages frais type feta et fromage de vache plus secs, oeufs… Et dans un forum on croise l’Alliance Française qui promeut ici la francophonie ! Sur les trottoirs, les paysans vendent leurs modestes productions : le lait de vache en bouteilles de coca, des sachets de plantes, des figues séchées… A vrai dire, on n’ose pas acheter de légumes. Elbasan était un immense complexe industriel sidérurgique sous l’ère communiste. Les terres sont dites impropres à la culture, contaminées par les substances toxiques des industries. Dans notre guide, il est aussi écrit que la région est si polluée qu’on y enregistre les pires taux de maladies respiratoires, cancers et malformations utérines d’Albanie. Glups… Enfin, je vous rassure, comme dit Joseph, on n’a pas vu d’enfants phosphorescents dans la nuit… Plus loin, on passe par un bazar à fripes, un trottoir à bricolage et électricité, des vendeurs de tabac en vrac. Les pâtisseries nous rappellent la Turquie: il y a des gros gâteaux crémeux de toutes les couleurs.
Manu passe un bon moment à réparer une cosse de la batterie qui a lâché à cause des vibrations.
Nous finissons la journée au milieu de la foule avec des boules kiès. Il y a une grande scène avec des spectacles de danses traditionnelles entrecoupés de hip hop, le tout avec un niveau sonore à réveiller les morts… Les garçons se lassent assez vite et nous n’avons pas non plus le coup de foudre pour l’ambiance… Vers minuit, je suis réveillée en sursaut par un feu d’artifice : on le regarde depuis notre lit, bien au chaud sous la couette et je me rendors comme si ça n’avait été qu’un rêve. Moment magique !Elbasan

Mercredi 14 mars Tirana, nous voilà !

A 8h, il y a déjà du monde dans la rue, plein de petits vendeurs installés. On sort se balader après le petit-déjeuner. La foule est de plus en plus dense. La musique à fond redémarre. Des hommes se mesurent dans une épreuve de  force. On s’offre nos bracelets traditionnels rouges et blancs, deux brins de laine qu’on enlèvera quand on verra notre première hirondelle. On entre au musée ethnographique. Costumes traditionnels et vieux outils sont présentés. Les visiteurs touchent à tout et se photographient. Les garçons hallucinent de les voir jouer avec ses vieux objets et il y a de quoi ! Pour la conservation du patrimoine, peut mieux faire…
Bon, le tour est fait. On a notre dose de bruit et de foule, on choisit de filer à la capitale, Tirana.
Exceptionnellement, on prend l’autoroute, l’autre route est vraiment trop sinueuse. A vrai dire, l’autoroute est plutôt une sorte de voix express. Il n’a pas de marquage au sol et on y fait des rencontres insolites: des femmes qui vendent leurs salades et poireaux sur le bas côté, un piéton avec sa valise, un minibus qui s’arrête récupérer des passagers sur le terre-plein central…
A Tirana, on finit par réussir à se garer gratuitement en bordure du Grand Parc, côté chic, près des restaurants aux allures de chalets ou châteaux. On fait un peu tâche dans le décor mais les gardiens finissent par accepter.
On part à pied et en trottinette pour notre première exploration de la ville. Pyramide, place Skanderbeg, Block… Tirana fête aussi le jour de l’été, leurs « champs élysées », le boulevard Deshmorët e Kombit, est bloqué à la circulation, les arbres sont décorés, les rosalies investissent la chaussée et quelques podiums délivrent leurs décibels. Ce boulevard va de la place Mére Thérésa à la place Skanderbeg. Mère Thérésa est née en Macédoine mais se considérait Albanaise ( c’est un peu le problème dans les Balkans…) et Skanderbeg est un des pères historiques de la nation Albanaise qui a résisté aux Ottomans au XVeme siécle.
On croise un « I love Tirana » avec un cœur gigantesque, Tirana semble travailler sa com’. Il y a même un service genre vélib’ mais le défi est de comprendre comment ça marche et de trouver un vélo en bon état…
La pyramide, c’est un bâtiment abandonné, héritage de la période communiste. Elle devait être un musée dédié à Enver Hoxha, dessinée par sa propre fille… A la chute du Régime, la pyramide est devenue un centre culturel, puis une base logistique d’ONG, puis une boîte de nuit… Aujourd’hui, elle sert de point de rencontre de la jeunesse qui la brave pour contempler la ville d’en haut ; enfin il y a ceux qui peuvent et ceux qui ne peuvent pas… Pyramide Evidemment nos gars ont tenté leur chance… On se dit qu’en France, laisser un tel site, potentiellement dangereux, en libre accès, au coeur d’une grande ville, serait complètement impossible.
On se rend compte en rentrant qu’on a vu l’essentiel. Tirana est une toute petite capitale !

Jeudi 15 mars Plongée dans l’Albanie communiste… Devoir de mémoire…

On change de parking au réveil pour ne pas abuser de la tolérance des gardiens. Cette fois-ci, on atterrit près du marché central. On file visiter l’expo Bunk Art 2. C’est un musée installé dans le bunker du ministère de l’intérieur sous le régime communiste et qui retrace l’histoire de la police. Sous le régime autoritaire d’Enver Hoxha, le dirigeant indéboulonnable, le contrôle de la population est digne des films de James Bond : micros cachés, appareils photos miniatures … et plus grave encore et peu connu : camps d’internement et de travaux forcés… Enver Hoxha était tellement radical qu’il avait rompu avec tous les autres pays communistes, les trouvant trop modérés… Plus stalinien que Staline lui-même… Ce genre de visite te rappelle que le multi-partisme c’est quand même moins pire que ces régimes qui virent parano.
Puis on choisit de déjà quitter Tirana. On a envie de retrouver la nature et des paysages plus propres. On vise le lac d’Ohrid. En chemin, on trouve une scierie où l’on refait le plein de copeaux de bois pour nos toilettes sèches. Et au panorama sur le lac, on rencontre Cyril, un trentenaire qui vit en camion avec son chat Chépas. Chouette, ça fait longtemps qu’on n’a pas rencontré de voyageur ! On se suit jusqu’à Pogradec où on dîne ensemble au restaurant : demi canard rôti et pâtes fraîches aux herbes au menu, miam ! Il nous invite ensuite chez lui. L’intérieur de son camion est magnifique, tout est en bois. Il a un poêle à bois. Ça sent bon et on se sent bien!

Vendredi 16 mars Pause au lac d’Ohrid avec Cyril et Chépas

On se croirait en novembre aujourd’hui : ciel gris, vent et quelques gouttes. Alors on se fait marmottes : on traîne sous la couette, on se fait des crêpes, on sort jouer un peu dehors, on discute avec Cyril, on partage une quiche chaude sortie de son four et la journée passe… On a juste bougé pour faire le plein d’eau et de légumes. Les commerçants sont vraiment agréables, essaient toujours de poser quelques questions avec des mélanges d’anglais et d’italien. Et quand on n’a pas les mots, il reste le mime : fou rire mémorable quand j’ai mimé la poule qui pond pour avoir des œufs à l’épicerie et que les employées se sont mises à caqueter avec moi !!

Samedi 17 mars Aprés l’Albanie, la Macédoine !

Au revoir Cyril, au revoir Chépas et au revoir Albanie. Nous entrons en Macédoine ! On a aimé les contacts humains en Albanie, quelques jolis coins de nature mais on se sent fatigués, usés d’avoir vu tant de déchets et de chantiers défigurant l’environnement. Ce n’est qu’un au revoir parce qu’après la Macédoine et le Kosovo, nous passerons par le Nord de l’Albanie.

Véro (et un soupçon de Manu)

A paraître bientôt : La Macédoine

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Relire la Grece en Février

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10 Avr

Trois événements importants de la mythologie grecque par Joseph Bouhier

Qui a créé le monde selon les Grecs ? Qui sont les titans ? Comment Zeus est devenu roi des dieux ? Voulez-vous avoir les réponses à ces questions ? Oui ? Alors plongez dans mon article ! En premier, je vous parlerai de la création, ensuite du règne des titans et pour conclure cet exposé, la titanomachie !

CRÉATION DE L’UNIVERS ET APRÉS…

Au début, l’univers était un gros brouillard appelé Chaos. Chaos créa Gaïa (la terre), Éros (le désir) et Nyx (la nuit). Gaïa enfanta Ouranos (le ciel). Ces derniers s’unirent pour donner naissance aux trois Cyclopes (des géants à un œil), aux trois Hécatonchires (des géants à cent bras et à cinquante têtes) et aux six Titans (des géants mâles) et six Titanides (des géantes femelles). Ouranos les enchaîna tous et les jeta dans le tartare (le tartare est l’endroit le plus profond des enfers) car il les trouva répugnants. Gaïa n’en pouvait plus. Alors, elle dit à ses enfants «Celui qui tuera votre père deviendra le roi de l’univers.» Cronos (le plus jeune des titans) accepta avec l’aide de ses quatre frères Coéos, Japet, Crios et Hypérion (Océanos, lui préfèra rester en dehors de tout cela). Pendant que les frères de Cronos immobilisaient Ouranos, Cronos tua Ouranos avec l’aide d’une faucille que Gaïa avait façonné dans la pierre. Cronos laissa tomber le sexe d’Ouranos à la mer qui donna naissance à la déesse Aphrodite.

RÈGNE DES TITANS

Aprés quoi, Cronos donna l’ouest à Japet, l’est à Hypèrion, le sud à Crios et le nord à Coèos. Il s’appropria l’univers et se proclama seigneur du temps. Mais il avait une confiance limitée envers les Cyclopes et les Hécatonchires, ainsi, il les renvoya dans le tartare sous la surveillance de Campée (une femme au corp de dragon et cent têtes autour de la taille) . Ensuite, il s’unit à sa sœur Rhèa qui donna naissance à Hestia, Demeter, Hèra, Hadès et Poséidon (les premiers dieux) . Cronos les dévora tous parce que les dernières paroles d’Ouranos était :«Si tu me tue, un de tes enfants te tuera à son tour. ». Lorsque Rhèa sentit qu’elle allait accouché d’un sixième enfant, sa mère lui dit d’aller en Crête pour donner l’enfant au nymphes du mont Ida. Là, Rhèa appela son fils Zeus. Dix années plus tard, le jeune dieu entra au service de son père en tant qu’échanson (celui qui apporte à boire) . Un jour, au lieu de donner du vin à son père, il lui donna un vomitif qui lui fit recracher les jeunes dieux. A peine recrachés, ils se révoltèrent contre leur père.

LA TITANOMACHIE

Alors que les titans se rassemblaient, les dieux allèrent libérer les Cyclopes et les Hécatonchires qui avaient été emprisonnés dans le tartare par Cronos . Pour remercier les dieux, ils les munir d’ armes. La foudre pour Zeus, le trident pour Poséidon et la kunée (un casque qui projette des ondes de terreur et qui peut rendre invisible) pour Hadès. Ensuite, Zeus les apporta à l’Olympe pour leur donner de l’ambroisie et du nectar pour leur redonner des forces. Les titans avaient élu domicile sur le mont Othrys, en face du mont Olympe. Les dieux et les Hécatonchires envoyèrent éclairs, tempêtes, tremblements de terre, ondes de terreurs et rochers sur le mont Othrys. Les titans et les dieux se reposèrent un moment mais les Hécatonchires ne connaissaient pas la fatigue, de leurs 300 bras unis ils jetèrent 300 pierres sur les titans. Ainsi la victoire des dieux assurée, Zeus jeta les titans dans le tartare. Zeus obtient le ciel, Poséidon la mer et Hadès les enfers. Ensuite, Zeus proposa de faire de la terre un territoire neutre. Ainsi les dieux règnèrent sur le monde.

J’ai acquis ces connaissances à travers mes lectures de Percy Jackson: une série de livres qui mèle la fantaisie et la mythologie grecque. J’ai aimé ce livre car il permet d’aborder la mythologie grecque pour les enfants et m’a permis de connaitre certains lieux, visités pendant le voyage comme Olympie, Delphes ou encore Dodone.

Joseph Bouhier

9 Avr

Février 2018 en Grèce : De Sparte aux Météores en passant par Patras et Leucade

Février en Grèce : De Sparte aux Météores en passant par Patras et Leucade

Le mois où on a touché le point le plus au sud de notre voyage !

grèce

Nous nous sommes réveillés le 1er février sur la belle plage près de Neapoli que nous squattions depuis déjà deux jours. Après une ultime baignade et une mémorable séance de gym aquatique à  base de course, cris sauvages, pompes et natation, nous avons joyeusement repris la route direction Sparte où nous espérions trouver du gaz.

Le casse tête du gaz

Oui, on avait vu un peu léger en partant pour 1 an avec une seule bouteille de gaz même s’il ne nous sert qu’à cuisiner… Des adaptateurs ? Le truc que tous les voyageurs emportent ? Ah, non plus… même pas stressés, on peut faire du feu et on a un mini réchaud de camping… oups la bouteille de gaz est presque vide aussi… On nous dit qu’on va pouvoir remplir la bouteille avec du GPL, cool.

Sauf qu’une dizaine de stations-service plus tard, on est toujours bredouille, les embouts ne s’assemblent pas… Le lendemain, on va de commerces en commerces mais rien à faire, ça ne veut pas. On essaie même les plombiers… On finit par lâcher prise et on part visiter le musée de l’olive à Sparte. En plus les copains du Cargot Voyageur arrivent pour récupérer leur camion qui était en réparation depuis une bonne semaine. Copains de galère, unissons-nous !

On se fait un super resto tous ensemble parce qu’après nos chemins ne se recroiseront plus avant la France: tsipouradiko (saucisse à l’orange), porc au fromage fumé, patates au citron, salade grecque, purée de fèves, beignets de courge, feta au miel et tsipouro… En sortant, Mika propose d’essayer un adaptateur qu’il a en soute. Miracle, ça nous permet de raccorder une bouteille grecque à notre lyre française !! Nos sauveurs !! On achète donc une bouteille grecque… Après un ultime petit-déjeuner de crêpes le lendemain face aux montagnes enneigées, nos routes se séparent.

Mistra

Nous partons visiter Mistra avec le pique-nique.

C’est une colline qui domine la plaine de Sparte et qui a commencé à être construite au XIII eme siècle par Guillaume de Villehardouin. Au plus fort de son développement, cette ville a compté jusqu’à 20 000 habitants et fut un haut lieu des arts, des lettres et de la philosophie jusqu’à ce que les Turcs s’en emparent au XVI eme siècle, puis les Venitiens puis les Turcs à nouveau, suivis des Russes puis des Albanais.

Bref, aujourd’hui c’est un ensemble de ruines plein de charme avec des églises étonnamment bien conservées.

Le Magne

Nous terminons la journée à Gythion, porte d’entrée du Magne. Nous collons Slowpy à une petite chapelle pour nous abriter du vent, tempête et orage sont annoncés. Je file marcher une bonne heure avant la pluie et découvre une première tour carrée caractéristique du Magne.
Ici, les maisons ont des allures de forteresse avec leurs tours carrées massives. Même les constructions récentes sont bâties comme ça avec un aspect rempart mi écroulé en haut pour faire ancien.


Le lendemain, après une nuit bien moins horrible que prévu, nous entamons le tour de la péninsule du Magne. Nous longeons une longue plage où il devrait y avoir une association de protection des tortues marines carreta carreta. Depuis qu’on en a découvertes deux mortes sur la plage d’Alexandropoli, nous aimerions mieux les connaître. Hélas, à cette saison, il n’y a personne pour nous informer. Nous nous retrouvons sur une piste longeant la plage et frôlons l’ensablement… et le pire c’est que nous devons repasser par le même chemin après avoir échoué dans un cul de sac. Ça s’appelle jouer avec le feu… Je prends de l’élan et croise les doigts pour ne pas rester coincée. On sent bien le poids de nos 3,5 tonnes… ouf, ça passe !


Nous passons la journée à rouler de villages en villages où l’on se balade entre deux averses. L’ambiance est à la désolation : une longue partie de la côte a été ravagée par des incendies et les villages sont quasiment vides d’habitants. Le Magne vit au rythme des touristes estivaux.

Nous avons cependant bien apprécié Lagia, petit village où l’on s’est baladés entre les murets de pierre, découverts de savants réseaux d’eau et réservoirs anciens.

Nous nous arrêtons pour la nuit à Porto Kaggio, bien à l’abri du vent. Un couple d’allemands est déjà là, Manu échange quelques mots avec eux. Voyant notre message peint sur Slowpy, ils proposent leur douche, Manu n’ose pas… Pas facile d’avoir tout le temps la « oui attitude » !

Petite balade du soir tous les quatre au soleil couchant. Le lendemain matin, un boulanger passe par là. Sa visite est comme un cadeau après la journée sans présence humaine d’hier. Joseph trouve même dans sa camionnette la pizza dont il avait envie depuis une éternité ! Puis on toque à notre porte. C’est Jean-Paul, un adorable papi qui voyage dans un van Wolkswagen sans âge. Son histoire me touche. Il a pris la route après le décès de sa femme en tout début de retraite. Il improvise un cours de géométrie pour les garçons avec des cadres en bois mobiles. J’adore sa voix qui rappelle Albert Jacquart et ses yeux pétillants. Ouahou, ce lundi 5 février commence bien !

Cette journée va s’avérer délicieuse jusqu’au bout : nous allons au Cap Ténaro, le point le plus au Sud de notre voyage qui est aussi une des entrées des enfers dans la mythologie grecque. Il fait chaud, le ciel est bleu, le vent s’est enfin calmé. Nous savourons un goûter au phare et nous livrons à nos plaisirs simples : étirements, yoga, QiGong, sieste de lézard. Encore un endroit dont on n’a pas envie de partir. Voilà qu’on rêve à voix haute de nos projets futurs. On se sent connectés, heureux. Clic clac, souvenir assuré 😉 Nous terminons la journée dans une petite crique où les trois gars se douchent tiède grâce à notre douche solaire.
Le lendemain, le vent et la grisaille sont de retour. On se réfugie dans la grotte de Dirou, réputée pour ses stalactites et stalagmites. La visite se fait en barque et c’est effectivement très beau… surtout si on fait abstraction des nombreuses concrétions massacrées à coups de rame et de marteau pour fabriquer l’itinéraire… ça fait mal au coeur… On se console en se disant que le parcours ne représente qu’un dixième de la totalité de la grotte… et on croise les doigts pour que le reste soit davantage préservé… On finit la journée sous la couette pour un ciné en famille. On a choisi les Tuche. A l’unanimité, on a adopté cette famille du Nord qui gagne au loto. Les personnages sont caricaturaux mais vraiment attachants et les messages sont positifs et plein d’amour. On a bien ri !! Manu fait des recherches sur les communautés intentionnelles : des gens qui choisissent de vivre à plusieurs avec des valeurs communes. On ira en visiter une en Slovénie. On réfléchit à continuer à vivre à plusieurs à notre adresse. C’est ce qui nous est arrivé un peu par hasard ces deux dernières années et c’est top !

 

La fête de la viande à Kalamata

Le lendemain, on débarque pleinement confiants à Kalamata pour réparer notre chauffage. Ça fait deux semaines qu’on nous dit que là bas, on trouvera un réparateur! Les enfants chantent d’ailleurs qu’ « à Kalamata y a tout ce qui fa » On tombe sur un garagiste adorable qui prend vraiment la peine de regarder. Il essaie de nettoyer les tuyaux, vérifie l’électricité… mais non, rien à faire, ça ne marche pas… Peut être à Patras… Mais oui, c’est ça… On en a ras le bol d’être baladés de garage en garage, de ville en ville… On se console en profitant de la fête de Tsiknopempti ou jeudi de la viande ou jour de la fumée. Les orthodoxes entament le dernier weekend où ils peuvent manger de la viande avant le carême. Il y a des barbecues partout dans la rue. Au marché, les commerçants offrent des brochettes, les souvlakis. Une mamie nous prend sous son aile et veut absolument qu’on soit servis en premier. Elle essaye même de piquer des brochettes pour nous directement sur le barbecue. Elle nous parle en grec, elle est à fond, trop mimi ! On se balade dans les rues ensoleillées. Il y a un concert sur la place de la vieille ville. Les gens dansent à tour de rôle, comme une déclaration avec le corps, c’est original et ça donne envie de se lancer ! Avec Noé, on s’amuse comme des petits fous dans un magasin qui vend des tonnes de déguisements. Le carnaval a l’air d’être une institution importante en Grèce. On sort tous les quatre en soirée avec l’idée de profiter de la fête mais on dirait que c’est fini. On craque pour des grosses glaces trop bonnes.

 

La Messenie

Nous poursuivons la route direction Koroni. Avec la pluie, la forteresse a des airs d’Irlande. On en profite pour écrire, lire, avancer dans les leçons, cuire un cookie géant à la poêle… Je me lance dans la couture pour fabriquer deux doudous vaudous avec des vieux chaussons. Je suis assez fière du résultat (pour le moindre point de couture habituellement, j’appelle ma mamounette) et ils sont tout de suite adoptés par les garçons qui les intègrent illico dans leurs scénarios fantastiques.
Puis nous redémarrons pour rejoindre le lagon de Voïdokila. Son accès est rendu compliqué par un ruisseau en crue. Il y a de l’eau partout. Qu’a cela ne tienne : je traverse en tong et petite culotte. Le lagon est d’une beauté renversante et voilà que Joseph surgit au détour d’une dune. Mon coeur de maman irradie, il m’a suivie dans ma petite folie et a aussi traversé le ruisseau en slip ! On court comme des fous en criant, le sable nous fouette dans le vent. On se réfugie pour la nuit loin de l’eau et près d’une petite chapelle a l’abri du vent. Ça souffle toute la nuit et il pleut par seau d’eau toutes les 5mn. On croise les doigts pour qu’il n’y ait pas d’infiltrations… Le lendemain, nous avons rendez-vous vous avec une famille de Québécois. C’est leur locataire qui nous a découverts sur Internet et qui leur a conseillé de nous contacter ! On passe un très bon moment avec eux. On a de nombreux centres d’intérêt communs. Ils donnent envie d’aller voir de plus près leur beau pays ! Le lundi 12, la météo est enfin propice à une longue balade. A 9h15 on est tous dehors sac au dos pour explorer le lagon et la forteresse, oh yeah ! Nous cheminons dans les dunes entre le lagon et les marais. Dès que la température monte un peu, les moustiques viennent se taper un petit-déjeuner cinq étoiles sur mon épiderme savoureux. Je remets vite fait bien fait un pull… Puis nous grimpons jusqu’à une forteresse en ruine qui offre une vue panoramique à couper le souffle. On est bien là haut, c’est très photogénique. On redescend par le même chemin et découvrons de magnifiques crocus où les abeilles viennent se ravitailler. Puis nous arrivons au marais sur la pointe des pieds et approchons de près une colonie de flamands roses. Noé est tout ému. En été, toute cette zone est couverte de voitures alors que c’est une réserve naturelle sensible. Nos parcs nationaux et régionaux français sont un vrai trésor. En six mois de voyage, nous n’en avons visité aucun où la nature est vraiment protégée. Nous terminons la journée sur une autre plage magnifique, une zone où les tortues viennent pondre au printemps, ce qui n’empêche pas les gens d’y rouler et d’y jeter leurs ordures…

 

Olympie, la mythique  !

Le 13 février, nous arrivons à Olympie. Un énorme camion aménagé y est déjà posé. C’est la maison d’Amandine, Nicolas, Liam et Keren. Ils passent l’hiver au chaud avant de retourner travailler en France. C’est un plaisir d’échanger avec eux. Ils sont courageux, leurs petits sont encore tout petits, vous savez, ces années où on dort peu et où on vit au rythme des siestes… Les sourires de bébé Keren aux yeux bleus font tout oublier !!! Le lendemain, nous visitons le site. Au musée, Joseph et Noé repèrent avant nous les bas-reliefs racontant les 12 travaux d’Hercule. On ne les arrête plus ! Au stade, on entre par la porte des athlètes (mythique !) et on pique le sprint traditionnel. Ça devait être une ambiance de dingue quand le stade était rempli de 45 000 spectateurs ! Le soir même, nous avons rendez-vous avec d’autres « camionneurs » , Hugues, Emmanuelle et Mia et proposons à Amandine et Nicolas de nous suivre. Nous voilà donc garés entre deux poids lourds. Slowpy parait tout rikiki. Le courant passe bien avec Hugues et Emmanuelle. Hugues est un touche à tout épris de liberté. J’adore sa joie de vivre et ses baskets de toutes les couleurs. Emmanuelle est toute en douceur. J’aime bien parler avec eux. Le courant passe bien entre Mia et Noé qui zizaguent entre les flaques d’eau en trottinette. Joseph, lui, profite que tout le monde soit bien occupé pour lire à volonté. Il a aussi adoré jouer au foot avec Nicolas. Le soir, Amandine et Nicolas nous accueillent tous dans leur home sweet home. Leur intérieur de camion tout en bois est magnifique. La vie de ces deux familles de nomades sans école ni maison ni job régulier nous fait réfléchir sur la liberté, nos croyances et nos valeurs morales. Le lendemain matin, il pleut encore mais on se rend visite les uns les autres, on s’échange des livres et des chaussures, c’est joyeux ,)

 

Patras, une expérience carnavalesque !

Nous reprenons la route direction Patras où le Carnaval va se tenir. Surprise, nous y retrouvons le Cargot voyageur que nous ne devions plus revoir avant la France. Ils sont allés jusqu’à Tirana en Albanie où ils sont tombés en panne de boîte de vitesse. Ils ont fini par en trouver une sur Internet mais ont dû revenir en Grèce pour la récupérer… Tous ensemble, on va se choisir des costumes. C’est comme ça que Mika nous accueille dans le hall de leur hôtel 4 étoiles payé par leur assurance, déguisé en cro-magnon !!! On profite à fond de la douche chaude de leur chambre et sortons déambuler dans les rues animées. Pendant 3 jours, c’est la fête jusqu’à 7h du matin ! On est plus sages que ça mais c’est vrai qu’on aurait bien aimé traîner plus entre adultes. On se fait le dernier des derniers restos avec les copains. Vous savez, on ne les reverra qu’en France… enfin normalement… On se balade jusqu’à la forteresse de Patras d’où la vue à 360 degrés est magnifique: mer et montagnes enneigées en un regard! Le samedi soir, on découvre une longue parade couverte de décibels qui font vibrer nos entrailles. Dans les rues noires de monde, il y a des vendeurs de sifflets, de déguisements et de brochettes. On s’endort moulus ! Mais à 4h du matin, je me réveille en sursaut. On dirait que quelqu’un a frappé à la porte. Je me lève sur la pointe des pieds et jette un oeil dehors en soulevant discrètement un coin de rideau. Je ne vois rien. J’ai dû rêver. Mais 2 minutes plus tard, j’entends un franc craquement vers la porte. « Manu ! Y a quelqu’un ! » Il saute du lit à la vitesse de l’éclair. Ça a suffit pour faire fuir l’indélicat visiteur. Le lendemain, on voit que quelqu’un a effectivement glissé un outil pour forcer la serrure. Glups, on préfère changer de bivouac ! On rejoint un groupe de camping-caristes grecs. Ils nous accueillent chaleureusement et nous rassurent. Ce coin est mieux surveillé. L’arrivée d’une autre famille de Français nous change les idées. Cette fois-ci c’est Camille et Manou avec leurs garçons Faustin et Louison qui viennent nous rencontrer. Le courant passe tout de suite. On part ensemble profiter de la Grande Parade avec les chars et les groupes costumés. Pendant 3 heures, on regarde ce défilé de créativité, de couleurs, d’euphorie et d’exubérance avec un soupçon de revendications sur fond de crise. Je crois que ce sont nos oreilles qui crient grâce en premier. Les enceintes surdimensionnées hurlent une soupe techno qui finit par tâcher les tympans… On file se ressourcer en bord de mer à notre bivouac, autour d’une casserole de pâtes et des souvlakis achetés dans la rue. Les garçons ont encore l’énergie de s’inventer plein d’histoires ! On redémarre pour assister au feu d’artifice final sur le port. Je crois qu’on pourrait encore papoter pendant des heures mais la fatigue et le froid ont le dessus. Le lendemain matin, les copains repartent. C’est la fête de kathara deftera… Comme les grecs, nous sortons les cerfs-volants mais il manque l’ingrédient principal : le vent… On se sent un peu perdus comme un lendemain de fête. La fête est finie, chacun est reparti de son côté, nos organismes ont du mal à se raccrocher à un espace temps quelconque. On trouve l’énergie de faire du repérage pour le lendemain : laverie et garage pour le chauffage trouvés. On finit la journée devant une assiette de calamars, spécialité de ce jour férié. J’appelle mon amie Nadège comme je serais passée la voir, ça fait plaisir de l’entendre. Dodo!
Mardi 20 février, sur la route pour le garage, Manu fait une dernière tentative de réparation sur le chauffage et au moment où le garagiste grimpe dans Slowpy, le chauffage se remet à fonctionner !!! Manu a simplement dévissé et revissé un dernier tuyau. Est-ce que les vibrations l’avaient desserré ou y avait-il une bulle d’air ??? Nous n’en saurons jamais rien mais toujours est il que ça fonctionne. On a même du mal à y croire vu que ça fait pratiquement un mois que nous en étions privés. Heureusement qu’il a fait chaud et beau pendant presque toute cette période. Nous voilà rassurés, nous pouvons quitter le Péloponnèse et remonter vers le Nord sans crainte du froid. Comme c’est jour de chance, je récupère dans une laverie nos 10kg de linge tout lavé séché plié en 2h pour 10 euros. Magie!!!
Nous quittons Patras et le Sud de la Grèce en ferry, direction Rio… à 10mn ! Souvent, quand nous quittons un lieu auquel nous nous sommes attachés, le temps change et la pluie arrive comme pour que nous ayons moins de regret à redémarrer. Donc il pleut en ce 20 février 😉

La belle Leucade

Nous arrivons en fin d’après midi à Messolonghi où nous investissons dans une paire de botte en caoutchouc chacun Manu et moi. Vu la météo de la semaine et l’odeur qui se dégage de nos baskets mouillées qui ne sèchent jamais vraiment, ça devient vital…
Le lendemain matin, nous partons explorer autour de notre bivouac dans la tempête. Ici les maisons sont bâties sur pilotis et il y a des marais salants. On découvre une ancienne saline totalement dévorée par la rouille. Manu improvise une leçon en plein air sur la rouille ! Je me dis que nos deux oiseaux ont de la chance d’apprendre comme ça!
Le jeudi 22, nous rejoignons la presqu’île de Leucade. Manu s’achète un peu de matériel de pêche et les garçons se choisissent chacun un couteau.
Nous allons tout au Sud par des routes étroites et sinueuses avec des panoramas à couper le souffle. Nous sommes émus par la beauté parfaite de la plage de Kastsiki: falaises calcaires et eau bleu lagon. C’est le genre de moments où on savoure notre chance d’être là. En été, ce lieu doit être noir de monde vu la taille des parkings. En revanche, nous n’aurons pas l’opportunité de goûter au miel de la région, toutes les petites échoppes de bord de route sont fermées.
Nous nous endormons tout au bout de Leucade, au Cap Lefkadas, près du phare.
Le lendemain matin, Manu s’offre une douche tiède face à la mer. Pas mal comme salle de bain XXL!
Nous avançons ensuite jusqu’à Vassiliki pour une belle randonnée jusqu’à la plage d’Aghiofili: une crique sauvage de sable blanc et eau turquoise. Je ne résiste pas à la baignade. Je me sens comme une sirène dans cette eau incroyable.
Le soir, nous sommes de retour à Leucade. Manu et Noé partent à la pêche tester le nouveau matériel. J’en profite pour rester un long moment sur Messenger avec Nadine, l’amie qui habite chez nous. Et Joseph lit, bien sûr! Mais 3h plus tard, mes deux pêcheurs ne sont toujours pas de retour. Habituellement, ils ne partent guère qu’une heure. L’inquiétude monte… je vais faire un tour pour les chercher mais je ne sais pas dans quelle direction ils sont partis et Manu est parti sans téléphone ni papier ni argent… Il y a des Suédois près de nous. Je leur explique la situation et repart pour une 2eme recherche en sachant que Joseph est gardé. Et là je retrouve Noé et Manu, ouf !!! Ils n’ont pas vu l’heure passer enfin si un peu mais c’était trop bien pour Noé, il a pêché trois bars ! Je suis grognon, avec Joseph on s’est vraiment inquiétés et l’épisode bulgare nous a déjà suffisamment marqués…
Le samedi 24 nous quittons Leucade avec une bonne réserve d’oranges et citrons direction Ioannina au Nord. Le temps est à nouveau à la pluie. On fait une pause en route au bord du lac Ziros le temps d’une éclaircie. Les gars retentent leur chance à la pêche pendant que je fais le tour du lac à pied. Je tombe nez à nez avec deux écureuils. On se regarde yeux dans les yeux un long moment, j’en suis toute émue.

 

Les Météores

Nous arrivons pour la nuit à Ioannina et allons dîner en ville. Nos copains nous ont recommandé d’énormes et savoureux gyros. On ressort calés pour un moment ! D’ailleurs, depuis, je crois que nous n’avons pas remangé de viande (deux semaines). On visitera la ville dans quelques jours, on veut d’abord filer vers les Météores avant la neige. On fait le plein d’eau et de nourriture. Ça me rassure au cas où nous serions coincés en route par le froid.
J’ai eu le nez fin parce que le lundi 26 nous nous réveillons face au Grand Météore avec 15cm de neige tout autour de nous ! C’est magique! Quel cadeau de découvrir les Météores comme ça ! Je saute dans mes bottes pour aller aider un monsieur qui s’est coincé en voulant faire demi-tour. Le chasse-neige passe ensuite mais ne déneige que la route et pas la zone de demi-tour. Manu panique un peu pour la suite des événements. J’essaie de le rassurer en lui montrant que la situation est parfaite : paysage grandiose, chauffage, nourriture, eau. Nous ne manquons de rien et pouvons patienter sur place plusieurs jours en attendant que ça fonde. Nous allons visiter à pied le monastère de Varlaam. Les garçons sont heureux comme tout de faire d’énormes boules de neige et de sauter partout. La tisane chaude dans notre doux foyer au retour est la meilleure du monde. Le lendemain, le soleil est de retour et la route déjà parfaitement dégagée. Nous allons visiter Aghios Stephanos et Aghia Triada. Puis nous roulons jusqu’à Vlachava pour voir les Météores d’en haut. Ce phénomène géologique est vraiment étonnant. Nous terminons la journée à Kalambaka et savourons quelques pâtisseries. On recherchait des souzoukis, des fils de noix trempés dans une sorte de mélasse, une spécialité locale mais nous n’en avons pas trouvé. Le succulent gâteau imbibé de sirop à l’orange nous a bien consolés…
Nous plantons le bivouac à Trikali face aux Météores.
Le mercredi 27, nous partons sac au dos pour une randonnée qui va nous permettre de visiter Aghios Nikolaos et passer entre Varlaam et le Grand Météore. Le temps est idéal, les enfants gambadent, on fait de belles photos, tout est parfait. Journée de rêve. Les Météores dégagent vraiment une énergie particulière propice à la méditation, on comprend les moines venus là, s’installer dans des grottes pour vivre intensément leur spiritualité.
Le jeudi 28, nous visitons les deux derniers monastères que nous n’avons pas encore vu : le Grand Météore et Roussanou. Puis nous rentrons à Ioannina. Nous trouvons des souzoukis en bord de route!
Objectif de fin de semaine : terminer tous nos articles sur la Grèce et notre fameux bilan des 6 mois. Il fait un temps lamentable. On ne met pas le nez dehors pendant presque deux jours. Des crocs me poussent, je vais bientôt mordre… J’accepte que c’est une bonne idée de terminer nos écrits mais rester enfermée est un supplice pour moi. Je m’octroie des pauses téléphone. Ben oui quoi, après on sera hors UE alors c’est le moment de faire le plein de papoti téléphoniques avec les copines. Ah ouf, dimanche il fait soleil et Manu accepte une pause : on va se balader dans la ville !


Nous voilà arrivés au 5 mars. Bye bye la Grèce! Et merci pour tes plages somptueuses, tes bons petits plats, tes belles routes, ton patrimoine extraordinaire, ta diversité…

 

Véro (et un soupçon de Manu)

La suite : L’Albanie du sud

Voir toutes les photos de la Grèce (Magne, Patras, Météores, …. ) 

Relire la Grece en Janvier

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23 Mar

Janvier 2018 : De la Grèce centrale au Péloponnèse en passant par Athènes (Véro)

De la Grèce centrale au Péloponnèse en passant par Athènes

par Véro

 

On commence cette nouvelle année en Grèce. Nous nous sommes réveillés en 2018 sur la plage d’Afissos, sur la côte Ouest du Pélion. J’aime quitter une année écoulée en me baladant et démarrer la nouvelle… en me baladant !

Cette année, joie suprême, j’ai partagé ce rituel avec mes trois amours pour une belle balade dans le village tout en escalier d’Afissos. Le Golfe Pangasétique était limpide, calme comme un lac. Je me suis jetée à l’eau glacée pour nager une dizaine de minutes. Le froid brûlait légèrement ma peau, je nageais avec le soleil en face, clic clac, un grand bonheur engrangé pour bien démarrer l’année !

 

Au pays des Centaures…

On continue notre découverte du Pélion en allant jusqu’à sa pointe, au village de Agia Kyriaki. La route est magnifique, on y voit les premières maisons blanches et bleues. On croise des criques de toute beauté.

Sur notre passage, on s’arrête visiter Argalasti. C’est dans ce village que Joseph nous a stupéfaits en nous faisant la présentation de Chiron, le centaure représenté sur le dallage de la place.

Avant d’arriver à destination, on fait une petite halte au hameau de Geroplina. C’est un tout petit port tout mignon. On entamera une balade jusqu’au phare en famille mais je la termine seule, les gars sont repartis à Slowpy car on a oublié de le fermer… Ça me donne une occasion de courir un peu sur le chemin du retour avant que la nuit ne tombe ! Ce petit port nous offre un coucher de soleil grandiose.

Une fois à Agia Kyriaki, on descend visiter le village de nuit. On traverse d’abord un chantier naval, avec la pleine lune ça donne une ambiance spéciale !

Dans le village, il y a deux restaurants ouverts. On se laisse tenter. Il y a des poulpes qui sèchent sur un fil… étrange… On choisit nos poissons, malheureusement ce ne sont pas les as de la cuisson du poisson…

Le lendemain on redescend voir le village de jour cette fois et on tombe sur un papi qui pêche le poulpe !

Puis on visite la petite ville en hauteur de Trikeri. On reprend la route mais dans l’autre sens, on profite du même paysage avec une autre lumière et un autre angle de vue !

Une rivière d’eau chaude !

Rapidement, après une pause shopping à Volos (mes chaussures en cuir qui avaient à peine 4 ans d’utilisation intensive m’ont lâchée !!), nous avons mis le cap sur les Thermopyles. Je vous avoue qu’on a assez lâchement survolé l’aspect historique du lieu (une grosse baston en 480 avant JC qui a contribué à la victoire des Grecs sur les Perses) pour se prélasser deux jours durant dans une rivière chaude alimentée par une source à 45 degrés délicatement soufrée.

Se baigner, déjeuner, lire un peu, se re-baigner, manger, papoter, se re-baigner, re-manger, dormir… pas facile tout ça !! Cerise sur le gâteau, on y a fait des belles rencontres. Renaud qui est en route pour le Mongolie en VTT. Il a rendez-vous là-bas mi-août pour une course de vélo !! Et un couple franco-autrichien, Maëla et Gabriel accompagnés de leur furet Emile et qui voyagent dans un van aussi vieux que notre Slowpy !

On a trouvé le centre du Monde !

Etape suivante : Delphes. J’en gardais un souvenir ému d’un voyage scolaire de lycée. Quelle joie de partager cet émerveillement avec mes amours ! Delphes a longtemps été considérée comme le centre du monde. La mythologie raconte que Zeus fit décoller deux aigles d’une extrémité à l’autre de la terre et qu’ils se sont rencontrés ici. Nous avons eu la chance d’avoir le site rien que pour nous pendant une bonne heure tôt le matin, avantage majeur des voyages hors saison.

C’est émouvant de marcher sur la Voie Sacrée comme les pèlerins de l’antiquité. Joseph et Noé nous ont épatés par les connaissances qu’ils ont engrangées avec leurs lectures. Ils nous guident dans les musées maintenant ! Nous nous sommes tous les quatre émerveillés devant la finesse et la technicité des grecs antiques. Manu philosophe devant la maçonnerie des fondations : chaque pierre est taillée en gardant la singularité et en s’adaptant au contour des autres…

Une belle allégorie de la société idéale : chacun respecté dans son individualité mais tous unifiés pour tenir des millénaires… Moment d’émotion devant le fameux « trésor des athéniens » où il était inscrit « Connais-toi toi-même », première étape de toute quête…

Depuis quelques jours, le retour occupe l’esprit de Manu, comme il n’est encore sûr de rien, son humeur est parfois …houleuse… La beauté du site de Delphes et une petite mise au point le ramènent avec nous… La technique du sourire maintenu 30 secondes aide aussi à changer d’état d’esprit.

Puis visite du monastère d’Ossios Loukas. C’est un monastère-forteresse à l’architecture byzantine inscrit sur la liste du Patrimoine Mondial de l’Humanité de l’Unesco. L’atmosphère y est très apaisante et nous a fait du bien. C’est l’opportunité d’une petite recherche sur la signification des positions des doigts sur les icônes byzantines.

La veille, j’avais formulé le vœu que les moines accueillent l’amoureux pour une nuit ou deux mais ça n’a pas marché, ils ne proposent pas de retraite. Une simple visite aura suffi pour respirer et repartir mieux connectés, ouf.

Janvier, au-delà de toutes les découvertes, visites et rencontres a été un mois assez remuant sur le plan psychologique. La moitié du voyage approchait à grands pas, sensation de compte à rebours qui commençait. Stress du futur à imaginer, de l’équilibre à réinventer au retour… On a beaucoup échangé, creusé dans nos têtes et nos tripes, écrit. Le voyage est bien plus qu’une simple succession de visites !! Il nous emmène au fond de nous-même, face à nos peurs, nos blessures et nos aspirations et désirs !

 

Athènes la mythique

Dans cette ambiance un brin prise de tête, Athènes a été un vrai bain de jouvence ! Manu y a trouvé un beau labyrinthe vers Le Pirée.

A peine posés, on est partis dans une longue balade à pied jusqu’au sommet de la colline du Lycabette. Comme à Delphes, c’était un pèlerinage pour moi. Je devais avoir 17 ans quand j’y ai mis les pieds avec mes profs de lycée (ne jamais sous-estimer l’impact d’un voyage scolaire !)

On a longé l’Acropole, traversé Plaka (quartier pittoresque d’Athènes ultra investi par les touristes qu’on a vraiment effleuré) et la place Syndagma puis grimpé tout là-haut. C’est le point culminant de la ville à 277m d’altitude.

De là-haut, Athènes se dévoile jusqu’à la mer dans une mosaïque de stores oranges et verts. Athènes vue du haut, c’est des milliers de balcons couverts où l’on doit tenter de capter un brin d’air en été, pas de longues avenues bordées de monuments particuliers ou de monuments remarquables sauf un qui capte les yeux du monde entier : l’Acropole !

Place Syngdama , il y a le Parlement et sa garde qui chaque heure est relevée. On est tombés sur ce rituel par hasard et avons savouré : costume impeccable, pas d’équilibriste et pigeons à volonté !

Le deuxième jour, nous avons davantage épargné nos pieds en prenant le métro jusqu’à l’Université et le musée Archéologique. Un retraité grec nous a abordé dans un français parfait. On a parlé de la fameuse crise grecque : imaginez, du jour au lendemain, perdre 67% du montant de votre retraite. Il a fait le signe de « se serrer la ceinture » En l’occurrence, il n’a plus grand-chose à serrer…

Le musée archéologique national est super. Toutes les époques antiques sont représentées : Cycladique, Minoenne, Mycénienne, Archaïque, Classique…

Manu y a découvert un labyrinthe vieux de 3600 ans gravé sur une tablette d’argile, retrouvé vers Pylos. Malheureusement toutes les salles ne sont pas ouvertes par manque de personnel. La crise est passée par là et les solutions libérales ne consistent pas à faire partager plus ceux qui ont plus mais à donner moins à ceux qui n’ont pas grand-chose, donc à réduire les services publics… De fait, Manu est déçu de ne pas voir en vrai le mécanisme d’Anticythère mais est tout excité à l’idée qu’il n’est pas loin. Le génie de ce mécanisme étonne et montre à quel point la civilisation grecque était féconde.

Moi je suis plutôt attirée par les postérieurs galbés des Kouroï… Joseph, lui est à la recherche des représentations d’Athéna et autres dieux de la mythologie. Il dévore les livres de Percy Jackson, une série de livre fantastique qui s’inspire de la mythologie grecque. Du coup il en connait un rayon maintenant et il fait bien le lien avec le voyage.

Athènes la politique

Sortis du musée, nous traversons l’Université (Ecole Polytechnique). C’est un haut lieu du mouvement étudiant. Il y a encore, en monument mémoriel, les grilles écrasées par les chars du régime des colonels lors de la répression du mouvement étudiant pour la démocratie le 17 novembre 1973. Ce mouvement a été réprimé mais la dictature est tombée un an plus tard.

De nos jours, l’Université semble toujours un lieu de foisonnement politique et artistique. C’est un peu déroutant d’ailleurs. A première vue, on se demande si c’est squatté ou s’il y a toujours des cours ! Les murs sont tagués mais les mouvements de personnes ressemblent à ceux d’une Université.

On demande et oui, l’Université est bien toujours en activité ! La libre expression rupestre doit être un héritage de l’histoire du lieu. Les tables d’information des syndicats étudiants rappellent de bons souvenirs à Manu. Dans une cour, sur un mur, il y a un immense graffiti en souvenir du rappeur grec antifasciste Pavlos Fyssas alias Killah P, assassiné par les Néonazis d’Aube Dorée le 18 septembre 2013.

Après l’Université, c’est le quartier Exarchéia… Quartier très surveillé par la police mais de l’extérieur ! Ici l’uniforme n’est pas vraiment bienvenu. C’est le noyau dur de la contestation et des mouvements révolutionnaires. Il n’est pas rare de voir flotter aux balcons le drapeau noir de l’anarchie, rouge du communisme ou noir et rouge de l’anarcho-syndicalisme.

On fait une pause au K-vox, bar autogéré, espace social libre. Malgré une tentative de rencontre, nous n’arriverons pas à entamer une discussion avec quelqu’un… Dommage. Dans ce quartier, on trouvera une bonne cantine à prix modique où on peut goûter plein de plats !

C’est aussi le jour où Noé a opté pour une coupe radicale chez une coiffeuse du quartier d’Exarcheia. Ses belles boucles blondes n’ont pas résisté aux baignades prolongées dans l’eau ultra calcaire et soufrée des Thermopyles. En 6 mois de voyage, il est passé de végétarien à cheveux longs à omnivore à cheveux courts ! Joseph s’est choisi une nouvelle paire de baskets et c’était chouette de le voir marcher, heureux dans ses baskets donc et réaliser qu’il se transforme petit à petit…

Athènes et ses intrigues familiales…

Le troisième jour, nous avons profité d’un ciel bleu magnifique pour grimper à l’Acropole. On redoutait la foule. Belle surprise, hors saison, c’est moitié prix et moitié foule !

Je me rends compte qu’il m’aura fallu faire le tour de tout le site avant de retrouver un brin de sérénité. De bon matin, on s’était tous bien fâchés, envie de les larguer… Je ne sais même plus quel est le point de départ du schmilblick, juste le souvenir d’en avoir ras le bol… Noé de mauvaise humeur, Manu manquant de sommeil et de patience, un mauvais coup entre les frères et patatra… Sur le chemin, je prends mes distances, Manu fait parler Noé, ils semblent être parvenus à quelque chose.

A l’Acropole, Joseph cherche obstinément la grande statue d’Athéna, l’Athéna parthénos. Mais malheureusement elle n’y est plus depuis plus de 2000 ans… Le site impressionne tout de même !

Nous profitons d’une pause au théâtre de Dyonisos pour échanger sur nos émotions, ressentis, états d’esprit, … Cette fois c’est comme si c’était moi qui n’avait plus d’espoir et Manu qui trouve encore des raisons d’espérer. Noé semble faire un bout de chemin…

Finalement, je crois que c’est au Musée de l’Acropole qu’on a fini par opter pour un gros câlin familial de réconciliation. Il faut dire que ce musée est un havre de paix d’un génie architectural de toute beauté. Limite je ne sais plus ce que j’y ai vu tellement j’ai aimé les murs. Il est tout en transparence, ouvert sur la ville. Le genre d’endroit où tu aimerais qu’on t’oublie pour la nuit 😉

La hache de guerre a été définitivement enterrée autour d’un gyros et d’un paquet de frites au fromage succulentes.

Athènes et ses rencontres

Le quatrième jour, nous avions rendez-vous avec Clara, qui avait répondu positivement à la demande de rencontre de Manu sur un groupe Facebook de francophones. On l’a retrouvée avec son amie Marieke au marché d’Exarcheia.

Elles nous ont régalés d’une bonne salade de crudités et surtout, Clara nous a enrichis de sa fabuleuse histoire de vie. Elle est une jeune femme épanouie, nourrie d’une enfance et adolescence à l’école buissonnière avec ses parents artistes. Je lui ai posé toutes les questions qui me brûlaient les lèvres sur sa vie sans école, ses relations avec ses parents, sa sœur… Il y a des années, j’avais passé un Noël fantastique clouée au lit par une vilaine grippe avec entre les mains un livre qui m’a durablement bouleversée, « Et je ne suis jamais allé à l’école » d’André Stern. L’auteur y témoigne de sa vie instruit en famille. Avec Clara, c’était encore mieux 😉 Merci infiniment !

Nous avons fini la journée au marché municipal : abondance d’étals sanguinolents côté bouchers et ambiance maritime chez les poissonniers, nombreux marchands de noix, noisettes, noix de cajou, amandes, fruits et légumes. Une ambiance qu’on aime !

Le dimanche, je suis restée savourer 5h de solitude silencieuse dans Slowpy pendant que les gars ont à nouveau bien marché jusqu’au parlement, le jardin national où ils ont rencontré un français installé là, le stade panathéique, l’Olympéio, la porte d’Hadrien et le mont Philipopapou. Cinq heures pour écrire, téléphoner, lire… ah le bonheur !!

Le soir, nous avions rendez-vous au Nord d’Athènes chez une famille franco-grecque. Céline, ses trois filles et ses parents venus pour trois semaines nous ont bichonnés : pastitsio (gratin de macaronis, viande hachée et béchamel) terrine de lapin française maison et galette des rois à la frangipane. Quelques-uns de nos fantasmes culinaires franchouillards ont été assouvis 😉 Plus des chouettes conversations, deux machines de linge et une douche chaude : nous sommes gâtés !!

Cap sur les beautés du Péloponnèse !

Le lundi 15 janvier, nous mettions le cap sur le Péloponnèse via le canal de Corinthe et Epidaure.

Nous n’avons pas traîné à Corinthe, juste une petite pause sur le pont enjambant le profond canal. Une petite particularité rigolote tout de même : ici ce ne sont pas des cadenas que les amoureux accrochent aux grilles du pont mais des … détritus ! Poches plastiques, emballages, … une curieuse et rigolote façon de recycler !

Au port d’Epidaure, nous avons fait encore une belle rencontre : Joël et Annick, joyeux retraités amoureux de la Grèce en vacances dans l’appartement d’amis. Avec eux, nous avons fini la mission lessive et savouré l’ouzo en attendant que la machine ait fini de tourner, ce qui nous a valu une belle barre au crâne le lendemain matin !

La visite du théâtre d’Epidaure était parfaite : le site juste pour nous pendant une belle heure ensoleillée. On s’y est bien sûr amusés à chanter et faire des tests avec notre voix. Quand tu es au centre, ta voix porte comme si tu avais un micro, c’est bluffant !

J’en ai aussi profité pour faire un brin de yoga, des étirements. Joseph a fait une sieste de lézard. Noé a dompté un chat à coup de croquettes mais n’a pas réussi à le faire miauler assez fort pour que sa voix porte dans tout le théâtre. Manu a arpenté les gradins pour les photos. Un moment de grâce, clic clac et encore un lieu dont on a du mal à repartir tellement on y est bien !

Maintenant, je vous emmène visiter le Péloponnèse. Nous avons parcouru ses côtes d’Est en Ouest, sans oublier une seule de ses péninsules.

Argolide

Pour commencer, il y a la péninsule de l’Argolide avec la presqu’île de Méthana. On a dormi sur une petite plage où l’on trouve une source chaude dans les rochers. 32°, un peu juste pour nous maintenant habitués à des sources chaudes très chaudes…

On s’habitue à tout, nous voilà presque blasés ! N’empêche, c’était un régal d’être allongés dans cette eau tiède, les yeux fermés, bercés par le son des vagues. Nous avons fait le tour de la presqu’île par des routes étroites et sinueuses heureusement très peu fréquentées. A un endroit, les vagues venaient même lécher la chaussée ! Nous avons fait une chouette balade à la fin du jour vers une coulée de lave avant de passer la nuit à l’abri d’une belle tempête dans une crique sobrement appelée « Coast of love », parce que nous le valons bien 😉

Nous avons poursuivi la visite du Péloponnèse en prenant un bateau pour une traversée ultra courte en bateau jusqu’à l’île de Poros. Avant cela, nous nous sommes arrêtés acheter des tomates, des poivrons, des aubergines et des patates à une petite mamie trop mimi. Elle nous a offert presque autant qu’on lui a acheté dont des oranges pour les enfants. Elle nous a raconté plein de trucs en grec et a regardé dans Slowpy. Une rencontre comme on les aime !

Poros, c’est une adorable petite ville avec des maisons blanches sur fond d’eau bleue. Avec le soleil ce jour-là, c’était paradisiaque ! On y a rencontré un couple d’Espagnols avec un bébé qui nous a invités à bord de leur bateau amarré dans le port. Ils nous ont offert des sardines qu’un pêcheur leur avait offert. C’était chouette de parler de nos expériences. Eux sont moniteurs de plongée et profitent un peu en attendant le début de la saison touristique.

Le soir, nous avons grillé les sardines sur le feu, installés sur les hauteurs d’Hermioni, autre petit village sympathique. Il y avait un beau ponton de bois, ancienne terrasse d’un restaurant abandonné. Spot de rêve pour faire notre gym du matin largement zappée depuis trop longtemps.

Nous sommes ensuite restés 4 jours à Nauplie où nous avons fait le plein de chaleur humaine : Juliette et Théo, un couple de français avec leur chien en van aménagé, un autre couple en vélo, Julie et Timothée et nos copains du Cargot Voyageur sans oublier un papa serbo-espagnol avec ses deux enfants mi-japonais parfaitement trilingues 😉

La police nous a délogés de notre premier spot, une belle plage honteusement couverte de déchets. Je n’avais jamais vu d’agent de police de cette sorte : une femme à talons aiguilles ! Avec son acolyte, elle a voulu nous faire signer un papier et nous faire payer 300€ Nous avons refusé et ils sont partis en grommelant et en nous disant que tout ça nous suivrait en France… On s’est trouvé un autre beau spot en bord de mer et nous sommes remis de nos émotions avec une côte de bœuf grillée à 17h.

Les retrouvailles avec le Cargot voyageur prennent toujours des allures de restaurant gastronomique ;))) A Nauplie, j’ai adoré mon escapade seule en vélo le premier matin par un beau chemin côtier. Manu a savouré une séance de QiGong sur la plage. Ensemble, on s’est baignés dans une jolie petite crique près du centre. Joseph m’a scotchée : il a sauté à l’eau depuis les rochers. Il en avait rêvé, il l’a fait !! L’eau est plutôt glacée et lui réputé pour être frileux.

Ça aussi ça a bien changé en 6 mois !!

Il y a eu les bons moments en équipe : Camille et moi en virée shopping (hop, une écharpe toute douce pour l’amoureux !), Camille et moi en balade au soleil couchant, les hommes en virée courses pour nos festins, en virée café en tête à tête, avec les enfants au marché et aussi une belle balade tous ensemble jusqu’à la forteresse, un petit déjeuner de gaufres… Bref, la dolce vita !!!

Le 24 nous redémarrions chacun dans différentes directions, avec la pluie et le froid, fin de la fête.

Leonidion

C’est là qu’on s’est rendu compte que notre chauffage avait rendu l’âme… On est allés réchauffés nos corps et nos âmes dans un café coopératif très agréable dans le village de Léonidion.

Léonidion, c’est le paradis des grimpeurs : un petit village coiffé d’une longue barre rocheuse ! Au café, il y a les topos d’escalade, des revues d’escalade, de la bière bien sûr : bref c’est là qu’on vient parler de ses perfs du jour ! Souvenirs souvenirs, j’ai eu grimpé, il y a… outch… presque 20 ans… !

Nous avons dégoté le bivouac idéal pour nous pauvres humains sans chauffage : abrité du vent et au soleil presque toute la journée, sur le port de Plaka. Manu et Noé sont partis pêcher mais sont encore rentrés bredouilles. Manu a laissé traîner une ligne le temps qu’on dîne. Il a ramené d’horribles vers marins plein d’espèces de piquants berk.

On a bien ri !!! (Grâce à Isa qui suit notre périple, on sait que c’est une Néréis, vers annélide polychète qui n’a pas de pattes mais des parapodes) Le matin, je suis allée à l’auberge la plus proche demander s’ils connaissaient un garage où on pourrait nous réparer le chauffage. La dame a appelé quelqu’un et m’a dit qu’il allait passer. On a passé la journée à l’attendre et il est finalement arrivé le lendemain matin ! Pour nous orienter vers un autre garagiste, qui nous a orientés vers un autre garagiste… Tous nous parlaient de Kalamata, grande ville où pour sûr on trouverait une solution !

C’est à ce moment-là que la direction a émis d’étranges résistances et qu’un bouchon du circuit de gasoil a explosé… Glups, à l’aube de nos 6 mois, un festival d’avaries s’est déclenché !! On est resté assez zen en philosophant, en se disant que tout ça venait tester notre motivation à continuer… et on a choisi de continuer la route… qu’on verrait à Kalamata voire en Albanie pour des grosses réparations si nécessaire. Depuis, la direction ne s’est plus jamais plainte et le chauffage a été réparé. C’est Manu lui-même qui a fini par trouver le problème : un écrou dévissé par les vibrations et autres secousses du voyage ! Y a pas que nos têtes qui prennent du jeu…

Monemvassia

Ce jour-là, je me suis régalée à conduire sur des routes de montagne (encore de la neige !) et même une belle piste bordée d’anémones et d’oliviers. Nous visions Monemvassia mais vu le temps de trajet, nous avons échoué à Geraki Port. Quelle chance ! C’est un petit port au bord d’une sorte de fjord. On a eu un beau coup de coeur pour cet endroit : baignade pour moi, sensation d’être un poisson en Norvège, cueillette de salicorne, balade panoramique sur l’ancienne acropole… Rencontre avec un papi danois dans un van sans âge et un couple de Suédois qui nous a donné envie de visiter leur pays.

Et le lendemain, retour du Cargot Voyageur ! Cette fois-ci, il a fallu aller les dépanner. C’était leur journée poisse : après un détour de deux heures à cause d’un col enneigé, ils sont passés par la même piste que nous et ont crevé à 3km de nous… Sauf qu’une fois la roue changée, elle frottait leur châssis… glups… Ils ont fini en airbnb financé par leur assurance le temps que leur cargot soit réparé : une barre de leur châssis s’était rompue ! Heureusement, des copains à eux étaient là pour quelques jours avec une voiture de location si bien qu’ils ont pu se balader quand même. D’ailleurs, c’est ces copains-là, Yann et Stéphanie qui nous ont livré la liseuse tant attendue pour assouvir la soif de lecture de Joseph.

Nous avons fini par repartir de ce petit paradis pour rejoindre Monemvassia. On l’a exploré avec le sac à dos et le pique-nique, savouré tout en haut du rocher. On a compris pourquoi tout le monde nous parlait de cet endroit : c’est un village fortifié très bien préservé, un vrai bijou.

Et c’est aussi un spot à rencontres pour les voyageurs ! Nous avons fait la connaissance d’une jeune couple adorable, Agnès et Valentin et une petite famille avec qui nous avons un rendez-vous manqué. On devait se voir le lendemain matin et ils sont partis précipitamment. Nous étions un peu inquiets parce que la veille, un de leurs petits a fait une belle chute… Ils roulent avec un vieux camping-car tout vert et violet et viennent de Florac. Si vous croisez leur route, donnez-leur nos coordonnées. On avait vraiment hâte de passer du temps avec eux ! Une fois tout ce petit monde reparti, nous avons terminé un gros dossier : l’enregistrement par les garçons de leur récit de voyage pour la Roumanie, Bulgarie et Turquie !

Avant de quitter Monemvassia, on a une (autre) petite avarie à faire réparer : un tout petit clou s’est logé dans un de nos pneus…

Puis nous avons roulé quelques kilomètre de plus pour nous poser sur une longue plage de sable près de Néapoli. C’est une plage « sensible » où les tortues viennent pondre au printemps. Ecœurée qu’elle soit souillée par les déchets, j’ai pris un sac poubelle et j’ai ramassé tout ce qui traînait. En Grèce, on trouve partout des verres en plastiques avec un couvercle et la paille. C’est un véritable fléau !

Nous avons passé là deux belles soirées autour de la marmite sur le feu, éclairés par une énorme pleine lune, avec un jeu inventé : l’un de nous cherche et garde dans sa tête un sujet, l’autre un verbe, le 3eme un adjectif et le 4ème complément circonstanciel. Puis, on les dit dans l’ordre, ce qui forme généralement une phrase hilarante ;). Pendant que Manu terminait le montage de la vidéo des gars, je me suis aussi évadée pour une belle balade au coucher de soleil. On s’est tous baignés et douchés sur la plage. On a bullé, respiré… le bonheur !

 

Véro (et un soupçon de Manu)

La suite : Février en Grèce

Voir toutes les photos de la Grèce (Delphes, Athènes, Monemvassa, … ) 

Relire la Grece en Décembre

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10 Mar

Grèce du Nord : Thrace, Thessalonique et Pélion par Véro

Décembre en Grèce

On entre en Grèce le mercredi 6 décembre par le poste frontière de Ipsala. C’est un garde-frontière qui assure la photo rituelle. Bon, ça va, ils ont l’air cool en Grèce !

grece decembre
On est tout excités, on va retrouver nos copains du Cargot Voyageur. On les imaginait toujours en Turquie, partis explorer la Capadoce mais ils ont dû y renoncer à cause du froid. On se retrouve sur la plage d’Alexandropouli où ils squattent depuis quelques jours.

grece decembreOn arrive pile à temps pour une belle balade sur la plage au soleil couchant.

greceLes hommes vont en ville faire quelques courses, Mika est cuisinier alors il aime bien aller voir les commerçants, demander les meilleurs produits et négocier, son aisance est une vraie thérapie !

S’ensuivent deux jours de ripailles pantagruéliques au feu de bois : soupes, côte de bœuf, poisson, langoustes, le tout bien arrosé…

 

Et là, c’est le drame…

Au moment où je décide de jeûner , Manu commence à souffrir du dos. Avant que les copains partent, on se jette dans la mer glacée pour notre première baignade grecque.

L’eau chaude de la marmite nous rince et réchauffe. Hélas, le bain glacé a mis Manu au tapis. Son dos est à nouveau bloqué, toujours les mêmes hernies et début de sciatique. Il part s’allonger… et ne se relèvera que trois jours plus tard et avec difficulté…

Les copains reprennent la route. Je les regarde partir comme si le temps s’arrêtait. La moitié de mon cerveau se demande comment on va se sortir de cette galère, est ce que c’est la fin du voyage tandis que l’autre moitié se dit que c’est ok si ça doit se finir ici, après tout ce voyage nous a comblés, on sait vivre ensemble chichement, nos yeux sont remplis de belles images, nos cœurs plein de gratitude. Manu culpabilise d’imposer un arrêt au voyage, il a l’impression de faire foirer le voyage. Sont-ce les excés ? L’angoisse du retour ? L’envie refoulée de continuer en Turquie ? Tout ça à la fois ?… Le lendemain, j’erre dans la ville à la recherche d’antidouleurs. Je réussis aussi à faire le plein d’eau chez le gentil pépiniériste près de notre bivouac. Nous ne manquons de rien. Allez, il ne reste plus qu’à lâcher prise.

Les jours passent à marcher et jouer sur la plage et à faire l’école dans Slowpy chauffé par le soleil. Je reprends mes étirements, un peu de yoga et méditation.

Nous découvrons deux tortues mortes sur la plage et ajoutons à nos projets la visite d’un centre de protection des tortues marines au Sud de la Grèce. C’est une pause qui fait du bien finalement. Sauf cette douleur qui ne passe pas pour Manu et qui inquiète. Il arrive à marcher à faire des petites balades mais le lendemain, pas d’amélioration, au contraire. On finit par redémarrer quand mon copilote peut s’asseoir sans trop de douleur. On traverse des paysages magnifiques où l’on découvre la culture de coton.

Mais au bout de six jours, Manu ne vas toujours pas vraiment mieux. Il n’a pratiquement plus de médicaments. A Fanari, je demande à une maman qui se balade sur la plage, s’il y a un médecin dans le village. Trois appels plus tard, elle me dit que nous avons de la chance parce qu’il vient une demi-journée par semaine et c’est justement aujourd’hui, là tout de suite. Je remballe notre campement en un éclair et file me garer devant son cabinet. Le médecin entre dans Slowpy et préfère confier Manu à l’hôpital le plus proche.

Un ange-gardien

Nous voilà partis pour Xanthi. Je livre Manu aux urgences, ambiance mortifiée dans les troupes : et s’ils le gardaient ??? Manu commence à se dire que s’ils veulent opérer, il demande un rapatriement… Une adorable infirmière offre un jus d’orange aux garçons. Pour Manu, ça sera deux injections de décontractant et anti-douleur. Les infirmières se chamaillent gentiment pour savoir qui va piquer les fesses du Français. La gestion de la carte de sécu européenne à l’air compliqué, on ne nous fait rien payer, un vrai service public ! A la sortie, je laisse Manu sur un fauteuil roulant, avec les garçons, le temps que j’aille chercher Slowpy. Un homme nous interpelle et nous demande en bon français si nous avons besoin d’aide. Je demande où est la pharmacie la plus proche. Il est avec une amie qui est venue se faire soigner une vilaine coupure au doigt. Ils m’emmènent en voiture à la pharmacie et me ramènent à l’hôpital. Ça va, les Grecs ont l’air, eux aussi, sympas ! Zoé propose qu’on se gare sur le parking du LIDL près de chez elle. Ce n’est pas exactement le bivouac de nos rêves mais vu l’ambiance, ça fera l’affaire. L’impression de toucher le fond… Mais c’est sans compter sur son immense bonté : elle nous invite à dîner chez elle ! Elle nous a dit avoir cuisiné pour dix alors qu’elle est seule et elle se demandait justement avec qui partager ses légumes mitonnés avec du riz. Les injections faisant effet, Manu réussit à monter jusque chez elle.

Elle a aussi cuisiné plein de petits gâteaux traditionnels de Noël ces derniers jours. On se régale avec les melomacaronis : des noix et du miel qui fondent dans la bouche, huuuum ! Zoé est orthodoxe et nous apprend plein de choses sur sa religion. Plus de 200 jours par an, elle pratique une forme de jeûne : aucun aliment d’origine animale, de la tempérance, la non agressivité, l’absence de jugement et une parole juste… Tout cela fait grandement écho aux méditations forcées de Manu ces derniers jours… La vie sait placer sur notre route les anges gardiens qu’il nous faut quand il le faut…


Le lendemain, Zoé nous guide jusqu’aux gorges de la rivière Nestos. Un très joli sentier serpente entre la rivière et de hautes falaises. Il se poursuit sur quarante kilomètres jusqu’aux montagnes. Ca me démange les papattes. Ca sera pour une prochaine fois. Mon blessé récupère doucement, au chaud dans Slowpy, occupé à trier les photos pour préparer l’article sur la Turquie.
Puis on grimpe par une route en lacets vers deux monastères. On renonce au premier car une meute de chiens campe sur la piste. Zoé a été mordue il y a deux ans et a encore très peur. Ça m’agace de renoncer par peur. J’ai envie de prendre un bâton et d’y aller mais la peur a contaminé Noé. Les chiens errants semblent être une vraie problématique en Grèce. Les habitants sont nombreux à renoncer à aller se balader dans les forêts à cause d’eux mais les pouvoirs publics n’interviennent pas. Le deuxième monastère est fermé mais on peut entrer dans la cour. Zoé fait brûler des cierges pour nous.
A notre retour dans Xanthi, je pars en centre-ville avec les garçons, objectif : croquer notre premier gyros : un pain pita garni de viande, sauce blanche et crudités. Miam ! On passe la soirée chez Zoé, une amie à elle passe et du haut de son âge certain fait une démonstration de gym à Manu.


Le lendemain, je sors sur la pointe des pieds de bonne heure pour aller au marché avec Zoé. On y arrive un peu avant 9h et je me rends compte qu’à cette heure-là, les chalands sont encore en train de déballer. Ils sont moins matinaux qu’en France ! Je fais le plein de noix, noisettes, amandes et thé grec, le sidéritis.
Puis nous reprenons la route après avoir bu un dernier café avec Zoé. Elle nous offre un petit sapin de Noël et une mini-crèche pour Slowpy.

La Chalcidique et Sithonia

Notre objectif : être à Thessalonique aux environs de Noël. Nous avons l’embarras du choix pour les bivouacs des jours suivants.

La côte est magnifique : petites dunes, pistes et longues plages. Entre deux averses, on fait de belles balades dans le sable.

Joseph trouve un coquillage vivant et nous l’adoptons : il s’appelera Gudule, il nous tire la langue (ou plutôt le pied) dans son bocal, nous intrigue et nous surprend. Grâce à lui, on apprend plein de choses sur les bivalves.

Le 18 décembre est pluvieux et froid. Nous passons par les montagnes avant la neige. Nous traversons Arnéa et sommes étonnés par le nombre de restaurants de ce village loin de tout. Vu la météo, je décrète qu’il est temps de se mettre au chaud dans l’un d’eux. S’ensuit un repas de carnivores. La spécialité locale est la viande grillée : saucisses et souvlakis (brochettes).

Nous apprendrons plus tard, qu’Arnéa marque la mi-trajet pour les habitants de Thessalonique en route pour la mer et que l’arrêt restaurant est comme un rituel.


Le lendemain, nous commençons la visite de la Chalcidique : une région faite de trois presqu’îles montagneuses : une avec le Mont Athos (dont l’entrée est interdite à femmes et enfants – boycott !), puis Sithonia et enfin Kassandra la plus à l’Ouest. Sur la route de Sithonia, à Nikiti, nous succombons avec délice aux talents d’un pâtissier français (Tacoco).

Je savoure la tarte au citron tant rêvée, Manu et Joseph font dans le chocolat et Noé a rendez-vous avec un cœur aux fruits rouges. Même son pain se mange comme du gâteau ! Plus loin, un adorable menuisier nous offre un énorme sac de copeaux de bois pour nos toilettes sèches et un grand sac robuste pour en stocker dans la soute.

Sous un beau ciel bleu, nous avançons sur la presqu’île, paradis d’eaux turquoises et de montagnes avec vue sur le mont Athos qui reste pudiquement caché par les nuages.

Hélas, dès le lendemain, la grisaille est de retour, ce qui ne nous empêche pas de rêver : nous avons un gros coup de cœur pour une maison sur une petite colline ceinturée d’eau bleue.

On s’imagine vivre là avec Nadine et Jean-Marie qui vivent actuellement chez nous. Lui pourrait garer son bateau juste en bas, Nadine et moi irions nager, Manu cultiverait ses plantes médicinales sur les terrasses, les enfants grandiraient en Robinson… Comme nous repassons par Nikiti, nous retournons à la pâtisserie. Aymeric, le pâtissier est présent. Il est breton et son métier l’a fait beaucoup voyager. Il a même exercé sur un paquebot de croisière cinq étoiles. L’amour d’une grecque et la qualité de vie l’ont fait se poser ici.

Objectif « Noël à Thessalonique » maintenu !

Le lendemain, le ciel est encore plus bas, le froid plus mordant, l’humidité plus prégnante. On décide de fuir la Chalcidique en tournant le dos à Kassandra, envie de ville et de lumières ! Sur la route de Thessalonique, on trouve même de la neige ! Les enfants et moi sommes surexcités, Manu beaucoup moins, il voit le degrés de menace s’élever…. Quel beau cadeau d’avant Noël !

On a bien bricolé quelques décorations de Noël dans Slowpy mais loin de la famille et des illuminations, entre mer et plage, on avait du mal à se projeter dans la magie de Noël.
Le froid nous fatigue et n’aide pas Manu à récupérer de ses douleurs dorsales. En quelques clics, je dégotte une chambre d’hôtel pas chère à Thessalonique. Après 1h30 de galère, on finit par réussir à se garer sur le front de mer. Nous terminons le trajet en vélo et échouons à 22h dans un dortoir assez spartiate.

Qu’importe, il y a un radiateur bouillant et une douche chaude. Bonheur ! Les garçons s’endorment en dévorant deux livres sur la mythologie grecque et la Grèce antique achetés à la toute jeune librairie française Le Livre Ouvert. On vous recommande chaleureusement ce commerce !


Le vendredi 22, nous partons tous les quatre explorer à pied la ville de Thessalonique. Je suis aux anges car je craignais que Manu ne soit pas suffisamment remis de ses problèmes de dos.

Thessalonique est la deuxième ville et le deuxième port de Grèce après Athènes et le Pirée. Le centre-ville a été entièrement reconstruit après un grand incendie en 1917. La circulation y est dense jusqu’au centre et le front de mer bétonné.

Une longue piste cyclable et une belle promenade améliorent considérablement le bord de mer Nous l’abordons par les hauteurs, à la recherche des églises byzantines inscrites par l’Unesco sur la liste du Patrimoine mondial de l’Humanité. On en profite pour comprendre la structure des églises byzantines. Il y en a une dizaine.

Les deux lieux saints que j’ai préférés sont d’une part Ossios David, katholikon de l’ancien monastère de Latomou où l’on peut voir une magnifique mosaïque d’un Christ assis sur un arc en ciel et d’autre part le monastère des Vlatadon, havre de paix toujours en activité d’où l’on a une vue magnifique sur toute la ville.

Il y avait là un chat incroyablement câlin qui a ravi les garçons. Manu lui a été touché l’église Agios Dimitrios qui comme son nom l’indique, abrite les reliques de Saint Dimitri, le Saint que Zoé aime particulièrement.

Manu y fera brûler un cierge pour Zoé. Vers 14h30, nous avons déjeuné dans un très bon restaurant (To Inglis) où trône une affiche en français de soutien aux républicains espagnols : escargots à l’ail, cèpes au fromage fumé, risotto, foie de veau grillé. Les grecs arrivent pour déjeuner quand nous finissons, fument et parlent fort. Nous ne sommes pas encore au rythme grec visiblement !

En fin d’après-midi, nous rencontrons Bruno, un Français qui vit ici avec femme et enfants. Le feeling est bon, il est agréable et intéressant. Rendez-vous est pris pour déjeuner ensemble le lendemain ! Samedi matin, nous allons aux marchés Modiano et Kapani : les étals de bouchers sont sanguinolents à souhait : tête de chèvres et carcasses pendues, billots de bois et coups de haches pour découper les carcasses…

Nous choisissons des brochettes de poulet pour notre réveillon de Noël le lendemain. Manu trouve chez un herboriste toutes les plantes dont il a besoin pour soigner ses intestins et son dos. Les Grecs utilisent beaucoup les plantes et les herboristeries sont nombreuses. Nous goûtons la bougatsa, pâte feuilletée à la crème servie tiède, un régal !


Puis nous retrouvons Bruno et sa petite famille. Nous passons un très bon moment avec eux et ils nous gâtent énormément avec un repas à la grecque : ils commandent plein de plats qu’on partage ! Riz au poisson, courgettes frites, saucisses, feuilles de vigne, purée de fèves, tzatziki, salade d’aubergines, fromage pané… Puis ils viennent visiter Slowpy. Leur garçon semble conquis 😉


Le dimanche 24, nous visitons le musée du tombeau de Philippe de Macédoine le père  d’Alexandre le Grand à Vergina. C’est un magnifique musée souterrain installé dans un tumulus reconstitué comme celui qui abritait les tombes retrouvées par les archéologues. On a été subjugués par l’incroyable beauté d’une couronne de feuille de chêne en or, d’une finesse incroyable. Il y aussi les armes du roi dans un état de conservation exceptionnel : armure, épée, cuirasse avec des boutons en tête de lion, bouclier… Les tombeaux eux-mêmes ressemblent à des petits temples. On s’est senti dans la peau de l’archéologue qui a fait cette découverte : le choc d’une vie pour lui !

Un noël avec le Mont Olympe !

Nous avons été très gâtés sur la route : une vue magnifique sur le Mont Olympe sous le soleil de fin d’après-midi. Zeus est resté caché dans les nuages au sommet, le Mytikas qui culmine à 2918m.


Nous voilà au réveillon de Noël tant attendu par les enfants. J’ai la sensation d’avoir déjà reçu beaucoup de cadeaux avec le voyage : rencontres, paysages, couchers de soleil, partages en famille… N’empêche, on a un pincement au cœur de voir nos familles fêtant Noël sans nous. Un beau moment Skype et Messenger nous permet de se relier à eux quelques minutes. Nous voilà prêts à nous réunir juste nous quatre autour du feu et de la marmite.

Nous sommes sur une très belle plage avec vue sur le Mont Olympe. Lentilles au lard au menu ! Nous partageons avec deux pêcheurs. En retour, ils nous offrent une bouteille de tsipouro maison, des pommes et des gâteaux pour les enfants. Partager, n’est-ce pas l’essentiel de ce moment ?

Une fois les petits couchés, nous préparons la table pour le lendemain matin : une vassilopita géante (nous apprendrons après que c’est le gâteau traditionnel du nouvel an) et tous les cadeaux cachés sous un drap de bain 😉


Le 25, nous ouvrons les yeux éblouis par un beau soleil !

Les cadeaux, les cadeaux !! : Chaussettes chaudes, bouillottes, pull tout doux, appareil photo, sifflets, montre, musique pour valser avec l’amoureux, musique grecque, presse-agrume, masque de plongée, cafetière turque et café… petit, utile et pratique quoi 😉

C’est un 25 à la page paradisiaque où on trouvera même le moyen de faire un cours de science, sur l’optique !

Menu du midi : nos brochettes au barbecue. On fait une photo qui nous servira de carte de voeux ! Nous nous endormons heureux.

 

Au pays de Chiron…on glane des fruits bons !

Le 26 nous mettons le cap sur le Pélion, péninsule au Nord d’Athènes. Nous découvrons que le 26 est férié en Grèce en voulant visiter le site de Dion et nous tombons par hasard sur une fête de village où l’on nous offre une assiette de gratons et de légumes.

Pour les orthodoxes, c’est apparemment le retour du gras et de l’animal dans leur régime. Un peu trop lourd pour nous … et la musique un peu trop forte, les Grecs aiment les décibels vraisemblablement.
Nous faisons une pause utilitaire à Larissa, objectif lessive, séance internet dans un café pour Manu, coiffeur pour moi et marché avec les garçons. Une virée efficace qui satisfait chacun. Nous récupérons 10kg de linge lavé, séché et plié en 2h pour 10€. J’arrive à faire comprendre à la coiffeuse ce que je veux et suis un peu surprise : ici on fait un premier shampoing, on coupe puis on relave puis on coiffe puis on met tout ce qu’on peut sur une tête : laque, gel, gomme. Certaines fument aussi. Et il y a le café bien sûr. Le marché est très agréable, beaucoup de fruits et légumes qui semblent sortis du jardin. Une mamie râle : Joseph et Noé goûtent toutes les olives de son étal comme ils s’étaient habitués à le faire en Turquie. Visiblement, ici, ça ne se fait pas, oups, pardon. Et Manu a eu son compte de temps seul.


Nous terminons l’année dans une région qui nous a totalement conquis : le Pélion, le pays des Centaures. Les copains nous ont prévenu, les routes montent et descendent raides et tournicotent bien ! Mais on a trouvé le truc pour franchir des sommets avec Slowpy : mettre le chauffage et la ventilation à fond et ouvrir grand les fenêtres. Le moteur chauffe un peu mais nous n’atteignons plus jamais le rouge avec cette technique 😉

Dans le Pélion, on a tout aimé : la nature généreuse (des kilos de kiwis, de pommes, d’oranges, de kakis, de citrons glanés dans des vergers abandonnés), une gastronomie alléchante (nous n’avons jamais retrouvé des saucisses égalant les fameuses spetzofaï), des paysages grandioses, des villages traditionnels bien conservés, vivants et accueillants autour de leurs places plantées de platanes millénaires (vous avez déjà fait un câlin avec un arbre de ce genre ? Nous oui, c’est totalement bouleversifiant).

Joseph nous a scotché dans un village, il y avait un centaure représentait sur le pavage de la place et il nous dit : « Oh c’est Chiron ! », trés honnêtement il était bien le seul à savoir qui était ce Chiron. Donc il nous a expliqué : le Centaure qui a entraîné Achille, Jason, Herakles, et d’autres… Et voilà, on le laisse lire on le laisse lire et voilà ce que ça donne ! Il s’instruit le bougre ! (Il dévore les Pearcy Jackson depuis plusieurs jours). Pour ce qui est de l’itinéraire, nous sommes d’abord montés à Makrinitsa, village typiquedu Pélion (vue à couper le souffle sur Volos) puis nous avons rejoint la côte Est par le col de Agrioleukes (arrêt bonhomme de neige), Zagora, Anilio (coopérative de femmes à ne pas rater pour faire le plein de confitures, miel, crisse marine, vassilopita, pâtes), Plaka, crique de Fakrista (un grand moment, on a cru qu’on n’en remonterait jamais tant la route était raide et sinueuse et ça nous a valu une nuit d’angoisse), Afissos et extrémité Sud du Pélion puis remontée jusqu’à Volos.

Un réveillon sur la plage… mythique !

Pour le 31, nous étions à nouveau sur une plage, à Afissos, autour de notre marmite pour une purée de citrouille accompagnée de spetzofaï.

On s’est gaiement enfumés avec de bois d’olivier et du romarin, on a dansé sur une playlist de valses et savouré les bulles d’un vin doux autrichien à l’abricot. Je m’étais auparavant livrée à mon rituel annuel : saluer l’année écoulée en marchant, le temps de remercier pour les bons moments et de saluer dame Nature qui nous accueille. Manu et Noé ont veillé un peu tout les deux, ça leur a fait du bien je crois.

 

Véro (et un soupçon de Manu)

La suite : Janvier en Grèce

Voir toutes les photos de la Grèce du nord

Relire la Turquie

Découvrir le côté obscur du voyage

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9 Mar

6 mois ! Episode 8

6 mois ! Episode 8 et fin

Le 30 janvier, on a eu six mois ! Six mois qu’on a quitté maison, amis, famille, travail, école, activités, douche chaude et Saint Nectaire. Six mois qu’on voyage à travers le continent.
Pour ce bilan, on a reçu toutes vos questions !
Alors, on va essayer de vous répondre honnêtement.

Dans cet épisode (le dernier) :

  • Notre plus gros coup de foudre ?
  • Notre plus grande émotion ?
  • Notre plus belle colère ?
  • Notre plus belle galère ?
  • Notre image la plus colorée ?

C’est parti !

Notre plus gros coup de foudre ?

Véro : Mon amoureux 😉 Je suis heureuse de le re-rencontrer, de le re-découvrir, de remettre en cause ce que je croyais savoir de lui.
Sinon, des instants de grâce en communion avec la nature : de couchers de soleil incroyables, la neige en cadeau à Noël, les mouettes juste au-dessus de notre tête sur le bateau à Istanbul
Des rencontres : la mamie toute ridée dans le village perdu dans les montagnes roumaines, Nesligul en Turquie, Iliana en Roumanie…
Un seul gros coup de foudre, c’est pas possible quand tu cultives la pleine conscience ;))

Turquie Istanbul

Manu : Bien sûr, il y a plein de coups de foudre mais je vais jouer le jeu, le plus gros qui me vient tout de suite à l’esprit : Nesligül et ses amies. Une rencontre complètement dûe au hasard, en Turquie sur la route pour les Dardanelles, on s’arrête pour regarder comment se récoltent les olives et on fait la connaissance de Nesligül qui parle français et qui nous invite chez elle. Ses amies sont là, il n’y a que des femmes, venues l’aider pour la saison des olives. On mange, on boit, on parle politique, on rit, … Bref, j’étais bien. J’ai même oublié mon écharpe chez elle, un acte manqué pour se revoir certainement !

Turquie

Les autres coups de foudre : l’accueil de Francisco en entrant en Allemagne, Munich, Legoland avec les enfants, le concert d’orgue à Passau, l’aire de repos hallucinante à Etzinger Hügel, revoir toute la famille Heidecker en Autriche, monter au Traunstein, la vallée de la Wachau, les jardins de Tulln, Vienne (toujours), les kürtőskalács en Hongrie, revoir Alix à Budapest, rencontrer Julia et sa famille, le Szimplakert, les bains Szecheny, l’invitation de Robert le maître-nageur de Baja, notre marmite pour feu de camp, la rencontre avec Pierre-François à Belgrade, les montagnes roumaines, l’accueil de la famille de Robert l’étudiant ingénieur à Ostravu Mare, l’architecture des maisons paysannes du sud de la Roumanie, rencontrer Alain pionnier français en Roumanie, retrouver Céline à Bucarest et rencontrer sa famille, tous les moments avec le Cargot Voyageur, le delta du Danube, l’ancien casino de Constanza, la piscine d’eau chaude à Varna, Istanbul et les rencontres avec Arax et Harika, les Dardanelles et Troie, la rencontre avec Zoé à Xanthie, Sithonia en Chalcidique, la rencontre avec Bruno et sa famille à Thessalonique, le Pélion et son Spetzofaï, les sources de Thermopiles, toutes les rencontres avec des voyageurs (et ils sont nombreux !), Delphes, Athènes et la rencontre avec Clara et Marieke et celle avec Cécile et sa famille, la soirée avec A et J à boire de l’ouzo en attendant que le linge se lave, l’acoustique de l’amphithéâtre d’Epidaure, la baie de Voidokilia, l’entrée du stade mythique d’Olympie, le carnaval de Patras, la presqu’ile de Leucade et ses plages paradisiaques avec des sirènes, les Météores… et l’amour insondable de ma chérie…

Turquie

Notre plus grande émotion ?

Véro : Oulala, des émotions, il y en a des kilos !!!
L’émotion XXL, c’est quand on a perdu nos enfants en Bulgarie. Perdus perdus, avec l’appel aux secours où tu te retrouves à les décrire pour lancer l’avis de recherche, que tu hurles dans la forêt à t’en faire péter les cordes vocales et où tu pleures tout ce que tu peux quand tu les retrouves…
Hier, quand j’ai admiré l’immense vitalité de Noé
Chaque fois que j’échange un câlin avec Joseph.
Sur la montagne en Roumanie, tout était si parfait qu’on n’arrivait plus à redescendre.
Quand on a vécu comme une lune de miel en Turquie.

Manu : incontestablement quand on a perdu les enfants en forêt. Tu as l’impression que tout bascule, que le rêve se transforme en cauchemar. Et tu sens déjà le poids que tu auras à porter le reste de ta vie… et la joie immense de les revoir sains et saufs, de les serrer dans les bras, de leurs dire que tu les aimes et d’être fiers d’eux d’être restés solidaires et sensés.

Bulgarie slox and curious famille bouhier pillot

Notre plus belle colère ?

Véro : En Slovaquie quand j’ai crié tout ce que j’avais sur le cœur depuis trop longtemps à l’amoureux…
Et récemment quand j’ai hurlé qu’on ne me coupe pas la parole et que je veux une vraie place. Glups…
La colère sourde : marre de tous ces déchets… alors j’ai pris un sac et rendu sa noblesse à la plage qui nous hébergeait…

Manu : L’engueulade avant de rentrer en Slovaquie. Elle a servi pour tout le voyage… En colère sourde, l’armada anti-migrant en Bulgarie : barbelé, no-man’s land, milices privées, … L’Europe en plein délire paranoïaque…

Notre plus belle galère ?

Véro : Perdre les enfants en Bulgarie, bis.
Notre chauffage en panne. Jusqu’ici tout va bien, il fait chaud. (réparé le 20 février !!)
Trouver du gaz. Sauvés par nos copains du Cargot Voyageur !
La pierre coincée entre les deux roues jumelées à l’arrière droite. Défoncée à coups de marteaux par Manu et pneus sauvés !

Manu : dés les premiers jours de voyages : une clé de soute cassée, la pierre dans les roues jumelées, Slowpy qui grimpe le ballon d’Alsace en plus de 2h parce qu’il chauffe… Ensuite ça s’est calmé, jusqu’au 6 mois de voyage : chauffage en panne, plus de gaz, perte de gasoil, direction qui force,… Il y a eu aussi la pluie en Turquie qui a inondé la capucine et mon autre blocage du dos en arrivant en Grèce. Mais quasiment à chaque fois ça produit des chouettes rencontres comme les gardiens du parc à Istanbul ou Zoé à Xanthie.
Pas de trés grosse galère, ma plus belle est quand même le blocage du dos en Grèce.

Turquie

Notre image la plus colorée ?

Véro : Manu qui fait le gorille dans le métro de Bucarest.
Mon pantalon jupe à fleurs de paysanne turque
L’essai de déguisements avec Noé
Les tapis de fleurs sous les oliviers avec le ciel bleu en arrière plan
Moi qui imite la poule qui pond dans une épicerie roumaine, beau fou rire avec les deux femmes qui travaillaient là
Nos garçons habillés en rouge bleu vert jaune !
La table au resto à Thessalonique couverte de plats grecs !
Le carnaval de Patras

 

Manu : je ne sais pas quoi choisir..
Munich, ses Biergarten et la façade de l’Hôtel de Ville.
Les villages d’Autriche.
La vue à 360º en haut du Traunstein, emmenés par Frantz.
Les tableaux de Hundertwasser à Vienne.
Les cerf-volants en Hongrie.
Le Szimplakert à Budapest.
Les couchers de soleil sur le Danube.
Les soirées feu de camp.
L’automne dans les montagnes roumaines.
La table préparée par Iliana, la maman de Robert.
Les façades peintes des églises orthodoxes en Roumanie.
Les commerces de Turquie.
Les plages de Grèce.
Les premières fleurs de printemps en Grèce.
Le carnaval de Patras…

La plus colorée, c’est peut-être l’automne dans les montagnes roumaines…

la plus colorée

 

Fin du bilan des 6 mois !

Revoir les épisodes précédents :

Episode 1 : l’idée, le parcours

Episode 2 : le programme, la préparation

Episode 3 : est-ce qu’on pense au retour ? Le chargement du camping-car

Episode 4 : comment se passe l’école en voyage ? Avez vous une journée type ?

Episode 5 : les enfants profitent ? sont-ils les plus heureux du monde ? Est-ce que les copains et la famille leurs manquent ? les cheveux de Noé, la vie nomade.

Episode 6 : Comment c’est les enfants en espace réduit ? le couple 24h/24 ensemble ?

Episode 7 : est ce que notre vision de la vie a changé ? Est-ce qu’on conseillerait ce voyage ? Est-ce qu’il nous manque quelque chose de français ?

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8 Mar

6 mois ! Episode 7

6 mois ! Episode 7

Le 30 janvier, on a eu six mois ! Six mois qu’on a quitté maison, amis, famille, travail, école, activités, douche chaude et Saint Nectaire. Six mois qu’on voyage à travers le continent.
Pour ce bilan, on a reçu toutes vos questions !
Alors, on va essayer de vous répondre honnêtement.

Dans cet épisode :

  • Comment c’est les copains / copines loin ?
  • Est-ce que ce voyage a changé votre vision de la vie et du monde ?
  • Est-ce que vous conseilleriez ce voyage à d’autres ?
  • Est-ce qu’il vous manque quelque chose de français ?

C’est parti !

« Comment c’est les copains / copines loin ? »

Véro : S’il y a une chose qui me manque, c’est les copains copines !!! Je n’ai pas besoin de voir mes ami-e-s tous les jours pour savoir qu’on s’aime. Mais bon sang, le nombre de fois où je voudrais me faire un resto avec l’un de vous pour papoter, aller se balader, boire une tisane, vous serrer dans les bras, m’asseoir dans un cercle de femmes !!! Il y a bien le téléphone, un petit coup de Messenger, un p’tit mail mais c’est pas pareil… Ceci étant, au dernier conseil de famille, ma demande a été de rencontrer des copines et j’ai été exaucée dans la semaine : j’ai rencontré une Canadienne et quatre françaises dont deux avec qui ça a vraiment bien collé !!

Manu : C’est sûr qu’ils me manquent ! Les bons repas arrosés, les discussions passionnées, les embrassades généreuses, les projets en commun parfois … Le voyage nous apporte aussi ses amis, des copains voyageurs, des hôtes qui nous accueillent, les copains qu’on retrouve à l’autre bout de l’Europe, je ne pensais pas que le voyage fournirait autant de rencontres. Heureusement, on a fait une grande fête avant de partir pour prendre notre dose d’amitié ! Et puis il y a la magie des réseaux sociaux qui permet d’être toujours en contact. Parfois, on a un petit pincement au coeur de ne pas pouvoir vivre tel ou tel événement avec eux, on se console en envoyant des petits mots !

groupe saut jour j

« Est-ce que ce voyage a changé votre vision de la vie et du monde ? »

Véro : Non, le voyage n’a pas changé ma vision de la vie et du monde. Le voyage m’a rapprochée de mes visions. Je me sens encore plus proche de l’essentiel, de ce que je veux, de ce et ceux que j’aime. Petite, je me rêvais en Nicolas Hulot (plus maintennat einh mais à l’époque Ushuaia c’etait du rêve en kilo!!) Le voyage nourrit la confiance à réaliser ce qui compte pour nous. Ça met aussi le doigt sur ce qu’il reste à faire sur cette Terre. En ce moment, je sature des déchets jetés partout jusque dans les endroits les plus beaux et reculés, les plus fragiles et les plus à protéger. Ce n’est plus possible de continuer comme si de rien n’était. Pour l’humain aussi. On prendra notre part pour accueillir, défendre… On le faisait déjà mais le voyage motive encore plus !

Manu : ma vision de la vie, peut-être. J’avais vraiment une culture sédentaire et un modèle de vie un peu rangée, certes avec des engagements forts mais aussi le confort matériel et la place d’une carrière. La vie nomade, même temporaire, bouleverse ce modèle. Elle nous questionne sur notre liberté. En discutant avec d’autres voyageurs, la liberté est une motivation forte de ce nomadisme moderne. La liberté était déjà importante pour moi, elle l’est davantage aujourd’hui et quand on voyage, on prend conscience à quel point elle peut être fragile, non pas forcément dans les pays qu’on traverse, mais aussi dans celui qu’on a quitté… Il est des chaînes qui se font passer pour des ailes… Des pièges qui se font passer pour des progrès…
Ma vision du monde n’a pas changé fondamentalement, j’en sais un peu plus sur les pays traversés, le rêve européen me paraît toujours un horizon souhaitable au delà de la politique libérale menée. Trop de frustrations et de tensions existent encore entre les peuples européens pour risquer autre chose qu’une union en Europe. Je pense particulièrement à la Hongrie où l’Europe devrait fournir un dépassement des frustrations des Hongrois qui ont encore le Traité du Trianon entre la gorge 100 ans après et je pense aux plaies encore suintantes de la guerre en ex-Yougoslavie, à Vukovar par exemple. Il y a quand même un pays pour qui j’ai changé de vision, c’est la Turquie. Avec Erdogan, je croyais que les turcs se repliaient sur eux même et tournaient le dos à leur culture laïque si particulière. Bien sûr en arrivant on voit tout de suite le poids de ce régime : le site Wikipedia n’est pas accessible ! Mais on rencontre aussi des gens trés accueillants, aidants, curieux, ouverts, nous n’avons pas senti de pression sur les femmes et la laïcité d’Atatürk est bien vivante dans le coeur des turcs.

 

 

« Est-ce que vous conseilleriez ce voyage à d’autres ? »

Véro : Ca serait aussi délicat que de conseiller à quelqu’un d’accoucher toute seule chez elle : je sais que c’est une aventure merveilleuse, comme voyager, mais que ça ne peut pas être imposé de l’extérieur et que ça arrive dans nos vies parce que ça doit arriver. Et puis je ne pourrais pas conseiller ce voyage. Chaque voyage est unique !

Manu : Même si quelqu’un faisait le même itinéraire, il ne ferait pas le même voyage. Un voyage, c’est des intentions, des attentes, des saisons, des rencontres, … Ce que je conseillerais, c’est d’abord de voir les voyageurs comme des amoureux de la liberté (parfois ils sont vus comme des « marginaux »…), ensuite d’imaginer son propre voyage et peut-être qu’un jour les conditions seront réunies pour prendre la route. Je ne conseille pas de faire un voyage au long cours, je le souhaite à tous !

 

« Est-ce qu’il vous manque quelque chose de français ? »

Véro : Les ami-e-s j’ai dit, et la famille !!!
Un bon saint Nectaire, une vraie baguette fraîche, une douche chaude, un bon lit, Minouchette notre chatte, nos activités…
Sinon, franchement, quand on suit un peu l’actualité, eh bien non, vraiment, non merci, on n’est pas pressés…

Manu : En plus de ce qu’a dit Véro, je rajouterai la vue de la chaîne des Puys (même si on l’a emmené avec nous dans notre logo…), une bouteille de gaz (pas d´uniformité européenne) et du pineau charentais (et pi du cognac aussi).

Les autres épisodes de la série :

Episode 1 : l’idée, le parcours

Episode 2 : le programme, la préparation

Episode 3 : est-ce qu’on pense au retour ? Le chargement du camping-car

Episode 4 : comment se passe l’école en voyage ? Avez vous une journée type ?

Episode 5 : les enfants profitent ? sont-ils les plus heureux du monde ? Est-ce que les copains et la famille leurs manquent ? les cheveux de Noé, la vie nomade.

Episode 6 : Comment c’est les enfants en espace réduit ? le couple 24h/24 ensemble ?

Episode 7 : est ce que notre vision de la vie a changé ? Est-ce qu’on conseillerait ce voyage ? Est-ce qu’il nous manque quelque chose de français ?

Episode 8 : Notre plus gros coup de foudre ? plus grande émotion ? plus belle colère ? plus belle galère ?  image la plus colorée ?

 

 

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Vous avez remarqué ? Il n’y a pas de pub sur notre blog ! Si vous aimez ce qu’on fait, si vous rêvez avec nos mots et nos photos, si on vous apporte un peu de chaleur et de soleil, vous pouvez participer à la cagnotte Leetchi !

7 Mar

6 mois ! Episode 6

6 mois ! Episode 6

Le 30 janvier, on a eu six mois ! Six mois qu’on a quitté maison, amis, famille, travail, école, activités, douche chaude et Saint Nectaire. Six mois qu’on voyage à travers le continent.
Pour ce bilan, on a reçu toutes vos questions !
Alors, on va essayer de vous répondre honnêtement.

Dans cet épisode 6 :

  • Comment c’est les enfants dans si peu d’espace ?
  • Comment c’est les parents tous les deux tout le temps ?

C’est parti !

Comment c’est les enfants dans si peu d’espace ?

Véro : C’est horrible génial ! A vrai dire, on est peu souvent confinés dans le petit espace du camping-car. Pendant la route, ils s’inventent des aventures de dingue avec leurs doudous ou lisent. A l’arrêt, ils sont surtout dehors. Je trouve que la proximité les soude plutôt. Ton frère devient ton meilleur copain de jeux en voyage donc il vaut mieux être en bons termes. Je trouve qu’ils savent mieux accepter quand l’un d’eux dit « J’ai plus envie de jouer, j’ai envie d’être tranquille » Ils savent s’occuper seuls aussi. Dans si peu d’espace, le plus compliqué, c’est le rangement. Toujours remettre les choses à leur place, quand tu es dans ton monde de jeux, ça ne matche pas. Mais notre organisation en équipe a vraiment responsabilisé chacun. Ils ont leurs caisses perso pour leurs affaires. Non vraiment, la réponse qui me vient, c’est qu’on a jamais eu autant de place : hier des dunes, aujourd’hui une forêt, demain Olympie…
Avec les enfants, j’ai plus une difficulté d’espace mental. Par exemple, la marche me régénère. Quand je marche, mon esprit vagabonde vite, je m’envole vers d’autres cieux, je débranche. Et Noé, ce qu’il aime, c’est capter l’attention de l’adulte présent pour partager ses propres rêveries. C’est un supplice pour moi !! Je lui exprime et il tient 5mn. On progresse… et je m’octroie des temps de marche seule 😉
On apprend à organiser nos temps sans enfant. Ils se font un ciné dans la capucine et nous un film dans notre chambre par exemple.

J’aime vivre avec eux. J’ai parfois l’impression de m’offrir une deuxième enfance. En 10 ans, ils m’ont amenée à découvrir que j’ai des émotions et des limites et bien plus encore. Alors oui des fois je sature mais j’ai appris a prendre soin de moi. Et le temps file tellement vite que je vis comme une chance immense de vivre à leurs côtés chaque jour.

Manu : comment dire sans choquer ? … c’est l’enfer-au-paradis ! On répète les routines tous les matins et tous les soirs mais il y a encore des pieds sans chausson, des « trésors » dans mes affaires, des pyjamas pas rangés, des dents pas brossées, des chaussures qui trainent, des doudous en pagaille, les coudes trop envahissants à table, les batailles de pieds sous la table… Heureusement, on a résisté aux Lego, donc pas de Lego écrasé au réveil. Les trucs les plus difficiles, c’est les chamailleries « non-si », les moments de folie au moment de se coucher, les blocages devant les incompréhensions en maths ou en anglais, … la pédagogie est l’art de la répétition mais ce serait bien si les progrès venaient plus rapidement.
Mais les enfants dans si peu d’espace, c’est aussi les voir évoluer, travailler sur soi pour trouver des solutions non-violentes, jouer en famille, faire des câlins un peu n’importe quand, s’émerveiller devant leur inventivité, faire la cuisine ensemble,… Quand on peut se balader dans des grands espaces ou quand ils peuvent jouer avec des enfants de leur âge, ils sont plus sereins, moins en tension, des moments de grâce ! J’ai emmené dans mes livres à lire un bouquin sur les décisions absurdes, en fait ça traite de la fiabilisation des systèmes humains. Dedans j’ai trouvé des trésors pour réussir ou pas trop foirer la vie commune dans un espace retreint où les facteurs humains peuvent avoir une influence décuplée et faire prendre de mauvaise décision ou des comportements contre-productifs. C’est très utile pour savoir quand est-ce qu’on est en train de s’engouffrer dans un travers et sur quels principes bâtir une organisation fiable. Et devinez quoi ?! …. c’est la coopération qui permet la fiabilité ! Avec le principe de non-punition des erreurs et l’intégration des facteurs humains.

Serbie

Comment c’est les parents tous les deux tout le temps ?

Véro : Pour les parents, c‘est un beau challenge ! Ca m’a demandé de lui laisser une place parce que clairement au début, il y avait un trio Joseph/Noé/ moi et à côté papa. On a pris conscience assez rapidement du fonctionnement dans lequel on était !!! Maintenant, on parle de nos désaccords et c’est vraiment passionnant. « Quand tu as dit …., je me suis sentie…. Et j’aimerais que…. » « Qu’as-tu voulu dire… ? » « Ah ça non, je ne peux pas te laisser lui parler comme ça… » Le plus délicat, c’est certainement, devant l’enfant, de montrer ouvertement un désaccord. On explique alors ce qu’on ressent sans juger. « Papa pense que…, je pense que… toi tu veux… quel compromis satisfait tout le monde ? » On essaye d’être démocratique, à l’écoute. On apprend à calmer nos émotions pour pouvoir parler plus tard. Sauf que pouvoir parler juste entre nous deux, c’est pas gagné. On est beaucoup tous les quatre, le soir je m’endors hyper vite et tôt et le matin, c’est lui qui n’est pas réveillé quand moi j’ai tout à raconter et les idées claires. Face à un même comportement, papa et maman ne réagissent pas du tout pareil. Notre ligne rouge n’est pas au même niveau ni sur les mêmes choses. Du coup, parfois, je me dis « Mais qu’est-ce qu’il a à s’énerver comme ça ?? » et vice versa… On a embarqué avec nous le livre « Ecouter pour que les enfants parlent et parler pour que les enfants écoutent » de A. Faber et E. Mazlich et on l’ouvre de temps en temps pour se ressourcer, se réaligner sur nos intentions d’éducation bienveillante. Ce qui nous fait du bien aussi, c’est de varier : passer du temps avec un seul enfant en tête à tête, partir seul avec les deux, affirmer notre besoin d’une soirée en amoureux et les laisser gérer leur soirée…Et on essaie de ne pas atteindre le moment où ils nous sortent par les yeux pour prendre soin de nous !!

Manu : Vivre ensemble tout le temps c’était un des trucs qui me faisait le plus peur avant de partir. Peut-être parce qu’on a souvent peur de ce qu’on ne connaît pas. Le franchissement du Rubicon du voyage pour moi ce fut la frontière Slovaque. Symboliquement, c’était la limite au delà de laquelle c’était l’aventure, la vie nomade, l’autre chose, l’inconnu, le déraisonnable, bref un bon petit sac de noeuds dans mon esprit. J’étais insupportable car tout m’insupportait, les enfants et leurs comportements d’enfants, la chérie, tout… Dans le contexte du voyage ça ne dure pas longtemps, ça explose vite, les crises ne restent pas longtemps à l’état de larve… Donc grosse engueulade, j’ai reçu mes 4 vérités et l’électrochoc m’a remis en état de marche. Enfin pas tout de suite, je me suis d’abord bloqué le dos à ne plus pouvoir sortir du lit… A partir de ce moment, la vie à 2 tout le temps n’est que félicité et béatitude… Non je rigole. Disons, qu’on apprend à ne pas mettre de l’huile sur le feu, à comprendre le besoin de l’autre qui est à la source de sa colère petite ou grande, à chercher à profiter de ce voyage… On a quelques rôles déterminés, ça aide à trouver une place pour chacun : Véro pilote, je co-pilote à la carte et aux manoeuvres, elle s’occupe plutôt du français et moi des maths et des sciences, je fais les feux de camp, le reste est à tour de rôle. Le voyage permet d’avoir des rapports plus égalitaires. Les règles de vie communautaire sont plus claires, voire écrite, ça change pas mal de choses. Les 4 accords Toltèques et les 4 vertus cardinales, répétées comme des mantras m’aident à m’adapter à la vie familiale.
C’est sûr que ce voyage nous a rapproché, on réalise un rêve ensemble, on découvre des pays et des cultures ensemble, on profite de la vie ensemble, les liens s’affermissent. Je parle davantage avec elle sur mes états d’âme. Le voyage est une sacrée expérience pour le couple.

Les autres épisodes de la série :

Episode 1 : l’idée, le parcours

Episode 2 : le programme, la préparation

Episode 3 : est-ce qu’on pense au retour ? Le chargement du camping-car

Episode 4 : comment se passe l’école en voyage ? Avez vous une journée type ?

Episode 5 : les enfants profitent ? sont-ils les plus heureux du monde ? Est-ce que les copains et la famille leurs manquent ? les cheveux de Noé, la vie nomade.

Episode 6 : Comment c’est les enfants en espace réduit ? le couple 24h/24 ensemble ?

Episode 7 : est ce que notre vision de la vie a changé ? Est-ce qu’on conseillerait ce voyage ? Est-ce qu’il nous manque quelque chose de français ?

Episode 8 : Notre plus gros coup de foudre ? plus grande émotion ? plus belle colère ? plus belle galère ?  image la plus colorée ?

 

 

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Vous avez remarqué ? Il n’y a pas de pub sur notre blog ! Si vous aimez ce qu’on fait, si vous rêvez avec nos mots et nos photos, si on vous apporte un peu de chaleur et de soleil, vous pouvez participer à la cagnotte Leetchi !

7 Mar

6 mois ! Episode 6

6 mois ! Episode 6

Le 30 janvier, on a eu six mois ! Six mois qu’on a quitté maison, amis, famille, travail, école, activités, douche chaude et Saint Nectaire. Six mois qu’on voyage à travers le continent.
Pour ce bilan, on a reçu toutes vos questions !
Alors, on va essayer de vous répondre honnêtement.

Dans cet épisode 6 :

  • Comment c’est les enfants dans si peu d’espace ?
  • Comment c’est les parents tous les deux tout le temps ?

C’est parti !

Comment c’est les enfants dans si peu d’espace ?

Véro : C’est horrible génial ! A vrai dire, on est peu souvent confinés dans le petit espace du camping-car. Pendant la route, ils s’inventent des aventures de dingue avec leurs doudous ou lisent. A l’arrêt, ils sont surtout dehors. Je trouve que la proximité les soude plutôt. Ton frère devient ton meilleur copain de jeux en voyage donc il vaut mieux être en bons termes. Je trouve qu’ils savent mieux accepter quand l’un d’eux dit « J’ai plus envie de jouer, j’ai envie d’être tranquille » Ils savent s’occuper seuls aussi. Dans si peu d’espace, le plus compliqué, c’est le rangement. Toujours remettre les choses à leur place, quand tu es dans ton monde de jeux, ça ne matche pas. Mais notre organisation en équipe a vraiment responsabilisé chacun. Ils ont leurs caisses perso pour leurs affaires. Non vraiment, la réponse qui me vient, c’est qu’on a jamais eu autant de place : hier des dunes, aujourd’hui une forêt, demain Olympie…
Avec les enfants, j’ai plus une difficulté d’espace mental. Par exemple, la marche me régénère. Quand je marche, mon esprit vagabonde vite, je m’envole vers d’autres cieux, je débranche. Et Noé, ce qu’il aime, c’est capter l’attention de l’adulte présent pour partager ses propres rêveries. C’est un supplice pour moi !! Je lui exprime et il tient 5mn. On progresse… et je m’octroie des temps de marche seule 😉
On apprend à organiser nos temps sans enfant. Ils se font un ciné dans la capucine et nous un film dans notre chambre par exemple.

J’aime vivre avec eux. J’ai parfois l’impression de m’offrir une deuxième enfance. En 10 ans, ils m’ont amenée à découvrir que j’ai des émotions et des limites et bien plus encore. Alors oui des fois je sature mais j’ai appris a prendre soin de moi. Et le temps file tellement vite que je vis comme une chance immense de vivre à leurs côtés chaque jour.

Manu : comment dire sans choquer ? … c’est l’enfer-au-paradis ! On répète les routines tous les matins et tous les soirs mais il y a encore des pieds sans chausson, des « trésors » dans mes affaires, des pyjamas pas rangés, des dents pas brossées, des chaussures qui trainent, des doudous en pagaille, les coudes trop envahissants à table, les batailles de pieds sous la table… Heureusement, on a résisté aux Lego, donc pas de Lego écrasé au réveil. Les trucs les plus difficiles, c’est les chamailleries « non-si », les moments de folie au moment de se coucher, les blocages devant les incompréhensions en maths ou en anglais, … la pédagogie est l’art de la répétition mais ce serait bien si les progrès venaient plus rapidement.
Mais les enfants dans si peu d’espace, c’est aussi les voir évoluer, travailler sur soi pour trouver des solutions non-violentes, jouer en famille, faire des câlins un peu n’importe quand, s’émerveiller devant leur inventivité, faire la cuisine ensemble,… Quand on peut se balader dans des grands espaces ou quand ils peuvent jouer avec des enfants de leur âge, ils sont plus sereins, moins en tension, des moments de grâce ! J’ai emmené dans mes livres à lire un bouquin sur les décisions absurdes, en fait ça traite de la fiabilisation des systèmes humains. Dedans j’ai trouvé des trésors pour réussir ou pas trop foirer la vie commune dans un espace retreint où les facteurs humains peuvent avoir une influence décuplée et faire prendre de mauvaise décision ou des comportements contre-productifs. C’est très utile pour savoir quand est-ce qu’on est en train de s’engouffrer dans un travers et sur quels principes bâtir une organisation fiable. Et devinez quoi ?! …. c’est la coopération qui permet la fiabilité ! Avec le principe de non-punition des erreurs et l’intégration des facteurs humains.

Serbie

Comment c’est les parents tous les deux tout le temps ?

Véro : Pour les parents, c‘est un beau challenge ! Ca m’a demandé de lui laisser une place parce que clairement au début, il y avait un trio Joseph/Noé/ moi et à côté papa. On a pris conscience assez rapidement du fonctionnement dans lequel on était !!! Maintenant, on parle de nos désaccords et c’est vraiment passionnant. « Quand tu as dit …., je me suis sentie…. Et j’aimerais que…. » « Qu’as-tu voulu dire… ? » « Ah ça non, je ne peux pas te laisser lui parler comme ça… » Le plus délicat, c’est certainement, devant l’enfant, de montrer ouvertement un désaccord. On explique alors ce qu’on ressent sans juger. « Papa pense que…, je pense que… toi tu veux… quel compromis satisfait tout le monde ? » On essaye d’être démocratique, à l’écoute. On apprend à calmer nos émotions pour pouvoir parler plus tard. Sauf que pouvoir parler juste entre nous deux, c’est pas gagné. On est beaucoup tous les quatre, le soir je m’endors hyper vite et tôt et le matin, c’est lui qui n’est pas réveillé quand moi j’ai tout à raconter et les idées claires. Face à un même comportement, papa et maman ne réagissent pas du tout pareil. Notre ligne rouge n’est pas au même niveau ni sur les mêmes choses. Du coup, parfois, je me dis « Mais qu’est-ce qu’il a à s’énerver comme ça ?? » et vice versa… On a embarqué avec nous le livre « Ecouter pour que les enfants parlent et parler pour que les enfants écoutent » de A. Faber et E. Mazlich et on l’ouvre de temps en temps pour se ressourcer, se réaligner sur nos intentions d’éducation bienveillante. Ce qui nous fait du bien aussi, c’est de varier : passer du temps avec un seul enfant en tête à tête, partir seul avec les deux, affirmer notre besoin d’une soirée en amoureux et les laisser gérer leur soirée…Et on essaie de ne pas atteindre le moment où ils nous sortent par les yeux pour prendre soin de nous !!

Manu : Vivre ensemble tout le temps c’était un des trucs qui me faisait le plus peur avant de partir. Peut-être parce qu’on a souvent peur de ce qu’on ne connaît pas. Le franchissement du Rubicon du voyage pour moi ce fut la frontière Slovaque. Symboliquement, c’était la limite au delà de laquelle c’était l’aventure, la vie nomade, l’autre chose, l’inconnu, le déraisonnable, bref un bon petit sac de noeuds dans mon esprit. J’étais insupportable car tout m’insupportait, les enfants et leurs comportements d’enfants, la chérie, tout… Dans le contexte du voyage ça ne dure pas longtemps, ça explose vite, les crises ne restent pas longtemps à l’état de larve… Donc grosse engueulade, j’ai reçu mes 4 vérités et l’électrochoc m’a remis en état de marche. Enfin pas tout de suite, je me suis d’abord bloqué le dos à ne plus pouvoir sortir du lit… A partir de ce moment, la vie à 2 tout le temps n’est que félicité et béatitude… Non je rigole. Disons, qu’on apprend à ne pas mettre de l’huile sur le feu, à comprendre le besoin de l’autre qui est à la source de sa colère petite ou grande, à chercher à profiter de ce voyage… On a quelques rôles déterminés, ça aide à trouver une place pour chacun : Véro pilote, je co-pilote à la carte et aux manoeuvres, elle s’occupe plutôt du français et moi des maths et des sciences, je fais les feux de camp, le reste est à tour de rôle. Le voyage permet d’avoir des rapports plus égalitaires. Les règles de vie communautaire sont plus claires, voire écrite, ça change pas mal de choses. Les 4 accords Toltèques et les 4 vertus cardinales, répétées comme des mantras m’aident à m’adapter à la vie familiale.
C’est sûr que ce voyage nous a rapproché, on réalise un rêve ensemble, on découvre des pays et des cultures ensemble, on profite de la vie ensemble, les liens s’affermissent. Je parle davantage avec elle sur mes états d’âme. Le voyage est une sacrée expérience pour le couple.

Les autres épisodes de la série :

Episode 1 : l’idée, le parcours

Episode 2 : le programme, la préparation

Episode 3 : est-ce qu’on pense au retour ? Le chargement du camping-car

Episode 4 : comment se passe l’école en voyage ? Avez vous une journée type ?

Episode 5 : les enfants profitent ? sont-ils les plus heureux du monde ? Est-ce que les copains et la famille leurs manquent ? les cheveux de Noé, la vie nomade.

Episode 6 : Comment c’est les enfants en espace réduit ? le couple 24h/24 ensemble ?

Episode 7 : est ce que notre vision de la vie a changé ? Est-ce qu’on conseillerait ce voyage ? Est-ce qu’il nous manque quelque chose de français ?

Episode 8 : Notre plus gros coup de foudre ? plus grande émotion ? plus belle colère ? plus belle galère ?  image la plus colorée ?

 

 

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Vous avez remarqué ? Il n’y a pas de pub sur notre blog ! Si vous aimez ce qu’on fait, si vous rêvez avec nos mots et nos photos, si on vous apporte un peu de chaleur et de soleil, vous pouvez participer à la cagnotte Leetchi !