Auteur/autrice : slowandfamous

29 Nov

La Roumanie par Véro (semaines 11, 12, 13, 14 et 15 du voyage)

La Roumanie par Véro

J’ai écrit cet article alors qu’on était sur le point de quitter la Roumanie. Cela faisait un mois qu’on la traversait, qu’on la respirait, qu’on la contemplait et qu’elle nous décoiffait, nous décourageait, nous surprenait et nous déroutait. Elle s’est avérée sacrément initiatique dans notre parcours de voyageur. !

Assieds-toi lecteur courageux, tu pars pour un roman, le Danube en Roumanie, c’est 1075 km !

Roumanie slow and curious famille bouhier pillot

Premiers tours de roue en Roumanie

On est entré en Roumanie par le grand barrage Djerdap 1 le mardi 10 octobre. Poste frontière un peu délabré, même pas de panneau de bienvenue pour notre photo rituelle !

En plus, ça débouche sur une espèce de double-voie fréquentée par des semi-remorques menaçant. J’engage Slowpy en serrant les fesses, l’impression de demander à un escargot de participer à une course de lévrier ! Heureusement, la course est brève, on quitte vite ce gros axe en direction de Baïle Herculanum, une petite station thermale où je rêve de me baigner dans des sources chaudes. On y arrive à la nuit. Il fait un froid de canard et mes premières recherches de sources chaudes sont infructueuses. On est entourés d’immenses hôtels à dix étages sortis de terre dans l’euphorie des années 70, sensation de ville fantôme. On fait quelques kilomètres de plus pour se garer devant la Maison du Parc Naturel de Domogled. Je m’endors en me disant que les gens du coin n’ont pas dû attendre la vie et la mort du thermalisme pour jouir des sources. On va trouver, non mais !

A la recherche des sources chaudes

Le lendemain matin, on visite la Maison du Parc. On découvre que dans les montagnes environnantes vivent encore des familles autochtones quasi-autarciques, qu’il y a des belles randonnées à faire et que la vipère cornue s’épanouit ici (glups) Mais rien sur les sources et personne n’est là pour nous renseigner. Bon, rando c’est chouette aussi ! Direction un sentier qui mène à une cascade. Mais stop trois kilomètres plus loin ! Ralentissement sur la route, il y a plein de voitures mal garées, des gens déambulent dans des accoutrements bizarres : peignoir de bain noué sur les vêtements, robe de chambre sur maillot de bain, doudoune sur serviette… Yallah, c’est une source !!

On saute dans nos maillots et nous voilà plongés dans une eau à 50 degrés. « Dix minutes suffiront » nous font comprendre les habitués. C’est un bassin aménagé au bord de la rivière, on y entre gratuitement, il y a un vestiaire mixte assez sommaire. L’eau du bassin est changée trois fois par jour. Une adorable mamie Belge Flamande m’explique que l’eau est très efficace pour les douleurs articulaires. On ressort moulus mais on fait quand même la randonnée envisagée : deux bonnes heures de crapahutage dans une forêt pour arriver à une cascade … sèche…

Je fais l’andouille sous la cascade invisible et distribue le chocolat histoire de motiver mes troupes (c’est géniaaaaaal les randos de maman, non ??) Et puis c’était beau et on a rencontré deux autochtones en train de réparer une clôture.

La beauté des montagnes en automne

Après une nuit bien froide, on démarre une deuxième rando direction Imlet, un de ces fameux hameaux isolés dans la montagne. Le chemin est jalonné de prières, on grimpe sur des échelles, les couleurs d’automne sont éclatantes, le ciel est bleu…

Et je tape le sol avec mon bâton à chaque pas pour faire fuir les vipères cornues. Je pétoche de me retrouver nez à nez avec ce spécimen !!! Je vous rappelle que sur nos huit pieds, c’est toujours dans mes pieds que les reptiles se décident à traverser, j’y pense même la nuit et je suis à deux doigts de demander un peu de reiki à distance…

En haut, on atteint un magnifique panorama puis un petit cimetière et son église et enfin le fameux hameau !

On rencontre une adorable petite mamie toute ridée qui offre des poires au garçon. Chez elle, il y a des cochons, des poules, un potager, une source. Manifestement, elle a tout ce qu’il faut pour subvenir à ses besoins.

On a du mal à redescendre, le temps est comme suspendu là-haut. C’est d’une beauté émouvante. Notre deuxième bain à la source nous réconforte. Cinq étoiles pour le forfait rando/bain !

Mc Gyver is back !

Enfin pour Manu, avant le réconfort, il y a opération Mac Gyver : il s’est rendu compte que le porte-vélo s’est cassé (comme si on avait pris trop de nids de poules, de dos d’ânes et de vibrations ces derniers temps…) Lui qui pestait contre les déchets balancés dans la nature, il revient victorieux du fossé avec un bout de chaise en ferraille qui va nous sauver ! A coup de marteau, de colliers de fixation, de sangle et de scotch armé, il nous refait un porte-vélo tout neuf !

Rencontre en Roumaine 1

Le lendemain, au moment de partir, une espèce de baba-cool vient toquer à notre fenêtre. C’est Alice. Elle vit au pays des merveilles… non ! mais presque : dans les montagnes avec son chéri et leurs deux filles. Elle est Roumaine et lui Norvégien. Ils sont en galère pour acheter le billet d’avion dont il a besoin pour rentrer travailler quelques temps en Norvège. Leur unique carte bancaire ne permet pas de faire la transaction en ligne. Après avoir discuté un moment avec eux, je me dis qu’on peut bien faire la transaction pour eux et qu’ils nous rendent l’argent en cash. On finit par y arriver. Il y a eu ce moment inconfortable où on s’est demandé s’il y avait embrouille sous roche mais je suis contente d’avoir suivi mon feeling et de leur avoir fait confiance ! Comme on a encore plein de choses à se raconter, on va au marché ensemble et puis on fait taxi pour les emmener à un autre marché et comme ils sont à la bourre pour prendre le bus qui les ramène au début du sentier à partir duquel ils ont encore deux heures de marche pour atteindre leur hameau dans la montagne, on refait taxi ! C’était joyeux de se retrouver à huit dans Slowpy !

Retour au majestueux Danube

On reprend le cours du Danube : Orsova, Drobeta, bivouac à Hinova où un pécheur nous donnera de la polenta et des asticots.

L’étape marquante suivante de notre passage en Roumanie est à Ostrovu Mare, une petite île sur le Danube. On se gare près d’une bergerie dans un paysage de lande dépaysant. Sans les déchets, on pourrait se croire en Irlande. Je bredouille quelques mots en roumano-espagnol avec le berger.

Il est tout content de nous montrer chèvres et cochons. Noé ramasse deux cornes pour sa collection de trésors. Au loin, on entend de la musique. Il nous dit qu’il y a une fiesta au village. On y file, tout contents de cette opportunité. On trouve l’endroit d’où vient la musique. On a un peu l’impression de se poser comme une soucoupe volante. Les gens regroupés là nous regardent.

Rencontre en Roumanie 2

On sort timidement. Heureusement, assez rapidement, un jeune vient nous parler en anglais. Il s’appelle Robert et nous explique que c’est la fête patronale. Sa mère m’initie à la danse folklorique. Il y a les danses pour les femmes et les danses pour les hommes, chacun son tour. Ce sont des danses où on se retrouve en ligne main dans la main à répéter les trois ou quatre même pas pendant dix minutes. Ce qui me plait c’est d’être entrainée là ! Les voisins de Robert et Iliana viennent aussi à notre rencontre. Une femme va chez elle et revient avec du fromage de chèvre pour nous. Iliana fait aussi un aller-retour pour nous offrir un pot de confiture, un pot de sauce tomate et deux énormes poissons congelés ! On partage une bouteille, on leur fait visiter Slowpy. Ils nous expriment leur joie de nous voir là, qu’on visite la Roumanie, comme ça on pourra dire que les Roumains n’ont rien à voir avec les Roms. Le rejet des Roms est massif en Roumanie. A chaque rencontre, c’est le même discours. Pendant ce temps-là, les garçons ont sympathisé avec une bande d’enfants et sont partis jouer.

L’un d’eux assure les traductions avec son smartphone, géniale génération ! Il se fait tard mais on est bien ensemble. Comme je ne vois pas comment on va pouvoir préparer les poissons dans Slowpy, je tente ma chance et je demande à Robert si ça leur dirait qu’on se revoit le lendemain pour les préparer ensemble chez eux. Ils acceptent, on a rendez-vous ! On se fait tout beau et tout propre pour ce dimanche en famille. On est un peu surpris quand on arrive. Iliana nous propose de nous asseoir à table.

Visiblement, tout est déjà prêt et s’ils grignotent avec nous, c’est évident qu’ils nous accueillent royalement : poisson frit, sauce à l’ail, mamaliga (polenta), sauce aux oeufs de carpe, salade de tomates, pain, pastèque. On reste longtemps assis là à discuter. Le papa de Robert est pêcheur. Lui est étudiant à Timisoara pour être prothésiste. Ils vivent avec 400 euros par mois. Il veut s’exiler, se sent sans avenir décent ici.

La maison est simple. L’eau courante est dehors. Le jardin, les poules et la pêche les nourrissent. Son papa aide Manu à installer une nouvelle serrure sur la porte de Slowpy. Je fais le plein d’eau avec Iliana. C’est le moment de se quitter. Avec Iliana, on se serre dans les bras. Même sans pouvoir tout se dire, on se donne beaucoup.

On finit la journée face à un coucher de soleil flamboyant. Spot idéal pour étrenner notre marmite de sorcier. Mes hommes font le feu et préparent notre première soupe au feu. Succulent !

La plaine danubienne de la Roumanie

S’ensuit une petite semaine assez déstabilisante. Avouons-le, les jours se suivent et se ressemblent au fil du Danube sans voir quoi que ce soit d’exceptionnel. Plus les ordures partout, les chiens qui aboient la moitié de la nuit où qu’on soit. Un jour ça va, deux jours acceptons mais trois, quatre… Je sature la première je crois. Partout ailleurs en Roumanie ça a l’air mieux ! Je m’ennuie. J’aime les charrettes, les montagnes de choux, tous les coucous sur la route avec les villageois, les vendeurs de pommes et de coings au bord de la route, les jolies maisons, le soleil doux, nos bivouacs avec feu de camp… mais je doute et je m’essouffle.

J’ai l’impression qu’on a encore mille kilomètres de cette Roumanie avant la mer Noire. Et je lis qu’elle est horriblement polluée. Mais quelle idée on a eu ??? Ca stresse Manu qui lui, en ingénieur, progresse méthodiquement, prenant le vent comme il vient sans se poser de question, ancré au projet de suivre le Danube de la source au delta. Je me dis que je devrais m’inspirer des enfants qui eux sont les princes du moment présent. Je vide mon sac dans l’oreille de l’amoureux. Le retour est plus musclé que quand je fais de la coécoute en France mais a le mérite de me secouer. Je me ressource en prenant du temps seule pour lire et écouter des méditations. J’ai les larmes aux yeux en pensant à mes soeuramies qui pour la première fois du voyage me manquent terriblement…

Escapade Bulgare

Je reprends un peu espoir en organisant une virée dans une ville Bulgare frontalière, Roussé. Le récit des Plem’s Mobiles, des français voyageurs au long cours, m’a donné envie de traverser le Danube. Sauf qu’à la frontière on écope d’une amende de 70€. Apparemment on était censés avoir acheté une vignette à notre entrée en Roumanie mais là où on est entrés, on n’a pas vu d’info. Mes grandes résolutions de rester confiante et positive sont déjà testées !! On découvrira plus tard que cette vignette n’est pas systématiquement contrôlée, d’autres voyageurs sont passés par un autre poste frontière sans souci…

Bon, on se ressource dans un petit monastère troglodyte et on finit la journée dans un restaurant bulgare après avoir visité la ville. Ça parait plus propre que la Roumanie. Le lendemain, retour en Roumanie. Par chance, on découvre le marché de Giurgiu.

Je trouve le foulard dont j’avais envie. Les fruits et légumes sont beaux. Il y a du monde. Ça fait du bien de découvrir ce visage chatoyant de la Roumanie.

Rencontre en Roumanie 3

C’est dans cet état mitigé qu’on débarque chez Alain, un Français qui vit depuis trente ans en Roumanie et nous offre l’hospitalité. Il vit dans un immense manoir qu’il veut retaper pour y développer une activité de tourisme et de location. On consacre la journée du samedi à une opération ménage en grand : lessives, aération, petites réparations…

Alain nous fait profiter de ses talents de cuisinier. Son hachis parmentier à l’oie avec la petite salade aux girolles, huuuum ! Dans tout ce qu’il nous dit, j’entends qu’il n’aime pas Bucarest, que c’est une ville atroce et que le delta à cette saison, ce n’est pas terrible. Youpi, c’est la suite de notre voyage. Tout va bien… C’est épatant de voir comme la vie t’offre toujours les occasions de mettre à l’épreuve tes résolutions !

Le parc « naturel » de Comana

Sur la route de Bucarest (oui oui, on garde le cap !), on fait un crochet par le Parc Naturel de Comana. Sur le coup, on fait demi-tour illico à la vue d’un parking saturé de grosses voitures conduites par des gens sur les nerfs. Ca bouchonne, ça klaxonne et ça s’entête. Tout Bucarest semble s’être donné rendez-vous ici pour le pique-nique du dimanche. On s’enfuit en espérant trouver un accès plus zen par un autre côté. On se gare à l’autre bout du village, ça va déjà mieux.

On visite le monastère, havre de paix dans ce monde de brutes puis on marche en direction d’une source de musique tzigane. On atterrit quinze minutes plus tard à la fête du club de foot. Les décibels sont dissuasifs, retour au monde de brutes… Bon, on prend notre courage à deux mains pour tenter vaille que vaille de visiter ce parc en vélo. On sort vivant de la traversée du parking des fous et on pédale sur une piste forestière.

Pour voir quoi au final ? Une fontaine, un observatoire à moitié en ruine, des roseaux, un shooting photos de jeunes mariés dans les bois, oh des crasses, un parcours aventure et encore de la musique à fond… J’ai du mal à comprendre les objectifs de ce Parc pas Naturel…

Bucarest, nous voilà !

Allez zou, direction Bucarest. On s’y pose comme des fleurs en bordure du parc Tineretului grâce à notre roi du GPS. On a le temps de s’y balader deux bonnes heures : objectif skate-park et cimetière Bellu. Le parc est immense, il y a de nombreuses poubelles et aucune ordure à coté, peut-être à cause de l’étonnante présence de plusieurs vigiles.

Au cimetière, un immense carré accueille les morts de la Révolution de 1989, moment intense où toutes ces vies se sont arrêtées autour de Noël 1989. Dans le reste du cimetière, il y a d’étonnantes sépultures dont vous ne verrez pas les photos. Un très gentil gardien nous a en effet expliqué que les photos sont interdites, que c’est écrit à l’entrée et qu’on risque une amende à la sortie si on continue. On trouve ça bizarre mais nous obtempérons, refroidis par l’expérience encore toute fraîche de l’amende pour la vignette. Sauf que dix minutes plus tard, on croise le même gardien en train de guider un groupe de touristes qui photographient tout ce qui leur chante… Ça sent l’embrouille à plein nez. Je retiens Manu de faire un esclandre. Résultat des courses, on se prend la tête pendant deux heures. Pour lui, la règle c’est la règle et qu’on lui mente le fait sortir de ses gonds, c’est son « petit » côté austro-hongrois. J’envisage les choses de façon plus latine avec un œil amusé sur toutes les arnaques planétaires et je repense à l’Inde en me disant que c’est de bonne guerre. Bref, on voit les choses de façon très différentes et parfois, ça fait des étincelles.

Oh il pleut !

Il pleut et tempête ensuite pendant 36 heures (la météo hein, pas Manu…) Le mercure s’effondre. On reste sous la couette à regarder des films. Quand Noé termine un tome de Harry Potter, on regarde le film correspondant. Joseph a dévoré les sept tomes en moins de deux mois et Noé s’accroche sans se décourager. On est aussi fiers qu’heureux de les voir jouir du plaisir de lire ! On change de bivouac pour se rapprocher du dentiste où Noé a rendez-vous et on atterrit sur un parking miteux entre une voie ferrée et un dépôt de bus.

Positivons, ce tour en Slowpy nous a permis de visiter une bonne partie de Bucarest dont le démentiel Parlement. Les dents de Noé vont bien, juste une réparation de carie qui avait sauté.

Retrouvaille en Roumaine !

Le lendemain, on débarque chez Céline, une copine de lycée de Manu. C’est une famille d’expatriés et on découvre leur univers : maison surdimensionnée, école francophone, homme d’entretien et femme de ménage, cours de roumain…

On ne voit pas la soirée passer. Céline est pleine d’humour et ses trois filles super cool (les garçons confirment). La petite dernière est d’un tempérament hautement compatible avec Noé, la même en fille !

Bucarest, entre modernité, post-communisme et tradition

Le jeudi, on va explorer le musée du village roumain. Des maisons traditionnelles et des églises en bois de toute la Roumanie y ont été transplantées.

C’est un condensé qui tombe à pic pour nous qui n’avons vu que le Sud frontalier. En plus, il y a un marché d’artisans qui régale nos yeux.

Sur le chemin, on rencontre un écureuil qui vient jusqu’à nos mains ! Le soir, on s’installe sur le premier parking payant de notre voyage, en plein centre ancien. Manu a rendez-vous. A côté de nous, il y a un camping-car français, le Cargot Voyageur ! Avec les garçons, on va toquer à leur fenêtre. On rencontre Camille, Mickaël et leur adorable Gaëlle, des Aixois en vadrouille pour un an aussi. Elle est infirmière et lui cuisinier. Ils ont eu envie de voyager avant de s’installer.

Le lendemain matin, les hommes font connaissance aussi en parlant électricité, batterie et chauffage pendant que Camille me coupe les cheveux. Les jours précédents, je me disais que ça serait chouette de rencontrer des voyageurs et aussi que ça serait une chance de trouver quelqu’un qui me coupe les cheveux. J’ai été entendue, merci l’Univers 😉

Le vendredi, c’est baptême de métro pour Noé. Il est épaté de voir qu’on peut se déplacer sous terre comme des taupes. On aurait dû y aller plus tôt, il y fait super chaud ! Direction l’immense marché Obor.

On achète deux cuillères en bois dont une XXL pour la cuisine à la marmite, du cascaval afumat (fromage à pâte molle fumé), du filet mignon fumé, des pickles, des fraises et un gros kurtoskalak (gâteau cuit sur un rouleau de bois).

Manu est interpelé par deux vendeuses. Elles réclament une photo et son Facebook. Il a deux nouvelles copines ! On passe à la librairie Kyralina, frétillement du cerveau heureux de dévorer les couvertures des livres tous plus attrayants les uns que les autres.

On refait un petit stock pour Joseph. C’est peut-être pour lui que la liseuse va finir par faire son entrée dans notre vie ! On termine la journée en visitant la vieille ville sous un rayon de soleil, miracle.

Samedi matin, retour de la pluie. On ne sort de sous la couette que pour aller au Caru cu Bere, un restaurant que nous ont recommandé nos voisins de parking.

Effectivement, c’est succulent : sarmalés de feuille de vigne et mititei (viande hachée en rouleau grillée), huuuuum ! Et puis on retourne chez Céline rencontrer son mari qui était en déplacement à notre premier passage. Joseph et Noé sont hyper contents de retrouver leurs copines !

En route pour le Delta !

Le dimanche, on reprend la route après que j’ai coupé les cheveux de Manu. Nous voilà tous les deux rafraîchis rajeunis, ça fait du bien ! J’adore ressentir la joie et l’excitation de chaque nouveau départ : on the road again pour l’aventure ! Pour la première fois, sentant l’hiver arriver, on prend un bout d’autoroute pour rejoindre le Danube rapidement. Bon, c’est une autoroute à la roumaine…  comme nous l’a écrit Claude, ça fait « tatoum tatoum » d’une plaque de béton à l’autre…

On prend ensuite un bac sur le Danube pour rejoindre une route remarquable en direction du Delta. C’est l’occasion d’inviter à bord Lance, un Américain qui fait le même trajet que nous mais à vélo. Le café chaud a l’air de lui plaire !

Les jours suivants nous ravissent. On avait tellement peur de retomber sur des routes monotones comme avant Bucarest que chaque virage est ponctué de « Oh » « Ah » « C’est beau » Nos pépites : des églises orthodoxes magnifiquement peintes, les sources pour faire le plein d’eau, les troupeaux de mouton et leurs bergers, les bivouacs parfaits, les balades dans des paysages de western.

Ce dernier point laisse perplexe d’ailleurs : on a roulé avec en ligne de mire des petites montagnes très belles mais une fois au sommet, on a découvert sur les autres versants d’horribles carrières. A ce rythme-là, nos enfants n’auront pas de montagne à montrer à leurs propres enfants !

Le Delta, enfin… Déjà…

Tulcea, porte du delta, nous y voilà enfin ! On galère toute la journée pour organiser un trip en bateau.

Le Danube se divise ici en trois bras principaux : celui qui borde l’Ukraine au Nord, le bras médian qui va à Sulina et le bras Sud jusqu’à Saint Georges. J’étais attirée par ce dernier dit plus sauvage mais impossible de trouver qui que ce soit pour nous emmener. Il fait froid et venté, la saison est plus que passée. On se rabat sur le bras principal. Après avoir laissé Slowpy sur un parking qui a l’air sûr au pied d’un hôtel, on embarque sur un gros bateau.

Trois heures plus tard, on pose le pied à Sulina, à la tombée de la nuit. On est accueilli par Cristi, un contact qui nous a trouvé une pension et la barque pour visiter le delta.

Le vendredi, on part à pied rejoindre la mer Noire tant attendue : quand nos pieds goûtent au sable fin de la plage, on a du mal à croire qu’on y est !

On savoure ce moment précieux chacun à notre façon : contemplation, méditation, marche, jeux, land art, photo. Comme c’est apaisant d’être là ! Je me demande comment on pourra vivre sans la mer à notre retour. Elle va nous accompagner pendant les neuf mois à venir.

On passe une deuxième nuit à Sulina. La pension est parfaite pour nous : deux chambres (oui oui, le graal : deux chambres : papa/maman d’un côté, Joseph et Noé de l’autre, yahoo, zou, bim…) propres et chauffées, le grand luxe ! Et puis notre argent profite directement à la famille qui tient le lieu. On est contents de ne pas être dans un piège à touristes.

Samedi matin, on embarque pour un tour dans les canaux. Il fait un froid polaire mais on voit quand même quelques oiseaux dont un martin pêcheur.

J’aime l’ambiance, être au milieu de l’eau, tous dans le même bateau. On débarque congelés. Même la soupe à l’esturgeon avalée avec le manteau bien fermé aura eu du mal à faire remonter la température. On rentre à Tulcea dans un petit bateau rapide, chauffé et confortable, la classe à Dallas ! Slowpy nous attend fidèlement, en parfait état, ouf !

La côte roumaine

Nous avons ensuite suivi la côte de la mer Noire jusqu’à la frontière bulgare, un peu pressés de filer au Sud en espérant y trouver le soleil et la chaleur ! On a eu quand même quelques jours de beau temps mais pas de quoi faire trempette. A Babadag, nous sommes plongés dans un autre univers : la population est en majorité turcophone, l’architecture ressemble à la maison qu’avaient faite construire nos voisins turcs quand on habitait Clermont.

On s’arrête à la mosquée et l’imam nous y accueille chaleureusement, même s’il ne parle ni anglais, ni français, il met de l’enthousiasme à nous raconter comment se passe le culte musulman, l’histoire de la mosquée et du mausolée du pacha fondateur. Ensuite, halte oblige à Constanta.

On nous avait prévenus que c’était l’usine à touristes, qu’il n’y avait rien à voir, que tout n’était que béton… Bon c’est vrai en arrivant, il y a la première couche de complexes touristiques aussi divers que dépourvus d’unité architecturale (période post communiste), puis la deuxième couche de complexes touristiques bétonnés tous identiques, sans beauté et du même style que les habitats collectifs (période communiste) et enfin on atteint la vieille ville qui vaut vraiment le détour. La ville a encore des bâtiments art nouveau comme le casino. Bien sûr, beaucoup ont sérieusement besoin de rénovation mais il y a un vrai patrimoine architectural. Après Constanta, on passe par les stations balnéaires créées sous le régime communiste et encore exploitées : Olympe, Saturne, Vénus, …

Nous ferons une dernière pause en Roumanie à Mangalia où nous nous offrirons un restaurant d’au revoir à la Roumanie pour goûter quelques spécialités marines comme le coquillage rapana.

Fin de la Roumanie

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Revivre la Serbie

 

13 Nov

Les bâtiments historiques de Constanta par Joseph Bouhier

Aujourd’hui, je vais vous parler des bâtiments historiques de Constanta que j’ ai visités.

Le casino de Constanta:

Constanza

Il est en style rococo et en art nouveau, construit en 1909 par un architecte français,Il repose au bord de la mer noire.

L’ église Saint-Paul et Saint-Pierre :

Constanta

Elle est orthodoxe, de style néo-byzantin. Il y a de grandes fresques à l’ intérieure. Elle a été reconstruite après la première guerre mondiale et construite au XIX ème siècle. Lors de notre visite, il y avait une femme qui chantait.

La Mosquée Carol 1:

Constanta

Elle atteint 45 mètres de hauteur avec son minaret, construite par l’ architecte Victor Stefānescu. De style néo-byzantin et néo-égyptien.

La maison des lions:

Constanta

Elle est le symbole de Constanta. De style vénitien. Construite par un riche marchand arménien en 1895,elle a été fini en 1902.

Voici les bâtiments que j’ ai vu à Constanta et j’ espère qu’ ils seront rénovés.

11 Nov

Semaine 10 du voyage : la Serbie Danubienne par Manu

Du 2 octobre au 8 octobre 2017 : de Ilok (Croatie) à Ram (Serbie), par Manu

Un an de voyage en famille à travers l’Europe, nous longeons d’abord le Danube de sa source jusqu’à la Mer Noire. Cette semaine-là nous avons visité les régions danubiennes de la Serbie : Novi Sad, Belgrade et le début des Portes de Fer.

Lundi 2 octobre : Ilok (Croatie)- Novi Sad (Serbie)

Aujourd’hui, c’est math pour les enfants et traitement des photos pour papa. On a un bivouac sympa au port d’Ilok.
On reprend la route et on entre en Serbie, direction Novi Sad.


En Serbie, le forfait téléphone ne marche pas, cure d’internet forcée !
Sur le bord des routes nous voyons beaucoup de petits marchands. Ils laissent un échantillon de leurs marchandises sur le bord de la route

Arrivés à Novi Sad on se gare à l’universalité (c’est gratuit et quand on arrive il n’y a personne) on prend les vélos et on file visiter la forteresse l’autre côté du Danube.

Serbie

La vue tient ses promesses ! D’ailleurs, des mariés sont là pour faire de belles photos ! On a le droit à un beau coucher de soleil sur la ville.

On redescend visiter un peu la ville by night et surtout retrouver le groupe francophone de Novi Sad au Radio café. J’ai laissé des messages il y a quelques jours sur le groupe facebook des francophones de Novi Sad et ils ont ce soir une soirée dans ce bar à laquelle ils nous ont aimablement convié. On est un peu en avance, on va s’acheter des pizzas. Elles sont énormes et pas chères, ils les servent avec une petite réserve de ketchup… On emmène nos pizzas au bar, en fait c’est une rencontre de plusieurs groupes de différentes langues. On s’installe à la table « français » mais elle est vide… on finit nos pizzas et toujours personne pour parler français… Bizarre… Noé fera un petit tour dans le bar avec la pancarte pour rabattre le potentiel « client »…

Serbie

En fait, les francophones viennent nous chercher ils étaient dans la véranda car bien plus nombreux que les autres groupes ! Il y a des jeunes en volontariat international, des étudiants, des gens qui travaillent là ou des français dont le conjoint est serbe.

L’heure tourne et ce n’est plus une heure pour des enfants de trainer dans les bars ! Ils ont piaillé toute la soirée ! C’est chouette de les voir à l’aise dans leurs rapports sociaux.

On retourne à notre slowpy.

 

Mardi 3 octobre : Novi Sad – Sremski

Le parking de l’université s’est bien rempli ce matin ! On espère ne pas être délogés…
Encore des maths pour ce matin et encore photo pour moi, je ne sais pas comment ça se fait mais tout mon travail d’hier a disparu, il n’y a plus rien sur ma clé, … argh… 2 h de travail perdues c’est rageant quand on est constamment en retard pour le blog…

Serbie

Après les maths, on prend les vélos et on visite la ville, de jour cette fois. Véro voulait voir un marché mais là où elle pensait en voir un, il y a en fait une galerie marchande… Elle avait vu beaucoup de monde dans un quartier hier en arrivant, on regarde sur maps.me et effectivement il y a un marché à l’angle de Jevrejska et Oslobodjenja. Il y a des vendeurs sur le trottoir avec très peu de marchandises, des boutiques et dans une espèce de labyrinthe couvert avec une multitude de petites échoppes en tout genre. On achètera du Speck, du gingembre et des framboises pour pas grand chose. On croisera un vendeur de fruits à coque qui parle français pour avoir essayé d’y émigrer mais sans succès ; un exemple qui illustre le fait que ceux qui émigrent sont parmi les plus entreprenants et que nous nous privons de leur énergie créatrice en les refoulant.
Pour le déjeuner, on testera une sorte de sandwich serbe copieux et très bon et surtout épicé comme j’aime !
Retour au centre ville, Novi Sad est une petite ville agréable, l’architecture est plutôt austro-hongroise avec quelques notes d’orient, notamment les passages commerçants.

Serbie
Nous sommes étonnés par l’animation de la ville. Sur la place principale, une plateforme élévatrice offre un point de vue en hauteur pour voir une immense mosaïque de bouchons de bouteille plastique, action de sensibilisation au recyclage.

On essaie de retrouver des coins conseillés par un des jeunes français mais on ne retrouve pas tout. On croisera un vieux musicien en costume traditionnel qui se laisse volontiers photographier, il change même d’instrument et prend la pose avec les garçons.

Serbie

En ville, les gars ont remarqué les vendeurs de pop corn. Pour le goûter, c’est la fête : on prend un immense cornet ! Evidemment les prix nous le permettent…

Retour à Slowpy, je recharge les vélos et on repart, direction Sremski, une petite ville de vignerons pas très loin. On y trouve un super bivouac au bord du Danube avec ce qui ressemble à une ancienne grande plage artificielle. On essaie encore de pêcher mais encore une fois on revient bredouille.

Noé a fini le Harry Potter n°2 alors ce soir on le regarde en film !

 

Mercredi 4 octobre : Sremski – Belgrade

Aujourd’hui, je fais mon Qi-Qong tout seul, ça me fait bizarre maintenant, c’est pas la même énergie même si c’est pas évident de se concentrer en entraînant les enfants.


Les gars sont partis explorer l’immense plage, ils ont inventé une ville ! Du coup, pas d’école aujourd’hui, on les laisse s’éclater dans le sable.
Ils construiront ensuite avec Véro des balais de sorcière et des baguettes magiques, inspirés par Harry Potter. Bien sûr, on les a essayés !

Pendant ce temps, nous avons pu étudier le guide pour préparer notre visite de Belgrade et revoir le planning du voyage et fixer quelques jalons pour arriver au delta du Danube avant les grands froids.

On fait un petit tour à Sremski jusqu’à la cave de vignerons Vinarija kis, la plus éloignée mais certainement la plus chouette. On goûte le Riesling, le Grasac et bien sûr le Bremet, vin doux typique. On en prendra un peu.
Sur le chemin du retour, on achètera des claque-doigts pour les gars et un petit moulinet pour remplacer le moulinet que j’avais acheté en 1987 en Pologne mais qui est plutôt pour la pêche à la mouche…

On reprend la route, on s’arrête à la source après la ville pour faire le plein d’eau.

On arrive à Belgrade par le quartier Zemun. C’est le quartier Austro-Hongrois de Belgrade. J’ai repéré un bivouac avec belvédère, on doit s’engager dans une rue étroite, pentue et pavée mais ça passe ! On a effectivement une belle vue et le coin est trés apprécié, beaucoup de monde vient ici contempler la ville.

On descend la rue à pied pour arriver à la promenade au bord du Danube : Kej Oslobodjenja.

Au retour, on retourne à notre belvédère pour voir la ville la nuit, il y a toujours du monde.

Ce soir on finira le film n°2 d’Harry Potter et le bar à côté nous bercera, il y a des groupes qui se produisent, musique serbe et pop, ça donne envie d’y aller…

 

Jeudi 5 octobre : Belgrade

On quitte notre bivouac pour se rapprocher du centre ville de Belgrade, j’ai repéré un bivouac possible au parc Prijateljstva, au bord du Danube.
En laissant des messages sur le groupe facebook des francophones de Belgrade, j’étais entré en contact avec un prof du lycée français qui souhaitait nous faire rencontrer les élèves, malheureusement sa hiérarchie n’a pas souhaité donner une suite favorable à cette initiative, …  Dommage.

On part en vélo visiter Belgrade. On sait pas encore que ce sera l’enfer… Ca commence dès le passage du pont : il y a des travaux, pas de voie cyclable et du coup on fait un gros bouchon… Belgrade n’est pas équipé pour le vélo et les gens n’ont pas la culture, on a beau sonner mais ils ne se poussent pas.

Sortis du pont, on va s’acheter des sandwichs serbes énormes qu’on mange sur les quais du Danube.

Objectif La Poste pour envoyer un cadeau d’anniversaire à Jean-Marie qui occupe le gîte chez nous. Pas facile de se repérer : rien n’est traduit, il faut d’abord acheter la boîte de colis à la boutique mais la boutique n’a pas la boîte spéciale pour une bouteille et ne vend pas le nécessaire pour caler et protéger les objets… De même, je me renseigne pour acheter une carte sim, mais c’est pas là… par contre ils vendent des tasses, des portes-clés, plein de choses qui n’ont rien à voir avoir la communication ou l’expédition de marchandise… Leur Poste est atteinte du même mal que la nôtre : la recherche de profit à tout prix, y compris au prix d’oublier le service fondamental et les fonctions principales qu’on demande à une Poste… Je ne sais pas si c’est une des concessions libérales faîtes pour préparer l’entrée dans l’Union Européenne mais ce n’est vraiment pas le bon côté de l’Europe. Ni le tout-marché du capitalisme libéral, ni le tout-état du communisme autoritaire ne peuvent répondre et représenter tout à fait les exigences de l’intérêt général. Pourquoi mercantiliser les services publics ? L’efficacité du service public ne devrait pas être mesuré par le Compte de Résultat mais par la qualité de la réponse aux besoins sociaux auxquels il devrait répondre. Considérer que les services publics ont vocation à être gérés comme des entreprises privées est une erreur aussi idéologique et grotesque que de considérer que toute entreprise doit gérée par l’Etat, les prix décrétés dans un ministère et l’économie totalement planifiée. En voyage, tout arrive : une visite à La Poste vous entraîne dans une réflexion économico-politique…
Véro part donc explorer les poubelles du quartier pour trouver un journal propre qui peut servir de bourrage du colis. Par contre ce qui est bien à la Poste Serbe c’est qu’ils assurent la fermeture du colis.

En repartant, on passe devant le parlement où des grandes banderoles habillent les grilles. Elles portent des messages de condamnation de l’OTAN, rendue responsable de la mort de centaines de serbes lors des opérations au Kosovo fin des années 90. Elles ont un fort relent nationaliste mais doit nécessairement s’appuyer sur une souffrance vécue par la population. Notez la subtilité de la rhétorique : on utilise la mort d’individus en surface pour en réalité s’opposer à l’indépendance du Kosovo. Cette histoire résonne bien particulièrement avec l’actualité de la Catalogne voulant s’indépendantiser de l’Espagne.
Malgré cette propagande contre les pays de l’OTAN, personne ne nous a reproché quoique-ce-soit dans la rue au prétexte que nous sommes français.

Nous descendons vers la rue Skadarlijska, le « Montmartre » de Belgrade. L’ambiance y tranche en effet avec toutes les autres rues que nous avons traversées. Quand le reste de la ville ressemble au décor des BD de Enki Bilal, cette rue pavée aux restaurants fleuris ressort comme un havre de paix et de gaité. C’est dans cette rue qu’on trouve un bar sympa avec du wi-fi pour faire notre pause bien méritée. J’en profite pour finaliser l’article sur la semaine 7 et le publier. Les enfants sont tellement épuisés de cette sortie vélo en milieu urbain hostile qu’ils s’endorment dans les fauteuils.

Une fois que tout le monde est requinqué, on repart pour visiter la forteresse Kalemegdan. On y arrive pour le coucher de soleil ! C’est un autre point de rendez-vous populaire comme l’est notre bivouac de Zemun. Dans le parc de la forteresse, il y a un monument à la gloire des soldats français de la 1ère guerre mondiale. Des portraits de soldats serbes morts au Kosovo ont été déposés au pied du monument, en protestation…

On descend la rue piétonne et commerçante Mihailova pour retrouver le pont et rejoindre notre Slowpy. On s’arrête pour calmer la faim des gars et j’en profite pour acheter une carte sim : 4 gigas en 4G valable 1 semaine = … 3€ ! Quand je pense qu’on a le même service en France pour 20 ou 30 € je me dis qu’on est loin du juste prix et de la concurrence « libre et non faussée ». Je ne vois vraiment pas ce qui justifie un tel écart de prix, les technologies sont les mêmes, les opérateurs sont quasi les mêmes et la part de la main d’oeuvre dans le giga octet échangé ou la minute de conversation est quasi nulle… La seule explication, c’est la valeur mercantile, l’entente au détriment des consommateurs et l’économie trustée.

Retour au camping-car, on traine pas à se mettre au lit après cette journée éprouvante.

 

Vendredi 6 octobre : Belgrade

Jour de pluie. On reste au lit pour lire en famille. Je continue la lecture de « Sur la route », je suis un peu déçu par l’ouvrage, et du coup par la faiblesse de la profondeur du mouvement « beat génération ». A mon humble goût, il n’y a pas assez de prise de hauteur, d’analyse, de réflexions personnelles induites par le voyage, c’est une succession d’histoires de vagabondages insensés…  Bof… Pas de quoi en faire une référence littéraire, de mon point de vue.

On profite du jour de pluie pour rattraper les leçons de français. On utilise les mots utilisés dans le cahier des petits bonheurs pour faire les dictées.

Jour de pluie, jour de lessive, mais cette fois on se permet le pressing : 8€ pour retrouver nos kilos de linge tout propres, ça change des 40€ en laverie automatique où on fait tout nous même !

On en profite aussi pour refaire les stocks et mettre à jour nos carnets de bord.

 

Samedi 7 octobre : Belgrade – Smederevo

Ce matin, on se lève tôt ! Véro aime bien les marchés alors on va en voir 2 : celui de Zeleni Venac et celui de Skadarlija. Le second semble plus populaire. J’y trouve et négocie une jolie petite cafetière italienne rouge pour goûter mon café autrichien Julius Meinl. Véro trouve un verre mesureur. On teste les gratons et la crème de lait. C’est succulent !

On repasse par l’artère piétonne Mihailova pour la voir de jour. Véro trouve un magasin d’artisanat d’art où elle se déniche une jolie sonnette de vélo.

Il est l’heure de rentrer car on a rendez-vous au resto avec Pierre-François, un français venu s’installer au pays de son amoureuse. On échange sur nos histoires, la vie en Serbie, les questions culturelles qu’on se pose… c’est une chouette rencontre !

Aprés une photo avec Pierre-François, on repart direction Smederevo. Mais avant, on fait une pause à la cathédrale Sainte Sava. C’est un beau monument dont la construction a été mise en sommeil sous Tito. La chute de la fédération communiste et le retour du nationalisme identitaire a réactivé le chantier.

Le géant russe du gaz Gazprom finance l’ouvrage, une grande banderole Gazprom l’indique à l’intérieur, la Russie cultive ainsi son influence culturelle en Serbie. La crypte est terminée et visitable. Elle contraste avec l’idée qu’on se fait d’une crypte, elle est spacieuse, très éclairée, très décorée d’icônes grandes et dorées. Une belle surprise ! Pendant notre visite, un groupe d’orthodoxes albanais s’est mis à chanter des chants orthodoxes grecs de toute beauté, un sacré moment… ou un moment sacré ! On fait brûler des cierges pour nos amis dans la peine…

J’aurais bien aimé m’arrêter au mausolée de Tito car c’est un dirigeant communiste particulier. Il a refusé l’alignement avec l’URSS et laissé une part significative aux initiatives collectives comme les coopératives autogestionnaires non étatiques et la représentation des communautés culturelles. Mais nous n’avons pas forcément le temps et le mausolée n’est pas vraiment accompagné d’explication en français et je ne suis pas adepte du culte des personnalités. On fera donc l’impasse.

Goodbye Belgrade, on va à Smederevo où on se trouve un bivouac au pied de la forteresse et au bord de Danube. Un groupe de pêcheurs est là. Leurs bouchons phosphorescents virevoltent comme des lucioles au dessus l’eau.

 

Dimanche 8 octobre : Smederevo – Ram

Je monte le nouveau moulinet sur le lancer acheté en Hongrie. Les enfants le testent mais on attrape surtout des lingettes… C’est vraiment une catastrophe écologique cette invention.

Je profite du beau temps matinal pour peindre le « bonjour » serbe : Zdravo.

On fait un gros p’tit dej’ et on part en balade autour de la forteresse. Les murs penchent dangereusement et comportent des motifs architecturaux originaux en brique d’argile.

Lors de notre visite de la ville, on croise des mariages accompagnés de musiciens. Les voitures des invités avaient des serviettes éponges mais nous n’avons pas trouvé pourquoi. A la sortie de l’église, les mariés libèrent des colombes.

On reprend la route pour Kostolac où il y a un grand site archéologique d’un camp romain : Viminacium. La carrière à ciel ouvert voisine du site a découvert un squelette complet de mammouth qui est maintenant exposé.

Le lieu n’est pas forcément propice au bivouac, on va plus loin. On pousse jusqu’à la forteresse de Ram. C’est une construction en rénovation, donc fermée. On s’installe au parking du ferry local, au bord du Danube as usual. On prendra l’apéro au resto d’à côté mais le vin n’est vraiment pas terrible, au moins on aura un peu contribué à l’économie locale…

Comme c’est dimanche, c’est le jour de la lecture biblique.

BONUS : pour finir la Serbie, vous avez droit aux deux derniers jours en plus !

Lundi 9 octobre : Ram – Donji Milanovac

Ram est aux portes des portes de fer. Le Danube est coincé entre deux massif rocheux, parfois il est très étroit et parfois il reprend toute sa majestueuse largeur.

On fait les maths le matin puis on reprend la route. Veliko Gradiste nous accueillera pour le pique-nique. Une statue de combattants style communiste orne le parc.

serbie
Golubac sera une halte pour sa forteresse, bien renovée, magnifique sous le soleil mais fermée, dommage. On s’arrête juste pour la photo.

Véro flaire la belle rando à Boljetin. Elle engage Slowpy dans un chemin de campagne chaotique. Ça frotte un peu mais ça passe. Surtout ça secoue bien et les étagères de linge de notre chambre sont prêtes à être rerangées.

On se gare dans un champ et c’est parti pour la balade ! Les couleurs d’automne sont magnifiques et intenses. On croise la maison d’une petite vieille avec chiens, cochons, poules, foin en butte, bref dans son jus. Elle nous fait signe pour nous faire comprendre la suite du chemin de rando. Aprés quelques frayeurs à cause des serpents, on débouche sur un magnifique belvédère avec vue sur les massifs et le Danube aux allures de lac de montagne. Ma chérie a vraiment un don pour détecter les belles randos !

serbie

Retour à Slowpy, on reprend la route, on s’arrête faire des photos au cimetière qui comporte des bancs et des tables à côté des tombes comme si les vivants venaient visiter et manger avec les morts…

serbie

On s’arrête à Donji Milanovac pour la nuit. Un couple d’alsaciens en croisière toque à notre porte et on papote un peu.

Je travaille un peu à l’article de la semaine 8 avant de dormir.

 

Mardi 10 octobre : Donji Milanovac – Baile Herculane (Roumanie)

Ce matin on fait les maths. Ensuite on reprend la route. On croisera un tas de sciure sur le bord de la route, une occasion en or pour refaire notre stock ! On entre dans les Portes de Fer.

serbie

C’est une succession de belvédères et de tunnels. On s’arrête à une aire de pique-nique avec vue sur la monumentale sculpture de Décébal, chef des Daces, côté Roumanie. Des motards grecs s’arrêtent là aussi et sont très amusés de notre Slowpy décoré qui remplit bien sa fonction de catalyseur de contacts !

serbie

On croise le grand barrage des Portes de Fer n°1 et on se dit que c’est là que nous quitterons la Serbie pour entrer en Roumanie. Il y a un parc naturel qui intéresse Véro. On ira dépenser nos derniers dinars serbes à Kladovo et on revient au barrage pour passer la frontière. Il nous faudra patienter un peu, c’est une frontière classique.

On file à Baile Herculane aprés avoir retiré des Leis roumains à Orsova. J’ai une réunion de bureau d’association par téléphone de 18h à 20h30. Pendant ce temps là, Véro et les gars vont se promener. Ensuite on poussera jusqu’à la maison du parc naturel. Il fait nettement plus froid qu’au bord du Danube, nous sommes en montagne, nous aurons besoin de chauffage et la batterie montre des signes de faiblesse…

Fin de la semaine 10

Voir les photos et les vidéos sélectionnées de la semaine 10

Mettre des sous-sous dans la cagnotte

Relire la semaine 9

 

 

31 Oct

Semaine 9 de Budapest à Vukovar en passant par Kopacki rit par Véro et un peu Manu

Semaine 9 de Budapest (Hongrie) à Vukovar (Croatie)

9éme semaine de notre  périple d’un an en famille en camping car. Nous suivons le Danube jusqu’à la Mer Noire pour la première partie de notre voyage. Nous partons de Budapest pour suivre de nouveau le Danube jusqu’au parc Kopacki Rit en Croatie.

Lundi 25 septembre – Budapest

Aujourd’hui, nous quittons Budapest. Je repasse par chez Julia récupérer une machine de linge qu’elle avait mis à sécher sur les radiateurs cette nuit. Ça fait bizarre, elle pourrait être la copine chez qui je m’arrête boire un thé après qu’on ait posé les enfants à l’école. J’espère qu’on se reverra. C’est une belle personne, intelligente, sensible, humaine, altruiste.

Budapest

On décide de monter avec Slowpy sur le Mont Gellert et de marcher jusqu’à la statue de la Liberté pour voir une dernière fois Budapest. La vue panoramique est grandiose. Ciel bleu limpide. L’œil photographie, clic clac, impression dans le cerveau.

Budapest

Manu réussit ensuite à nous copiloter à travers la ville direction le Sud. Il m’épate avec son GPS. Mon truc, c’est conduire et qu’est-ce que c’est chouette de se sentir une belle équipe ! On trouve le garage spécialisé camping-car que le mari de Julia a contacté pour nous. On y achète la batterie cellule qui va certainement nous sauver d’ici peu. La batterie qu’on a montre des signes de défaillance.

On roule encore pour rejoindre la campagne. J’ai l’impression que le soleil nous nargue. Une semaine qu’on ne l’a pas vu et voilà qu’il brille de tous ses rayons alors qu’on roule.

Arrêt courses dans un LIDL. Je me sens toujours mi-figue mi-raisin en sortant de ce genre de magasin. Certes c’est pratique pour faire le plein de denrées genre pâtes, riz, graines mais ça fait bizarre de retrouver les mêmes choses qu’en France, homogénéisation des goûts et de la consommation. Je me refais une conscience en achetant les fruits et légumes à des petits marchands sur les bords des routes.

Dernier bout de route jusqu’à Szigetùjfalu et nous voilà arrivés à une petite plage paradisiaque pile pour profiter des derniers rayons de soleil et le voir se coucher. Les garçons pêchent et je bouquine. Je crois que ça nous fait tous du bien de retrouver la quiétude de la nature. Les garçons jouent dans le sable, s’inventent des aventures extraordinaires, font des ricochets. C’est génial de voir qu’ils n’ont besoin de rien d’autre que quelques bouts de bois et des cailloux pour s’amuser pendant des heures. On croise un couple de petits vieux qui parlent un peu anglais. On finit la soirée autour d’un petit feu, en savourant le Tokaji, vin blanc hongrois très doux.

Tokaji

Mardi 26 septembre : Szigetùjfalu – Tass

Aujourd’hui, nous retrouvons nos rituels : réveil, gym, petit-déjeuner, classe. Si bien qu’arrive le début d’après-midi et qu’on est toujours là. Nous vivons un dilemme récurrent : rester où on est et buller, profiter, savourer, traîner ou reprendre la route, avancer chaque jour un peu plus vers la mer Noire sachant que l’hiver arrive et que le temps file. L’équilibre est subtil !

Tass

Ce jour-là, après avoir mangé sur la plage une dernière fois, on reprend courageusement la route. On est vite récompensés : on se retrouve sur des toutes petites routes dans une zone de marais, bordées de maisonnettes et divers chalets tous les plus mignons les uns que les autres.

Chacun a aménagé là son petit paradis du weekend. Barbecues et pontons pour profiter de la vie !

Paradis

Et puis à Rackeve, on découvre une église serbe orthodoxe de toute beauté : elle est entièrement peinte à l’intérieur. Les représentations de l’enfer sont surprenantes.

Eglise

Le bivouac du soir est moins luxueux que la veille mais satisfait les trois pêcheurs. Nous sommes à Tass, dans le hameau de résidences secondaires au bord du Danube. Moi je m’endors pressée d’être au lendemain : on va explorer les environs à vélo !

Mercredi 27 septembre : Tass – Baja

A bicyclette ! On longe un bras du Danube (Rackeve Duna) plus prolétaire : ici pas de petits chalets mais des caravanes et des installations de fortune de bâches et de tôle. Chacun rivalise d’ingéniosité pour aménager son petit coin de paradis pour les weekends de pêche. Dommage que les éboueurs ne passent pas souvent par là, les bennes à ordure débordent. Sur la piste, il vaut mieux ouvrir l’œil : les serpents sont nombreux à traverser : une douzaine en 2h de vélo !!!

On reprend la route l’après-midi.

Copeaux

Mission copeaux de bois pour nos toilettes sèches. On est parti avec un stock de notre menuisier, renfloué chez nos amis autrichiens mais la réserve diminue. On trouve une scierie près de l’aéroport de Kalocsa. Je fais monter à bord la dame qui nous accueille pour lui montrer de quoi on a besoin : elle nous montre un gros tas de copeaux dans lequel on peut se servir à volonté, chic ! Je la remercie avec un petit savon de ma fabrication.

Ensuite, on découvre la ville de Kalocsa, capitale du paprika. Paprika dont on ne voit pas la couleur alors que les cueillettes sont en train de se faire. Mais où est-il ??? L’office de tourisme est déjà fermé. Un brin frustrés, on choisit de continuer la route et quelques kilomètres plus loin, tadaaaam, des kilos de paprika sèchent dans des grands filets suspendus sous les toits des maisons le long de la route. Ils seront ensuite réduits en poudre et incorporés dans tous les plats typiques de la région, plus ou moins épicés. Manu en fera la brûlante expérience.

On se gare pour la nuit à Baja sur l’île Petöfisziget où il y a beaucoup d’installations sportives. On se trouve un petit coin au bord de la Sugovica, après avoir fait le tour de l’île.

Baja

Jeudi 28 septembre : Baja – Dunafalva

Ce matin, direction la piscine municipale, on aspire à une bonne douche chaude et savonneuse. Dans l’eau, il a y deux groupes de scolaires. L’un d’eux est avec un maitre-nageur qui a l’air super : Il encourage les élèves, joue avec eux, plonge comme un dauphin. Une fois sa séance finie, il vient nous voir et nous adresse la parole dans un bon français. Robert a travaillé en Corse il y a vingt ans et est allé jusqu’en Bretagne à vélo. Il nous griffonne son adresse sur un bout de papier et nous invite à venir dîner le soir-même en nous disant qu’on peut arriver quand on veut, que sa femme sera là pour nous. On est tout content, nous qui rêvions de rencontrer des gens ! L’après-midi passe vite. On goûte aux langos, sorte de beignets salés tartinés de crème au paprika. Je donne ce que je crois être une rondelle de poivron à Manu qui le croque et passe instantanément au cramoisi, outch !

A la boutique d’à côté, on investit dans un chaudron avec son trépied. C’est un instrument local typique. Les gens mettent ça sur le feu dehors. Ça nous intrigue et nous attire. Par chance, Noé et moi découvrons le même jour dans un éco parc la recette : ça sert à préparer une soupe de poisson au paprika, le « fîs paprika ». Dans le même magasin, les gars se prennent quelques affaires de pêche.

Pendant que je me balade avec Noé, Manu rajoute une petite déco à Slowpy pour essayer de stimuler les rencontres : le logo d’une machine à laver et d’une douche !

Slowpy

Il est l’heure de filer chez Robert. La route qui mène chez lui à Dunafalva est magnifique, entre forêt et Danube.

Danube

Sa femme, Sylvia, nous accueille et nous indique de faire entrer Slowpy dans leur jardin. On se comprend dans un mélange d’anglais et d’allemand. Elle présente une portée de chatons aux garçons qui restent collés à eux toute la soirée !

Robert

Robert arrive quand nous sommes déjà à table. Ils sont végétariens depuis trois ans, on savoure la bonne sauce tomate maison, les lentilles et le riz. Robert sort de son deuxième travail. Quand il a fini à la piscine, il va travailler comme éducateur dans un foyer pour adolescents handicapés. Comme beaucoup de Hongrois, il cumule deux emplois pour subvenir aux besoins de la famille. Ils ont trois enfants, l’aînée étudie à Budapest, la seconde est au lycée et le troisième au collège. Sylvia travaille dans une crèche. Robert perd son sourire quand, les dents serrées, il évoque la montée du nationalisme et l’appauvrissement de la population. C’est raide d’aller se coucher en pensant que le voyage jusque chez nous est hors de leur portée financière.

Robert

Vendredi 29 septembre : Donafalva (Hongrie) – Kopacki rit (Croatie)

On se réveille dans le jardin de Sylvia et Robert. Ils nous ont laissé la clé de la maison. Ils la laissent toujours sur la porte de toute façon. Eux sont partis tôt au travail. Hier soir, ils nous ont donné des bonnes pommes de leur jardin, des poires et des confitures aussi. Joseph et Noé profitent encore un peu des chatons. On laisse sur la table de la cuisine un petit mot pour leur dire notre gratitude.

Nous revoilà sur la route, le cœur plein d’émotions, direction la Serbie et la Croatie. Eh oui, aujourd’hui, nous passons deux frontières !

Serbie

Nous pourrions rester en Serbie, sur la rive gauche du Danube mais ça nous priverait d’une région tout au Nord de la Croatie, la Slavonie, dans laquelle j’ai repéré un Parc Naturel : Kopacki Rit. On s’arrête dans une épicerie dépenser nos derniers Forints hongrois. Les garçons ont eu leur première boîte de claque-doigts, ils sont tout foufous. On rencontre des Suisses et des Autrichiens installés là pour vivre plus à l’aise avec leur maigre retraite. L’aspiration à mieux vivre est universelle !

[commentaire de Manu] Il y a aussi une migration des pays les plus développés économiquement vers les moins développés : celle des retraités aux petites pensions… Les retraités vont là où c’est bon marché et les actifs vont là où il y a du travail… [fin du commentaire].

La frontière hongroise est hérissée d’une triple rangée de barbelés qui fait froid dans le dos. L’entrée en Serbie impressionne les garçons : le douanier entre dans Slowpy, ils sont presque au garde-à-vous ! Nos passeports nous reviennent tamponnés. C’est étrange pour nous quarantenaires européens de vivre le contrôle, la frontière, la douane. On avait presque oublié que ça existe. Ressentir un instant le stress de celui qui demande à entrer mais bien protégés par nos passeports français. Deuxième contrôle à l’entrée en Croatie. On file à Osijek visiter la citadelle (construite par les Habsbourg et épargnée par la guerre) et retirer des kunas à la banque, nouvelle occasion de faire des maths pratiques avec les garçons ! On remarque les traces de la guerre de 1991 : il reste des murs criblés de traces de balles, ça refroidit.

On arrive dans le Parc naturel à la fin du jour et on a la chance de faire une belle balade aménagée sur des pontons au-dessus du marais. Des milliers d’oiseaux migrateurs passent par là, nous espérons en voir ! Le crépuscule est sonore ici : on a droit à un concert d’oiseaux et de grenouilles impressionnant sur le lac Sakadas.

Kopacki rit

Toujours curieux de cette recette de cuisine au chaudron, on pousse la porte de l’auberge du Cormoran. La préparation est assez longue mais ça en vaut la chandelle ! On nous sert un succulent bouillon de paprika dans lequel ont cuit des morceaux de carpe et de brochet, accompagné de pâtes fraîches maison qu’on ajoute dans l’assiette. Les garçons ont opté pour de la carpe panée. Je redoutais un vieux goût de vase mais non, c’est vraiment fin.

Dans la salle, il y aussi une tablée de gaillards truculents. On pouffe de rire en les voyant se nouer autour du cou une sorte de grand bavoir rose avant d’attaquer la marmite de soupe. Par-dessus ça, ils ingurgitent un plat gargantuesque de poissons, à une vitesse redoutable. Puis ils prennent leurs instruments de musique, s’accordent et partent jouer dans une autre salle.

On irait bien les rejoindre mais le serveur nous explique que c’est une soirée privée. Leur musique semble nostalgique, on imagine qu’elle raconte l’amour du pays, les souvenirs, les amours passés. On rentre se coucher et on s’endort en les écoutant de loin. Le patron nous a autorisés à rester sur son parking pour la nuit.

Samedi 30 septembre : parc Kopacki Rit

On fait un petit bout de route pour commencer un peu plus loin une balade à vélo.

[Commentaire de Manu] Lors de la balade, je casse ma chaîne de vélo et on perd le saucisson ! Pause obligatoire, heureusement j’ai le matériel pour réparer ma chaîne et en revenant vers l’eau pour me laver les mains, je retrouve le saucisson ! Plus tard, je me trompe sur la carte et on se retrouve sur un chemin difficilement praticable, l’heure avance et l’angoisse monte. Heureusement, on s’en aperçoit et on fait demi-tour à temps. [fin du commentaire]

Kopacki

Dans un champ, on découvre émerveillés une colonie d’oies sauvages. Elles sont des milliers à prendre une pause sur leur longue route vers l’Afrique. Dans la journée, nous aurons aussi la chance de voir des aigles. Je savoure toute la journée le soleil radieux. Manu, lui, s’éclate avec son appareil photo. Le soir venu, les hommes partent à la pêche. Nos p’tits gars se débrouillent de mieux en mieux. Pendant ce temps, je savoure le silence en préparant quelques travaux scolaires.

Kopacki rit

En se couchant, on pense aux mines : le guide recommande de ne pas s’éloigner des chemins balisés car il reste encore des mines dans les forêts depuis la guerre. L’horreur de la guerre paraît irréelle : comment tout cela est-il possible ?? En tout cas, on est sagement resté sur les pistes. Les garçons se souvenaient très bien de l’exposition sur les mines du ballon des Vosges…

kopacki

Dimanche 1er octobre : Kopacki rit – Ilok

D’abord, un peu d’école. On essaie de se caler sur le rythme des copains. Les maîtresses des garçons nous envoient régulièrement des mails pour nous dire où elles en sont et partager leurs documents. Ce temps qu’elles prennent pour les enfants nous touche ! En voyage, il y a maths les lundis et mardis, français les mercredis et jeudis et tout le reste les autres jours. Mais en réalité, tout se rencontre et interfère au quotidien. Les apprentissages sont très concrets. Bon, avec le beau temps, les visites, les rencontres, la route etc, lundi devient vite mercredi ! Objectif ; avoir fait le travail de la semaine quand le dimanche arrive !

Kopacki rit

Ensuite, on quitte le Parc. Un dernier serpent sur la route, ça faisait longtemps ! Je crois que j’en ai vu plus en deux semaines qu’en 20 ans !! Quand j’arrive à les repérer à l’avance, ça va, j’arrive à les observer, les photographier pour ensuite chercher dans nos livres. Mais bon sang, qu’est-ce que je n’aime pas quand ils déboulent dans mes pieds sans prévenir !!! Je sens alors l’appréhension prendre le dessus… C’est mon papa qui serait heureux ici, lui il adore les reptiles !

Nous voilà arrivés à Vukovar. On sait que c’est là que les habitants ont le plus longtemps résisté quand la guerre a éclaté en 91 mais on prend l’horreur de la guerre en pleine tête quand même. J’ai des souvenir d’avoir vu ça aux infos quand j’étais petite, un certain Milosevic, les charniers. C’était loin mais je ne comprenais pas tous ces massacres. On visite le mémorial d’Ovcara.Read More

13 Oct

Semaine 8 de notre voyage d’un an en famille à travers l’Europe : De Szentendre à Budapest, par Manu

Semaine 8 par Manu de Szentendre à Budapest

Un an de voyage en famille à travers l’Europe : Semaine 8, du 18 au 24 septembre. Hongrie, le Danube nous emmène de Szentendre à Budapest où nous allons rester plusieurs jours !

Lundi 18 septembre Szentendre

Après la gym, les maths ! On se fait déloger de notre bivouac, il y a un panneau qui explique certainement pourquoi mais on ne retrouve aucun mot dans le dictionnaire. C’est pas grave, on était sur le point de partir. Direction le centre ville pour visiter ce qui est annoncé comme un bel exemple de l’architecture et l’urbanisme hongrois. Les parkings sont payants, on s’éloigne un peu du centre pour trouver une place gratuite.

Szentendre

L’architecture est effectivement jolie et caractéristique mais Szentendre est un vrai spot touristique gavé de boutiques attrape-touristes où même l’entrée des églises est payante…
Du coup, on se pose des questions sur Skanza, plus au nord, un parc qui reconstitue les habitats de la Hongrie. On se dit que ça va être aussi un spot touristique et on décide de ne pas y aller. Direction Budapest.
Mais d’abord, petite pause sur la plage de Szentendre, Véro veut profiter un peu du soleil. Les gars s’éclatent dans les « vagues » produites par les bateaux sur le Danube. Ils s’inventent des trucs incroyables.

Budapest
On trouve un beau bivouac en bord de Danube avant Budapest après avoir hésité d’emprunter une voie pour riverains. Les flics sont passés fumer leurs clopes et ne nous ont rien dit… cool. C’est un chouette spot où Véro rêve en regardant passer les kayakistes qui passent.

Budapest

 

Mardi 19 septembre Budapest

Ce matin, il pleut, pas de gym.
Un couple de jeunes allemands en vélo vient toquer à notre porte. On les avait croisés en montant à la forteresse de Visegrád. Le jeune homme parle bien français, mais aussi anglais, espagnol et hindi… Quand il était petit il a aussi voyagé un an en famille à travers la France. Il étudie la permaculture mais voudrait devenir charpentier. On se dit qu’on aimerait bien que ce voyage donne de même à nos enfants l’envie de voyager, la confiance en soi nécessaire pour poursuivre ses envies et ses rêves, oser l’aventure. La pluie ne cesse pas mais ils reprennent leur route à vélo.

Aujourd’hui, on arrive à Budapest. Plusieurs jours auparavant, j’ai laissé des messages sur des groupes facebook francophone de Budapest. J’y ai retrouvé un copain de fac qui a milité avec moi à l’UNEF ID. Je le croyais à La Rochelle et le voilà à Budapest ! J’ai aussi établi un contact avec une famille italo-hongroise francophone, nous les rencontrerons vendredi. Les gars ont hâte de rencontrer des copains.

On trouve un bivouac prés du parc Varosliget. Sur Park4night c’est indiqué comme gratuit mais il y a des horodateurs… Je vais voir d’autres voyageurs et vraisemblablement la bande où on est garé est gratuite.

Budapest

Je me prépare pour retrouver Alix. Tout seul, ça va me faire du bien. On rencontre d’autres français qui ont les mêmes bases philosophiques et on discute de la Hongrie, du traumatisme encore présent de Trianon, qui est aux Hongrois ce qui fût le traité « diktat » de Versailles pour les Allemands… le Traité de Trianon a amputé la Hongrie, après leur défaite en 1918, des 2 tiers de son territoire d’avant la première guerre mondiale et du tiers de sa population. Ajouté à cela une autre frustration nationale : la non-intervention de l’occident en 1956 quand l’URSS a occupé militairement la Hongrie après un mouvement populaire réclamant des reformes démocratiques. Donc les Hongrois ne développent pas une sympathie débordante à la première rencontre avec un Français, selon les dires des français que j’ai rencontrés.
L’Europe est une opportunité historique de dépasser ces conflits de frontière et les traumatismes historiques des peuples. Qu’est-ce qui peut aider à dépasser la logique de victimisation sinon le partage des richesses, l’amélioration matérielle et sociale de la condition humaine ?! Avec l’histoire de la Hongrie, je prend un peu plus conscience de l’importance du projet européen pour la paix. L’Europe de la paix ce n’est pas seulement valable pour l’après-guerre, c’est valable ici et maintenant pour ne pas laisser les nationalistes et neo-fascistes s’emparer des frustrations historiques ou sociales des peuples.
Ca a été une chouette soirée à découvrir et refaire le monde autour d’une bonne table et quelques bouteilles…
Je suis rentré très tard mais heureux et satisfait de mon « salaire » intellectuel.

Mercredi 20 septembre, Budapest

Aujourd’hui, on teste les bains ! Nous sommes à côté (comme par hasard !) des bains Szecheny. Les bains les plus importants de Budapest. Dans un décor 19eme siècle jusque dans les cabines, 12 bassins intérieurs et 3 bassins extérieurs nous attendent pour barboter, se délasser, bref profiter… Il y a aussi des hammams, des saunas à divers tranches de température. Hummmm… On se fait un tour complet et ensuite on retourne aux bains qu’on a préféré.

Budapest

On se relaie avec Vero pour pouvoir faire du sauna et du hammam. On a pris un forfait journée, on en profite ! Dans notre visite on croise des québécois avec qui on papote un peu, c’est correct, on n’était pas en maudit pantoute !

Budapest szecheny

Comme aujourd’hui c’est le jour du français et que le thème du jour était la ponctuation, ils vous ont concocté un articles chacun sur les bains ! L’article de Joseph. L’article de Noé.
Et pour la ponctuation, j’ai fait appel à un assistant particulier : Michel Leeb ! Les garçons ont adoré !
Pendant les devoirs des gars, Véro est partie toute seule à vélo au Décathlon pour acheter des petits cadeaux pour Joseph, c’est son anniversaire samedi. Elle a ainsi découvert la vieille gare Nyugati.

 

Jeudi 21 septembre, Budapest

Jour de pluie … Donc jour de lessive ! Un petit paquet de 3 semaines nous attend. Alix est reparti pour 2 jours à Paris et il nous a gentiment proposé d’utiliser sa machine.

Avant de partir, quelqu’un frappe à notre porte, … tiens…
On regarde, on ouvre, c’est une française qui vient nous dire bonjour ! On peut dire qu’on est gâté en ce moment, on voulait rencontrer du monde, les choses se goupillent plutôt bien depuis le début de la semaine ! On se fait un petit café pour faire connaissance, c’est une famille de « fulltimer » c’est à dire qu’ils sont en voyage pour une durée indéterminée, ils font aussi l’instruction en famille et on a pas mal de points communs ! Ils ont garé leur camping-car pas loin du notre, on parle un peu camping-car et Manu (comme moi) m’aide à refaire le niveau d’eau dans ma batterie cellule qui montre des signes de faiblesses depuis 2 semaines.

Jamamia

Bon il ne faut pas qu’on oublie notre mission lessive… Du coup ça nous prend l’aprés midi … et la soirée ! Ça me permet d’avancer sur Shop&Coop, les photos, les articles en retard du blog mais ça gonfle Véro. Restée dans un appart c’est pas son truc… Mais bon c’est mieux qu’une sordide laverie quand même ! Les enfants adorent eux, il y a du wifi, des canapés, des BD, il fait chaud…

Retour au camping-car vers 23h, lessivés … Trop tard pour passer faire un coucou nos nouveaux voisins.

Vendredi 22 septembre, Budapest

Il fait soleil ! Allez hop, on enfourche les vélos pour visiter Budapest ! On rejoint la place des héros et on redescend l’avenue Andrassy, les Champs Elysées de Budapest, jusqu’au Danube. L’avenue Andrassy est au patrimoine mondial de l’UNESCO, elle est bordée de beaux immeubles 19eme siècle.

Budapest

On longe le Danube jusqu’à l’île Marguerite où il y a une fontaine musicale. Avant on s’arrête un moment au mémorial de l’exécution des juifs sous le régime nazi. Des chaussures jonchent le quai pour que nous nous rappelions de la barbarie des nazis qui ont jeté dans le Danube des juifs. L’occasion d’un petit cours d’Histoire et de philosophie politique aux enfants… Poignant…

Budapest

Sur l’autre rive du Danube on se trouve un petit resto sympa de spécialités populaires. On longe le Danube jusqu’au Bastion des Pêcheurs où il y a une belle vue sur Budapest. On se dépêche un peu car on a rendez-vous avec une famille à 15h30 sur les flancs du mont Gellert.

Budapest

On y arrive un peu en avance. On s’est donné rendez-vous dans une aire de jeu magique avec des supers toboggans !

Budapest
On accroche bien, c’est chouette ! Et bien sûr les enfants aussi mais pour eux c’est quasi naturel ! Julia est italienne et Peter est hongrois, ils ont grandi en Allemagne, se sont installés en Suisse Romande et maintenant ils habitent Budapest comme un rêve à réaliser ! C’est une chouette rencontre.

La nuit tombe et notre chemin du retour nous permet apprécier Budapest by night !

Budapest

De retour au camping-car, on passe voir nos voisins français, qui sont visités par une autre famille française de St Etienne qui voyage en caravane ! On finit par aller chercher des bricoles pour passer la soirée tous ensemble.

Samedi 23 Septembre, Budapest

C’est l’anniversaire de Joseph !
Dès le matin il reçoit ses cadeaux ! Il fait pas trop moche, on se décide pour partir tout de suite au Szimplakert, un endroit que nos voisins ont adoré. Le samedi matin et le dimanche matin on peut y faire un brunch avec des bons produits locaux et à volonté ! Ça va plaire à notre gourmand de Joseph ! En effet ce lieu est magnifique, c’est un ancien squat fait de bric et de broc, de la recup’ artistique. On se régale les papilles et les yeux ! Je laisse ma trace labyrinthique sur une des tables.

Budapest

Après ça, direction Décathlon. Noé a glissé dans le creux de l’oreille de sa maman une idée de cadeau pour Joseph : une trottinette ! Comme c’est un peu cher pour lui tout seul, on le fait juste participer un peu. C’est vraiment une attitude touchante de sa part ! On retraverse donc Budapest sur nos vélos et on va acheter cette trottinette. Au passage, on va jeter un oeil à la gare Nyagati et son MacDo décor 19eme.

Budapest

De retour au parc Varosliget, Véro y voit une course à pied, elle a envie de la faire, je l’encourage et la voilà partie se renseigner. C’est bon elle a un dossard, sa course démarre dans une heure.
Elle prépare en un éclair et elle part s’échauffer.

Budapest

Je finis de ranger les vélos et autres et on est parti se poster pour encourager notre Véro ! Elle est contente de sa course, ça fait du bien de la voir heureuse et rayonnante !

Le soir, les surprises ne sont pas finies ! On regarde en famille le premier film de la série des Harry Potter. Joseph a dévoré les livres. On est obligé de le ralentir… Aujourd’hui, on lui a remis le dernier numéro, le 7.

Dimanche 24 septembre, Budapest

Ce midi on va chez Alix, il nous a invité à prendre part au lunch organisé avec ses locataires. L’occasion pour les enfants de voir à quel point c’est important de parler plusieurs langues : autour de la table il y a une tunisien, un irakien, une hongroise, une belge et 5 français !

Ensuite, on repart vers notre camping-car pour aller chez Julia qui nous a invité pour la soirée.
C’est l’occasion de faire plus ample connaissance et pour les enfants de jouer avec des copains ! C’est que vivre tout le temps avec des adultes, ça doit pas être rigolo… On passe une chouette soirée.

Budapest

Découvrez les photos de la semaine 8 !

Fin de la semaine 8

relire l’article sur la semaine 7

 

5 Oct

semaine 7 de notre périple d’un an en famille à travers l’Europe : de Bratislava à la Hongrie (par Véro).

Semaine 7 : De Bratislava à la Hongrie

Semaine 7 de notre voyage d’un an en famille à travers l’Europe. On continue à suivre le Danube, on finit notre visite de Bratislava, on suit le Danube en Slovaquie et on franchit notre 4ème frontière pour rejoindre la Hongrie.

 

Lundi 11 septembre : Bratislava ( Slovaquie )

On reprend le tram direction un grand marché de la ville. Une femme nous fait goûter des gros cornichons. Elle vend aussi de la choucroute en tonneau.

Bratislava

On goûte des petits gâteaux alléchants. Le marché est fait de petites cabanes de tôle. On y trouve aussi beaucoup de made in china. Ensuite, mission café internet. Manu a besoin d’imprimer un document pour la banque. On profite du restaurant végétarien qui est à côté. Les prix sont doux pour nous. On peut manger et boire pour 20€ à quatre. On découvre ensuite l’artisanat slovaque à la coopérative Ulu’v. Les motifs des tissus sont très beaux.

Uluv coop

Puis on reprend la route. On va rester le long du Danube, complètement au Sud de la Slovaquie, pour rejoindre Budapest en Hongrie. Le fleuve fait la frontière entre les deux pays. La Slovaquie des montagnes, les Tatras, au Nord, me fait rêver mais ça n’est pas pour cette fois-ci. Sans regret, avec Slowpy, ça ne risque pas !

Les 50 kilomètres après Bratislava sont déprimants. Des kilomètres d’industries, de plaine et de barres d’immeubles. En plus, il fait gris, ça en rajoute à l’impression de désolation. Heureusement, le roi du GPS est parmi nous et nous conduit à un très chouette bivouac au bord de l’eau, à l’abri du vent (détail qui a toute son importance parce que ça souffle fort !).

Les hommes partent à la pêche pendant que je bouquine en savourant le silence.

 

Mardi 12 septembre : Gabčikovo ( Slovaquie )

Il fait gris et venteux ce matin. Je laisse Manu ronronner sous la couette. Les enfants lisent au chaud dans leurs duvets. Je sors marcher seule. Puis Noé prépare le petit déjeuner, Manu émerge. Le soleil se montre. Il en profite pour peindre sur Slowpy. C’est bon de prendre notre temps.

Hier soir, pour arriver à notre bivouac, on a traversé un immense barrage, le barrage de Gabcikovo. J’en avais tellement marre de la route qu’on n’a pas pris la peine de s’y arrêter. On y retourne vers midi. De belles vagues se forment en amont, il y a un vent terrible.

 

On a la chance d’arriver pile à l’heure où l’écluse est prête à laisser passer les bateaux. Ce barrage est le plus grand d’Europe centrale. On apprendra après qu’il est un motif de discorde avec la Hongrie voisine car la Hongrie n’a jamais fait sa part de l’ouvrage, préférant finalement laisser le Danube sauvage de son côté.

On part ensuite se balader à pied entre les différents bras du Danube, prés de Bodíky. Mon opérateur de téléphone ne sait plus où donner de la tête, je passe de la Slovaquie à la Hongrie selon les bras qu’on traverse. Traversées parfois originales : à deux reprises on enlève les chaussures pour traverser à gué dans l’eau glacée !

On pique-nique sous les arbres entre deux gouttes de pluie. Sur la fin de la balade, on découvre un quartier de maison cabanes toutes plus belles les unes que les autres. Elles sont souvent sur pilotis. Pour nous c’est étrange qu’il subsiste des habitations là vu l’apparente fréquence des crues.

On arrive à Slowpy juste à temps avant une belle averse. On choisit de retourner au même bivouac et on savoure d’être au chaud, avec une tisane, des cookies et le dernier Sissi. La série aura passionné les enfants ! On se croirait un dimanche d’hiver à la maison !

Mercredi 13 septembre : Gačikovo – Komarno ( Slovaquie )

Le soleil est de retour ce matin ! Je me dis que c’est une belle occasion pour se laver sans trop se glacer. Je prends mon courage à deux mains pour aller à la rivière. L’immersion me coupe le souffle mais je réussis à me briquer de haut en bas, ça fait du bien ! Les hommes prennent l’option moins barbare de la douche solaire très tiède. Ensuite je me lance dans un grand ménage de printemps de Slowpy : je sors toutes les couettes, couvertures et duvets, j’aère à fond, balayage et rangement ! Pendant ce temps-là, Manu fait la classe en plein air et repeint encore Slowpy avec les enfants.

En début d’après-midi, on reprend la route direction Komarno. On traverse plein de petits villages. Je m’arrête pour aller à la Poste puis dans une Coop, les épiceries de village. Je ne comprends aucun mot, le slovaque est vraiment hermétique pour nous !

On arrive enfin à Komarno. La ville n’a rien d’exceptionnel mais l’atmosphère y est paisible. Au moment où une averse arrive, on entre dans une pizzeria. Joseph était en manque de pizza, il jubile ! Pour les spécialités slovaques, c’est raté. On n’a pas su trouver où en goûter. On aimerait bien être invités chez des gens mais comment faire ? Il va falloir qu’on mette en place des stratégies ! Manu est sur le coup pour Budapest. Il s’est inscrit dans plusieurs groupes de francophones sur Facebook.

On se gare sur une espèce d’immense parking en béton qu’on avait vu en se baladant. Les garçons voulaient absolument venir là parce qu’on y avait vu un petit chat coincé dans un arbre. Ils voulaient revenir le sauver avec notre échelle télescopique. Quand on arrive, il a réussi à descendre tout seul mais on prend le temps de la nourrir et de lui enlever ses tiques. Quand on se couche, je croise les doigts pour qu’on ne le retrouve pas écrasé sur la route le lendemain matin…

 

Jeudi 14 septembre : Komarno – Esztergom

Au réveil, le petit chat est là, ouf ! Le ciel est d’un bleu limpide. On en profite pour faire des photos rigolotes de notre rituel gym yoga Qi Gong du matin.

Il y a des matins où c’est particulièrement agréable de réveiller nos corps en sentant les rayons du soleil nous chauffer. Petit à petit le parking se remplit, les voitures nous entourent. On démarre avant d’être coincés. On était tout près d’une université !

On redémarre direction Sturovo. On se dit que ça doit être agréable vu que c’est au bord du Danube. Notre guide du Routard ne nous sert pas à grand-chose pour cette partie de la Slovaquie absolument pas touristique. La route traverse de jolis petits villages.

On s’arrête tester une catapulte et une balançoire géantes ; on a bien ri ! L’arrivée à Sturovo nous émerveille. D’ici, on a une vue magnifique sur la rive hongroise : une immense église coiffée d’un grand dôme domine une colline. Il y aussi une forteresse et une belle église avec un clocher à bulbes.

On découvre que cette ville hongroise, Esztergom, a été une ville royale pendant 400 ans et que sa basilique est la plus importante de Hongrie. On décide de faire une incursion en Hongrie pour la nuit, pour profiter de cette belle ville. On la découvre à pied, tranquillement. Le belvédère de la basilique est fermé, pour cause de tempête nous dit-on en anglais.

 

Je me dis que c’est un peu exagéré, ça ne souffle pas si fort mais je comprends le principe de précaution. Plus loin, on a la chance de tomber sur un marché de producteurs.

Les produits vendus sont tous plus alléchants les uns que les autres. Mince, on n’a pas un sou en poche. La monnaie hongroise est le Forint. Un Euro, c’est environ 300 Forint. Ça ne va pas être facile ! Bon, on va retirer de l’argent et on retourne vite fait au marché. On jette notre dévolu sur du beau pain bio, des fromages fumés et de brebis, du speck et une sorte de saucisson au paprika. On nous offre des petits pains. Il y aussi un buffet où l’on peut goûter à tout !

La nuit tombe et le vent se lève assez brutalement. On rentre en courant jusqu’à Slowpy sous des bourrasques de plus en plus violentes. La poussière tourbillonne et pique les yeux. A 100m du camping-car, Manu ramasse une grosse branche tombée sur la route. Ouf, nous voilà sains et saufs calfeutrés dans la cagouille. Ici on ne risque rien. Depuis l’épisode de la tempête en Autriche, j’ai pris l’habitude de regarder si des arbres peuvent nous tomber dessus, d’où vient le vent, ce qu’il peut nous porter…

Vendredi 15 septembre : Esztergom – Nagybörzsöny

Il a plu cette nuit et le vent s’est calmé. Quand j’ouvre la porte, j’ai l’impression qu’on a changé de saison. Il fait un froid de canard ! On reste au chaud et on en profite pour avancer un peu dans les leçons de conjugaison et dans la préparation de la visite de Bratislava. L’après-midi, Manu et les garçons vont visiter le musée du Danube. Ils y trouvent plusieurs maquettes et expériences. La leçon de science de la semaine est faite !

Noé a une enigme pour vous d’ailleurs…

J’ai préféré rester dans Slowpy pour avancer le blog. C’est bon de prendre un peu de temps seule.

On reprend la route en fin d’après-midi et on quitte définitivement la Slovaquie. Nous voilà en Hongrie pour quelques temps !

Je suis attirée par une petite route qui nous mène au fin fond de la campagne, dans un tout petit village où il y a un étang. On en fait le tour et on suit une piste qui va d’observatoires en observatoires.

Une biche traverse sous notre nez. Noé est tout ému de l’avoir vue si près ! On entend les cerfs bramer au loin et des grognements de sangliers. On rencontre aussi un chasseur qui nous fait comprendre avec le sourire que ça serait bien qu’on s’en aille. On croise les doigts pour qu’il n’ait pas à se servir de son fusil pour tuer un animal…

Samedi 16 septembre : Nagybörzsöny – Nagymaros

Il a encore plu cette nuit mais au réveil le soleil pointe le bout de son nez. On en profite pour retrouver notre rituel de gym en plein air. Ensuite les garçons chaussent les bottes et on part explorer le village qui nous a paru assez typique en arrivant hier.

On joue aux devinettes avec les différents panneaux et écriteaux. On comprend qu’il y a beaucoup de petits artisans. On rencontre un gentil papi qui fait de très beaux bas-reliefs en bois, de la véritable dentelle de bois !

Je repère une auberge alléchante et comprend un seul mot : goulasch. On se dit que c’est certainement une bonne occasion de goûter ce plat traditionnel loin des restaurants attrape-touristes. Et on n’est pas déçus, c’est succulent !! C’est une sorte de soupe avec beaucoup de paprika, de la viande, du lard, des haricots blancs. A la même adresse, des hommes font mijoter des confitures au feu de bois et préparent du sirop de lavande, huuuummmmm !

On reprend la route pour se rapprocher du Danube mais voilà qu’on tombe sur une fête ! Youpi, c’est samedi ! On est intrigués, les passants ont tous des cerfs-volants dans les mains alors qu’on est en plaine et qu’il n’y a pas de vent.

On comprend qu’il vaut monter à bord d’un bus qui mène à un plateau plus loin. Nous voilà comme des sardines à bord d’une antiquité sur une route bien trop pentue. Ouf, on arrive en haut ! Il y a des cerfs-volants partout, on se croirait à Cervolix sur le plateau de Gergovie.

Joseph et Manu sont attirés par les kurtoskalacs : des gâteaux cuits sur des rouleaux de bois. La queue est interminable mais l’attente valait le coup : c’est chaud, sucré, vanillé, à tomber à la renverse.

La nuit approche à grand pas. On reprend le bus et on file chercher un bivouac. On arrive dans le noir sur une aire herbeuse au bord de l’Eurovélo 6. A priori, on ne devrait pas s’embourber, croisons les doigts pour le redémarrage demain. Il pleut toute la nuit, glups… L’humidité ambiante commence à être pesante. Serpillère usagée à l’entrée, bottes et manteaux qui sèchent…. Vivement le soleil !!!

Dimanche 17 septembre : Nagymaros – Szentendre

Aujourd’hui, il faut qu’on trouve un embarcadère pour traverser le Danube avec Slowpy, une première ! Le premier arrêt est le bon. Je suis les consignes du matelot pour faire monter à bord nos 3.5 tonnes. Le bateau parait bien frêle pour supporter notre présence additionnée aux autres voitures déjà embarquées et voilà qu’il en monte encore…

La traversée est courte mais impressionnante. Le courant est puissant et le bateau s’engage complètement à la perpendiculaire. J’ai envie de gîter comme dans mon kayak… Faire confiance… Allez, on arrive déjà ! Nous voilà à Višegrad, ville réputée pour sa forteresse. J’arrive à motiver les troupes pour une balade en parapluie.

On grimpe dans la forêt en glanant quelques noix énormes. Arrivés à la forteresse, on se rend compte que pour profiter de la vue, il faudrait entrer dans la forteresse et pour cela payer. Ça m’agace qu’on privatise la nature !! De toute façon, vu la météo, la vue est limitée… On redescend, mission trouver un nouveau bivouac.

Szentendre est mis en avant dans la guide du routard, allons-y ! Je pars faire une dernière balade avec les garçons. Il y a de la boue partout, c’est pas marrant de leur interdire de sauter dans les flaques d’eau, c’est tellement rigolo !! Mais sans machine à laver ni soleil, c’est beaucoup moins drôle… La visite de la ville attendra demain, il fait déjà nuit !

L’album photo de la semaine 7 

Fin de la semaine 7

Relire la semaine 6

 

27 Sep

Semaine 6, du 4 au 9 septembre 2017 : De Vienne à Bratislava (par Véro)

Du 4 au 9 septembre 2017

Semaine 6 de notre voyage d’un an en famille à travers l’Europe. On continue à suivre le Danube, on finit notre visite de Vienne par Schönbrunn, on continue par le parc naturel et on franchit notre 3éme frontière pour rejoindre la Slovaquie et Bratislava. Pour les enfants aussi c’est la rentrée !

Lundi 4 septembre : Vienne, Schönbrunn

En France, c’est la rentrée scolaire. Pour Joseph et Noé c’est une rentrée originale puisque loin des maîtresses et des copains. Ils ont préparé une vidéo pour leur souhaiter une bonne année scolaire. On a décidé qu’aujourd’hui c’est leçon d’histoire car on va visiter le château de Schönbrunn.

Vienne Schönbrunn

Ils se mettent très sérieusement dans la peau d’un reporter et débutent la visite avec l’audio guide dans une main et le carnet de notes dans l’autre.

Vienne Schönbrunn

Ils apprennent à sélectionner les infos et s’entrainent activement à l’écriture et à la prise de note. Mon moment préféré de la visite est la terrasse de la Gloriette, tout en haut de la colline qui domine le parc, face au château. De là-haut on voit tout Vienne, la longue avenue qui mène au château, le parc et les collines autour de la ville.

Vienne Schönbrunn

On a presque l’impression de toucher le ciel. En regardant les nuages, je me demande quelle pouvait bien être la vie de ces empereurs et impératrices. Peut-être venaient-ils là souffler un peu loin des codes et obligations. Schönbrunn a évidemment mérité un p’tit caillou !

Le soir, Manu essaie héroïquement de démêler qui est qui dans l’empire des Habsbourg et dans l’histoire de l’empire austro hongrois avec l’aide de Wikipédia. Pendant ce temps, les garçons retranscrivent leurs notes sur le blog.

Article de Noé et article de Joseph sur Schönbrunn.

On est à nouveau installé près du Danube. On s’est baigné à la tombée du jour avec la pleine lune en ligne de mire. On a fini grelottant en se shampouinant sous un grand robinet. On est propres, quel délice de sentir la peau lisse et le cheveux léger !

Joseph écrit dans le cahier des petits bonheurs qu’il a aimé ne pas beaucoup travailler. Je suis étonnée parce que moi je suis épatée par tout ce qu’ils ont fait aujourd’hui. Ca calme mon inquiétude de ne pas savoir s’y prendre pour l’instruction, de ne pas assurer. J’ai beau être sûre qu’ils s’enrichissent tous les jours en expériences et en savoirs, la pression de tout « bien » faire est encore là.

Mardi 5 septembre : Obere Alte Donau – Maison du parc, Vienne

 

Vienne

On rame un peu au départ. On est d’une inefficacité impressionnante. On s’y reprend à trois fois pour faire le plein d’eau, on chipote avec les poubelles… Pfffff le démarrage est laborieux… il faut aussi s’arrêter faire des courses et tout ce que je veux, c’est me retrouver enfin dans la nature !!! Notre objectif du jour est d’entrer dans le Parc naturel de Donau Auen. C’est une vaste zone de marécages et d’étangs qui s’étend de Vienne à Bratislava. Quand on y arrive enfin, on prend le temps de déjeuner et le café traîne. Manu a des bricoles à régler pour Shop and Coop. Je sens ma patience fondre. L’appel de la nature, c’est un truc intense chez moi ! Bon, ça y est, on décolle à bicyclette, yahoooo ! On tombe très vite sur un très bel étang où des tout nus font trempette.

Auen

Je déclare que c’est une belle occasion pour innover ! Bon, il y en a un dans la troupe qui préfère garder le maillot, à la française ! Depuis le début du voyage, on a remarqué qu’Allemands et Autrichiens sont à l’aise avec la nudité. Pas besoin de se cacher pour se changer, c’est aux autres de regarder ailleurs. C’est une chouette expérience avec les enfants, l’occasion de parler du rapport au corps, de l’intimité, de la pudeur, du respect de l’autre. Et même parler d’exhibitionnisme, un peu plus loin, quand on croise un type bien louche… La psychiatrie a de beaux jours devant elle…

Auen

Plus loin, et après avoir réparé la première crevaison du voyage, on découvre un immense barrage, l’occasion d’observer le fonctionnement d’une écluse. Le trafic est dense entre bateaux de croisière et péniches. Des énormes péniches, souvent deux accolées  à la suite ou de front. Notre vadrouille se termine au soleil couchant, c’est bon et j’ai eu ma dose de balade, heureuse !

Mercredi 6 septembre : Vienne – Uferhaus

On est réveillé à 7h par un taille-haie. Pffff, comment peut-on se mettre ce bruit-là dans les oreilles à cette heure-là ? Vive les haies sauvages !!

Comme Manu a besoin de temps pour Shop and Coop, je pars avec les garçons visiter la Maison du parc. On nous propose de regarder deux films en anglais et en allemand sur la faune du parc, sa protection, les actions de sensibilisation, la vie avec le Danube. Les images sont magnifiques, les garçons sont subjugués et moi émue par la beauté du vivant. Noé sort de là bien décidé à voir un cerf et des tortues dans la journée ! Il y aussi une méga aire de jeux, une de plus. Les concepteurs de spielplatz Allemands et Autrichiens semblent être restés des grands enfants, leurs idées sont géniales. On peut grimper haut, sauter, ramper, se balancer, tomber… Tout est en bois bien sûr.

Parc Auen

L’après-midi, on fait un saut de puce jusqu’à Schönau, au milieu du Parc. On se lance dans une première balade pour voir des animaux mais on se retrouve très vite à glisser sur des chemins qui ont vu une crue il y a peu de temps.

Scönau

C’est impressionnant de voir à quel point l’eau peut monter malgré (ou à cause ?) des barrages et nombreux bras du qui divisent le fleuve. Les tourbillons géants qui se créent vers les déversoirs impressionnent les garçons. Ils regardent tous leurs petits bouts de bois sombrer un à un.

Schonau

Une petite pause à Orth oú il y a un château qui est aussi une Maison du parc. Les expos sont biens faites et les produits dérivés à la boutique font rêver Noé.

Le soir, on se choisit un bivouac près du Danube, près d’un très beau restaurant, à Uferhaus.

Uferhaus

Le genre d’endroit qu’on met dans un coin de notre tête d’amoureux en se disant qu’on pourrait y revenir en tête à tête. Pour l’instant, on squatte l’aire de jeux : un immense bateau de pirate en bois.

N’ayant toujours vu aucun animal, on ressort après le dîner, frontales vissées sur la tête pour une expédition nocturne. On marche d’abord éclairées par la pleine lune puis dans le noir des bois, on allume. Les garçons apprennent à marcher à pas de velours. Pas facile de couper le son à radio Noé. Sa petite main vient se caler dans la mienne. Tout courageux qu’il est, les craquements des branches et le petit vent produisent leur effet. On observe une légion de limace et c’est tout… Ca râle dans les troupes…

Jeudi 7 septembre :  Uferhaus – Stopfenreuth

Depuis plusieurs jours, l’ambiance est tendue. On profite, on visite mais ça râle beaucoup, trop à mon goût. Manu est très vite exaspéré par les comportements des enfants, mes paroles, nos présences, le matériel, tout en fait… Il ne semble plus rien supporter. J’ai du mal à comprendre. Avec les enfants, j’arrive à décoder, à comprendre quel besoin se cache derrière la surface. Avec lui, j’avoue être moins tolérante, moins à l’écoute, je me dis qu’il n’a qu’à faire des efforts. Et comme rien ne va, je suis encore moins décidée à prendre sur moi. J’oscille entre écoute et exaspération. Des efforts, j’ai l’impression d’en faire depuis longtemps (trop longtemps ?) : en attendant qu’il y ait moins de stress pour Shop and Coop, l’ALS, le travail… Là, on doit être heureux et harmonieux non de non !!! Bref, on s’enfonce et voilà que ça pète dès le petit déjeuner, grrrr C’en est trop pour moi. Je sors en claquant la porte. Soit on se comprend soit on arrête tout et on retourne chacun dans notre petite case à la maison voire chacun sa maison, non mais. Ça fait mal. S’en suit un échange salvateur qui semble faire électrochoc chez Manu. Moi je me sens au point no man’s land, quand la terre se fissure sous tes pieds et qu’il n’y a plus d’horizon.

Parc Auen

L’aprèm, je pédale seule deux petites heures sur une portion de l’Eurovélo 6 à la fois très moche et très belle : une interminable ligne droite de mauvais asphalte bordée de milliers de crocus roses. Manu et les garçons visitent un château à Eckartsau et font quelques courses pour un barbecue. Quand on se retrouve, la tension a diminué d’un gros cran, on est heureux de se retrouver, de se serrer dans les bras.

On passe la soirée près du feu. On s’est posé au seul endroit du parc où le feu est autorisé à Stopfenreuth. Le lieu est magnifiquement aménagé. Une grande passerelle offre bancs et table à 20m de haut. Il y aussi des petites plages au bord du Danube. On fait griller des saucisses, des patates et des bananes au chocolat. Manu et Joseph chantent des chansons de scouts, Noé joue avec le feu. Autour de nous, les cerfs commencent à bramer. Sons gutturaux impressionnants qui dureront toute la nuit.

Vendredi 8 septembre : Stopfenreuth

Dans la nuit, Manu me réveille à 5h. Il est coincé du dos. Outch. Il n’y a pas eu d’avertissement cette fois-ci. On dirait que c’est venu d’un coup. Au fil de la journée, Manu prend conscience des peurs qui l’ont sans doute paralysé. Il me parle de sa peur d’aller vers l’inconnu, de quitter l’Autriche, d’être en insécurité. C’est cette angoisse qui l’a complètement déboussolé ces derniers jours. Et je n’ai pas mesuré cette peur, je n’ai pas su l’écouter. Pour moi cette peur est un petit frisson synonyme d’aventure que j’adore alors je n’ai pas su en mesurer l’ampleur pour lui. J’ai toujours envie d’avancer, d’aller voir ailleurs, plus loin. Et lui freinait inconsciemment des quatre fers. Forcément, on allait au clash… Tout s’éclaire, on se comprend enfin ! Et à distance Claude fait du reiki pour lui.

Dans ces conditions, pas question de repartir en vadrouille tout de suite. On passe la journée à buller dans ce lieu paisible : on bouquine, on joue au bord du Danube, land art et ricochets, massage et lessive.

Samedi 9 septembre : Stopfenreuth – Bratislava

Bratislava

Manu est déjà moins endolori. Je décide qu’il est temps de franchir cette frontière slovaque même s’il ne peut pas encore vraiment marcher. J’ai réussi à rattacher mon vélo, à faire les corvées d’eau propre et sale, les toilettes sèches. Décollage ! J’ai l’impression de le faire entrer en Slovaquie en ambulance. Sa peur m’a un peu contaminée, sensation de les embarquer tous les trois vers l’inconnu parce que c’est mon rêve mais si j’en voulais trop, si je rêvais trop… ? L’excitation reprend le dessus. Photo rituelle à la frontière.

Slovaquie

Je vise la forteresse de Devin, au nord de Bratislava, au confluent du Danube et de la Moravie. On y débarque en pleine fête du vin, parfaite entrée en matière ! On ne comprend plus rien aux panneaux et à ce qu’on entend. J’adore ne rien comprendre et tenter de deviner. Joseph est hilare avec tous ces mots imprononçables plein de consonnes. Première impression de pilote : les routes ont beaucoup plus de trous qu’en Autriche, il va me falloir un peu moins regarder le paysage et plus le goudron !

Le soir, Manu nous dégotte un super bivouac au bord d‘un parc, en plein Bratislava. Il assure avec son GPS ! L’endroit est plutôt rassurant par rapport à ce qu’on avait lu quant aux risques de vols sur les parkings (ou comment se farcir la tête à cause de commentaires débiles sur une appli recensant des parkings…)

 

Dimanche 10 septembre : Bratislava

On a besoin d’eau potable. Je ne vois pas de robinet dans le parc. Je demande où en trouver  à une petite dame qui désherbe un parterre de fleurs. Ses fleurs sont la seule source de couleurs gaies au milieu du béton assez soviétique des alentours. Elle me fait entrer jusque dans sa cuisine ! Elle parle peu anglais, dommage, mais je comprends qu’elle est la gardienne de l’école hôtelière face à laquelle on est garé. De bon matin, me voilà toute émue par sa bonté.

Manu se sent mieux. On part visiter Bratislava tous les quatre en tram et à pied. J’en suis heureuse, ça aurait été glauque de visiter sans lui et de lui raconter. Dans une petite boutique d’artisanat, une femme offre des sucreries aux garçons. Décidément, l’accueil est chaleureux.

Bratislava

Bratislava est une petite et jeune capitale née officiellement en janvier 1993 après que la Tchécoslovaquie se soit éteinte en juillet 1992. On déambule entre la colline du château et la vieille ville.

Immeubles restaurés et délabrés se côtoient. Joseph et Noé remarquent qu’il y a des tags partout. On s’amuse à photographier les trams, il n’y en a pas deux identiques.

On savoure le goûter chez Mayer assis devant le portrait de Sissi et dans un élan de gourmandise, on s’offre aussi une énorme glace dans la rue ! On s’adapte à la vie locale, ça a l’air d’être une institution dominicale !

 

Les photos de la semaine 6 : https://photos.app.goo.gl/0uOC5e3WLVgRPLcZ2

20 Sep

Le bain de Széchenyi, à Budapest par Joseph Bouhier

Il y a 15 bassins au bain de Széchenyi (il comporte 12 bassins intérieurs et 3 bassins extérieurs). Le plus chaud est à 40 degrés et le plus froid à 18 degrés.

Mon frère avait hâte d’y être. Il n’arrêtait pas de demander :

« Quand est-ce-qu’on y va ? »

Et ma mère lui répondait :

« On y va mardi ! »
Les batiments ont été construits au XIX ème siècle. Il y a du marbre et du carrelage. Les bassins sont remplis d’ eaux minérales.

18 Sep

Semaine 5 de la Wachau à Vienne (Autriche) , par Manu

Semaine 5 du 28 août au 3 septembre 2017

5ème semaine de notre voyage d’un an en famille à travers l’Europe : le périple continue en Autriche. Nous quittons la Wachau pour la belle Vienne en passant par Tulln et ses jardins.

Lundi  28 août : Krems – Tulln

Krems

Notre bivouac est au bord du Danube sur la rive opposée à Krems. On franchit le pont pour visiter Krems, une inscription ancienne remercie l’armée rouge pour la construction du pont… Une autre époque !

Krems

Arrivés à Krems, nous tombons sur une fête foraine installée dans le parc. On va y faire un tour, il y a pas mal de mini Biergarten rivalisant de créativité dans la décoration. On teste les gros bretzels au gruyère mais on évite les manèges, on a eu notre dose à Legoland !

Krems

Je suis un peu tendu, j’ai mal au dos. Sur les hauteurs de Krems, il y a l’église Piaristenkirche qui présente des stations du chemin de croix en quasi-grandeur nature.

Krems

On reprend la route et en sortant de la ville on aperçoit une façade retravaillée par F. Hundertwasser.

Krems

On se dirige vers Tulln où il y a un jardin remarquable. On s’arrête faire le bivouac sur le parking du jardin. Du houblon pousse naturellement dans les buissons, je n’en avais jamais vu dans la nature. J’en récupère pour faire une bouture…

Mardi 29 août  – Tulln

Après notre gym quotidienne, on va voir ce jardin. Vu ma tension et mon manque de patience, Vero me propose de visiter tout seul le jardin le matin. Ca me fait du bien de me retrouver au milieu des plantes seul. En fait ce sont plusieurs jardins.

Tulln jardin

Un réseau de paysagistes se sont engagés pour une culture naturelle et biologique et chacun a eu un espace à aménager. Ca donne plein d’idées pour son propre jardin.

Tulln jardin

A midi on se retrouve à la tour, très originale elle aussi, qui permet de voir les jardins d’en haut. Au pied de cette tour, il y a l’oeuvre d’un artiste qui fait des dessins type dessin de presse sur le monde actuel, sur des carreaux de carrelage. Intéressant. J’en prends quelques uns en photo.

On se trouve un jardin pour pique-niquer, la classe.
On continue la visite ensemble puis je continue seul. Il y a une super aire de jeux, comme souvent en Autriche, qui intéresse plus les enfants.
A l’heure de fermeture, personne ne nous invite à sortir, il y a juste un portail qui reste ouvert pour nous permettre de sortir. Cet esprit de confiance nous étonne et nous séduit.
Pour le bivouac, on va à l’autre bout de la ville : sur la carte, on a repéré un grand plan d’eau qui semble être une baignade.
Il y a un grand parking à côté, ça tombe bien !
Là, même heureuse surprise : l’heure de fermeture a sonné, il n’y a personne aux caisses mais l’infrastructure reste accessible gratuitement ! On peut donc se baigner gratuitement à partir de 19h ! C’est un grand plan d’eau avec des aménagements et des douches. Les enfants sont ravis !

Tulln

Mercredi 30 août : Tulln

Ce matin pas de gym ! Les enfants cachent (mal) leur joie, mais ils sont quand même un peu inquiets car je leur dis de prendre les vélos et de venir avec moi. J’ai repéré hier en arrivant un terrain de BMX qui paraît pas dangereux. Ils sont tout-contents ! Y a même un terrain de skate qu’ils testent en vélo. Il y a d’autres enfants mais en vélo pas facile d’établir une conversation.
Pendant ce temps Véro est partie faire des courses pour faire un brunch de crêpes !

Après le festin de crêpes, nous préparons notre séjour à Vienne. On laisse des messages sur les groupes facebook de francophones à Vienne mais il n’y a pas de réponse.

Le soir, on retourne à la baignade !

Joseph nous fait un résumé de «Voyage au centre de la Terre » et il répond à nos questions, préparation au commentaire de texte…

Jeudi 31 août : Tulln – Vienne

On reprend la gym et on prend la route pour Vienne. On choisit d’arriver par le nord. On suit la Himmelstrasse qui nous emmène… au ciel (Himmel), non quand même pas… 🙂 On arrive tout de même à un magnifique point de vue, juste avant que Slowpy ne chauffe de trop.

Vienne

De ce point de vue, on emprunte un chemin qui nous mène d’abord à un établissement type Maison d’enfants ou IME avec un magnifique jardin. Sur le chemin, il y a un abri où sont exposés les produits de l’établissement avec une caisse à côté. Encore un exemple de cette culture de la confiance qui semble impossible en France. On se dit que chez nous, personne ne paierait, il n’y aurait plus de marchandise et la caisse aurait disparu…

Vienne

En continuant sur le chemin on atteint notre objectif : les arbres parlent. C’est un endroit où des arbres de diverses essences sont disposés en un immense cercle et semble en pleine assemblée comme les Hemdes dans le Seigneur des Anneaux. C’est impressionnant.

Arbres qui parlent Vienne

Après le pique-nique, nous redescendons retrouver Slowpy et nous nous dirigerons vers le centre de Vienne. Nous croisons le superbe incinérateur redessiné par F.Hunderwasser.

Vienne

On passe à côté du Augarten où il y a 9 ans nous avions assisté à un concert de musique yiddish fantastique. On se dirige vers le parc du Prater où j’ai repéré d’éventuels bivouacs. On essaie de retrouver la formule de Munich : un bivouac dans un grand parc.
Nous en trouvons un au sud du Prater près d’un club équestre.

Prater Vienne

On se pose, on prend les velos en on va voir la maison de l’art de F.Hundertwasser.
Dans sa Kunsthaus, il y a ses oeuvres, sa philosophie, ses maquettes, … C’est à la fois un penseur, un militant de la fraternité, de l’écologie, un artiste, un architecte, … Un maître… Là encore c’est pour moi un pèlerinage, chaque fois que je viens à Vienne, je vais à la KunstHaus, ça fait donc 4 fois.

Vienne

Et bien sûr , on pousse un peu plus loin pour voir le HLM conçu par F.Hundertwasser.

Vienne

Pour le retour on a oublié nos lanternes de vélo mais la voie cyclable qui traverse le Prater est éclairée, c’est une vraie autoroute pour vélos, coureurs, marcheurs, … La traversée en vélo fait déjà 2,5km !

Vienne

Vendredi 1er septembre : Vienne

Après la gym, on attaque le Ring à vélo : Donaukanal avec les beaux graffiti, Schottenring, Universitätsring, Burgring. A Vienne, depuis le phénomène Conchita Wurs, il y a des feux pietons LGBT friendly.

Vienne

Le long du Ring on voit l’Hôtel de ville, le parlement, l’université, le théâtre, … On arrive au quartier des musées comme prévu au moment où il se met à pleuvoir.
On a choisi le Mumok, le musée d’art contemporain. Mauvais choix… la collection permanente qui nous intéressait n’est pas exposée et ce qui est présenté n’est pas vraiment adapté pour les enfants… Argh… On se rabat sur une valeur sûre : le KHM, le musée d’histoire de l’art. Les enfants apprécient, on voit les oeuvres de grands peintres et au moment où ils commencent à fatiguer, hop un petit tour dans section Egypte où les sarcophages, hiéroglyphes et momies les remotivent !

KHM Vienne

On finit l’aprés-midi vers le Naschmarkt au café Savoy où nous dégustons une Sachertorte, une JohannStrausstorte, un apfelstrudel et un topfenstrudel. Je prends naturellement ein Melange pour aller avec (sorte de café crème).

Savoy Vienne

On finit le Ring à vélo et retour au Prater, on passe par les attractions, la grande roue mythique est un peu chère, dommage…

Vienne

Samedi 2 septembre : Vienne

Pas de gym, ce matin on va au marché du Naschmarkt. C’est un endroit où il y a des petites boutiques type kiosque où on trouve toute la cuisine de l’est de l’Europe jusqu’à la Turquie. Le samedi matin au bout du Naschmarkt, il y a un marché aux puces.

Vienne Naschmarkt

En arrivant par la Karlplatz, on tombe sur le beau, le très beau, bâtiment Secession, conçu par Olbrich et qui était l’épicentre du Jugendstil, la branche de l’art nouveau dont G. Klimt était à l’avant-garde. C’est un de mes lieux préférés de Vienne.

Vienne secession judengstil klimt

Le Naschmarkt n’a pas changé, toujours cette diversité, ce bouillonnement de cultures de l’est de l’Europe. De cette place on peut voir une fabuleuse façade Jugendstil.

Vienne

Après le Naschmarkt, on teste un stand à saucisses, le vendeur ne lésine pas sur les sauces au grand bonheur des enfants !

Ensuite on fait un petit tour de centre ville, le Stephansdom (un autre de mes bâtiments préférés) par la Kärntnerstrasse avec ses reflets sur un bâtiment en face.

Vienne

Vienne

On continue par le Graben, jusqu’à chez Meinl où j’achète du bon café autrichien, puis chez Demel oú on peut voir les pâtissiers à l’oeuvre. On longe la Hofburg et on passe par le Neuer Markt pour retrouver nos vélos laissés à côté du Stephansdom.

Vienne

Direction le Upper Belvédère où il y a une belle collection de Klimt dont le fameux et merveilleux « Baiser ».

Baiser klimt Vienne

Arrivés au Prater, on tombe sur une fête du KPÖ, le parti communiste autrichien.

VienneC’est une sorte de fête de l’huma en beaucoup plus petit mais avec la même ambiance : stands politiques, partis communistes d’autres pays, stands de nourritures de différentes cultures et bien sûr musique !

VienneOn tombe sur un stand végétarien qui fait des burgers à prix libre ! Franchement pas mal ! En plus…

Vienne

Les gars ont repéré un tobogan de folie !
On se trouve un stand de musique pas mal où Noé prend sa dose de guitare électrique. Très sympa !

 

Dimanche 3 septembre – Vienne

On se prépare à quitter le bivouac quand un hongrois vient me demander un tournevis. Il est en train d’essayer de faire démarrer une voiture qui a l’air d’être là depuis un moment. Ils ont pas l’air de rouler sur l’or, je lui prête quelques outils volontiers. Je vais voir la voiture, ça semble un sacré chantier, je crois comprendre de ses explications qu’il a refait lui même la voiture. Un de ses grands enfants fait de la trottinette, ça intéresse beaucoup Noé qui ose demander d’essayer et au final le grand lui offre ! Noé est évidemment tout heureux, ça fait longtemps qu’il en rêvait ! Vero arrive à son tour, on essaie de parler avec la maman, ils ont besoin de la voiture pour regagner la Hongrie. On leur laisse un peu d’argent, ils ont l’air un peu beaucoup en galère… Avant qu’on ne parte la voiture donne des signes encourageants. C’était une chouette rencontre…

Aujourd’hui, c’est lessive, j’ai repéré une laverie mais elle est moins classe que celle de Wels, pas possible de brancher nos appareils et pas de wifi… Le quartier est un peu glauque, j’ai du mal à trouver de quoi faire la monnaie…

Après quoi on se dirige vers Schönbrunn où un parking côté parc est indiqué sur l’appli Park4Night. On s’y arrête pour le bivouac, à côté il y a un enclos de girafe.

Demain c’est aussi la rentrée pour nos loulous, on prépare un programme pour la semaine, demain avec la visite de Schönbrunn c’est histoire ! On prépare aussi un planning de tour de rôle pour les tâches quotidiennes.

Fin de la semaine 5

16 Sep

Semaine 4 de Lindach à la Wachau du 21 au 26 aout, par Véro

Semaine 4 : de Lindach à la Wachau (par Véro)

De Lundi 21 à jeudi 24 août : chez les amis à Lindach

On a garé Slowpy à l’arrière de la ferme des amis, près de la grange.

Le matin, on prend le petit déjeuner autour de leur grosse table en bois, dans la cuisine, avec un banc en angle droit, typique en Autriche. Waltraud nous gâte : petits pains, fromage, jambon, confiture, fruits… Elle est excellente cuisinière et nous régale à chaque repas. Noé est comblé : il est invité à manger tout ce qu’il veut dans le jardin, véritable paradis pour un végétarien crudivore estival !!

C’est étrange de se retrouver dans une maison après trois semaines de vadrouille. Je me sens un peu perdue. C’est à la fois confortable et trop stable.

Déjà les précédentes fois où nous sommes venus là, je regardais avec envie le Traunstein, la belle montagne qu’on peut admirer de chez eux. La joie quand notre expédition du mardi s’est décidée !!! voir article ici

On a fait aussi notre petite virée au Schloss Ort, un petit château sur le lac Traunsee. Comme il y a 5 ans et 9 ans … C’est une sorte de pèlerinage pour Manu.

Gmunden Schloss Ort

Le séjour chez eux a filé à toute vitesse entre balades, discussions et lessives. On a pris le temps quand même de leur préparer un repas français avec un Saint Emilion et une petite verveine pour finir !

Lindach

Le jeudi, nous décidons de reprendre la route direction la ville de Melk, réputée pour son abbaye. Avant de partir, Anna refait des crêpes à Noé qui les adore…

On fait la traditionnelle photo de famille tous ensemble devant la maison. C’est émouvant de se quitter. Quitter cette maison, c’est comme un deuxième départ pour nous.

On trouve un bivouac au bord d‘un bras du Danube après 3 heures de route assez pénibles avec des travaux un peu partout. On renonce à la baignade du soir après avoir vu en direct live un cygne faire ses besoins dans l’eau. Eh oui les gars, tous ces trucs bizarres qui flottent à la surface c’est bien ce que vous croyez…

Lindach

Vendredi 25 aout : Melk/ Wachau

La journée commence par un rodéo avec les cygnes. L’un d’eux me course en sifflant pour me chiper mon petit déjeuner, non mais !!

On enfourche les vélos direction Melk.

Melk

La visite de l’Abbaye vaut vraiment le détour.

WachauLe grand jardin baroque avec son Gartenpavillon est magnifique.

Wachau

On pique-nique sous un petit kiosque très chic agrémenté de musique classique. On fait ensuite notre première visite guidée en famille. Les garçons accrochent bien, on se sent tout fier d’eux !

Wachau

Retour au camping-car. On déménage pour un nouveau bivouac qu’on a repéré en vélo. Cette fois-ci, on peut se jeter à l’eau sans hésitation et il y a même une douche sur la plage ! Un homme nous parle dans un très bon français. Il est venu plusieurs fois en France pour faire les vendanges. Il dit qu’il nous aurait bien invités chez lui mais que sa femme n’est pas là. On regrette encore de ne pas l’avoir invité. On n’a pas eu le réflexe. Il faut qu’on s’améliore pour entrer en contact avec les autochtones !!

Wachau

Samedi 26 août : Melk – Jauerling /Wachau

Wachau

On troque la gym du matin contre une baignade, c’est vivifiant au réveil !

Puis, on démarre pour entamer la visite de la Wachau, région viticole qui borde le Danube entre Melk et Krems.

Wachau labyrinthe

On fait un petit crochet par un labyrinthe. Celui-ci est fait de pierres disposées au sol. Le ciel est bleu, le soleil chauffe agréablement, accompagné d’une douce brise. Je me prends au jeu et entre dans le labyrinthe, sensation de m’y perdre pour enfin trouver mon centre, avant de revenir au monde en portant la conscience de m’être trouvée, expérience magique ! Manu en profite pour faire une vidéo mais un problème technique le coupe à mi-chemin, grrrrr.

Dès 11h, il fait chaud, terriblement lourd. Heureusement, on trouve un peu d’air en entrant dans la vallée de la Wachau.

Wachau

On grimpe entre les vignobles de Spitz jusqu’au sommet d’une colline (Burgberg) d’où la vue est magnifique.

Wachau

On trouve en chemin des pêches de vigne, des pommes et des quetsches : manger des fruits chauffés au soleil, quel plaisir !

Pour la nuit, on se dit que ça pourrait être agréable de trouver un peu de fraîcheur en allant un peu plus haut vers le mont Jauerling. On a oublié trop vite que Slowpy n’aime pas les côtes. On essaie par la face nord, il chauffe. On contourne alors le massif, ça nous fait rentrer un peu dans les terres où le paysage change déjà : on passe de la vigne à la culture de sapin de noël ! On croise un de ses arbres de mai, un mat formé d’un tronc, dressé par les Hommes, décoré au sommet d’une couronne à ruban ou par un sapin en l’honneur de quelqu’un.

Wachau

On attaque par la face est mais nous voilà garés sur le bas-côté à savourer une bière en attendant que Slowpy-la-Cagouille refroidisse. On arrive tout de même à Maria Laach, village de montagne coquet mais on abandonnera la poursuite de l’ascension du Jauerling quand nous verrons un panneau indiquant une pente à 12 % … La recherche d’un autre labyrinthe nous mène aux abords d’une espèce de parc d’attraction. Point de labyrinthe mais ça fera notre bivouac. La nuit qui suit consiste en une bataille rangée avec les moustiques, l’enfer. On a perdu… L’humeur générale est pesante. La chaleur et la fatigue mettent les nerfs en pelote.

Dimanche 26 août : Jauerling – Krems / Wachau

Wachau

On rejoint le Danube car je veux aller à la rencontre de la Vénus de Willendorf, petite statuette féminine d’il y a 25000 ans. Souvenir d’un génial prof d’histoire de l’art qui en parlait avec les yeux qui brillent !

Willendorf

Mais dès cette visite faite, je gare Slowpy à la première plage venue (Weissenkirchen). Vu la température, il n’y a que ça à faire !!! Joseph et Noé jouent de longues heures dans l’eau et la boue. Je nage et bouquine, Manu travaille sur son cours d’alchimie.

On redémarre pour aller visiter la forteresse de Dürnstein d’où la vue sur le Danube est très belle. Le vent tempétueux se levant, on attend la pluie mais rien ne viendra.
Wachau

On finit la journée dans le heuriger de la famille Schweighofer à Oberloiben : guinguette à vin où l’on déguste un Grüner Veltliner, vin blanc accompagné de petits pains, petits trucs à tartiner (Aufstrich) fromage et charcuterie.

On avance jusqu’à Krems pour le bivouac.

16 Sep

Semaine 4 de Lindach à la Wachau du 21 au 26 aout, par Véro

Semaine 4 : de Lindach à la Wachau (par Véro)

De Lundi 21 à jeudi 24 août : chez les amis à Lindach

On a garé Slowpy à l’arrière de la ferme des amis, près de la grange.

Le matin, on prend le petit déjeuner autour de leur grosse table en bois, dans la cuisine, avec un banc en angle droit, typique en Autriche. Waltraud nous gâte : petits pains, fromage, jambon, confiture, fruits… Elle est excellente cuisinière et nous régale à chaque repas. Noé est comblé : il est invité à manger tout ce qu’il veut dans le jardin, véritable paradis pour un végétarien crudivore estival !!

C’est étrange de se retrouver dans une maison après trois semaines de vadrouille. Je me sens un peu perdue. C’est à la fois confortable et trop stable.

Déjà les précédentes fois où nous sommes venus là, je regardais avec envie le Traunstein, la belle montagne qu’on peut admirer de chez eux. La joie quand notre expédition du mardi s’est décidée !!! voir article ici

On a fait aussi notre petite virée au Schloss Ort, un petit château sur le lac Traunsee. Comme il y a 5 ans et 9 ans … C’est une sorte de pèlerinage pour Manu.

Gmunden Schloss Ort

Le séjour chez eux a filé à toute vitesse entre balades, discussions et lessives. On a pris le temps quand même de leur préparer un repas français avec un Saint Emilion et une petite verveine pour finir !

Lindach

Le jeudi, nous décidons de reprendre la route direction la ville de Melk, réputée pour son abbaye. Avant de partir, Anna refait des crêpes à Noé qui les adore…

On fait la traditionnelle photo de famille tous ensemble devant la maison. C’est émouvant de se quitter. Quitter cette maison, c’est comme un deuxième départ pour nous.

On trouve un bivouac au bord d‘un bras du Danube après 3 heures de route assez pénibles avec des travaux un peu partout. On renonce à la baignade du soir après avoir vu en direct live un cygne faire ses besoins dans l’eau. Eh oui les gars, tous ces trucs bizarres qui flottent à la surface c’est bien ce que vous croyez…

Lindach

Vendredi 25 aout : Melk/ Wachau

La journée commence par un rodéo avec les cygnes. L’un d’eux me course en sifflant pour me chiper mon petit déjeuner, non mais !!

On enfourche les vélos direction Melk.

Melk

La visite de l’Abbaye vaut vraiment le détour.

WachauLe grand jardin baroque avec son Gartenpavillon est magnifique.

Wachau

On pique-nique sous un petit kiosque très chic agrémenté de musique classique. On fait ensuite notre première visite guidée en famille. Les garçons accrochent bien, on se sent tout fier d’eux !

Wachau

Retour au camping-car. On déménage pour un nouveau bivouac qu’on a repéré en vélo. Cette fois-ci, on peut se jeter à l’eau sans hésitation et il y a même une douche sur la plage ! Un homme nous parle dans un très bon français. Il est venu plusieurs fois en France pour faire les vendanges. Il dit qu’il nous aurait bien invités chez lui mais que sa femme n’est pas là. On regrette encore de ne pas l’avoir invité. On n’a pas eu le réflexe. Il faut qu’on s’améliore pour entrer en contact avec les autochtones !!

Wachau

Samedi 26 août : Melk – Jauerling /Wachau

Wachau

On troque la gym du matin contre une baignade, c’est vivifiant au réveil !

Puis, on démarre pour entamer la visite de la Wachau, région viticole qui borde le Danube entre Melk et Krems.

Wachau labyrinthe

On fait un petit crochet par un labyrinthe. Celui-ci est fait de pierres disposées au sol. Le ciel est bleu, le soleil chauffe agréablement, accompagné d’une douce brise. Je me prends au jeu et entre dans le labyrinthe, sensation de m’y perdre pour enfin trouver mon centre, avant de revenir au monde en portant la conscience de m’être trouvée, expérience magique ! Manu en profite pour faire une vidéo mais un problème technique le coupe à mi-chemin, grrrrr.

Dès 11h, il fait chaud, terriblement lourd. Heureusement, on trouve un peu d’air en entrant dans la vallée de la Wachau.

Wachau

On grimpe entre les vignobles de Spitz jusqu’au sommet d’une colline (Burgberg) d’où la vue est magnifique.

Wachau

On trouve en chemin des pêches de vigne, des pommes et des quetsches : manger des fruits chauffés au soleil, quel plaisir !

Pour la nuit, on se dit que ça pourrait être agréable de trouver un peu de fraîcheur en allant un peu plus haut vers le mont Jauerling. On a oublié trop vite que Slowpy n’aime pas les côtes. On essaie par la face nord, il chauffe. On contourne alors le massif, ça nous fait rentrer un peu dans les terres où le paysage change déjà : on passe de la vigne à la culture de sapin de noël ! On croise un de ses arbres de mai, un mat formé d’un tronc, dressé par les Hommes, décoré au sommet d’une couronne à ruban ou par un sapin en l’honneur de quelqu’un.

Wachau

On attaque par la face est mais nous voilà garés sur le bas-côté à savourer une bière en attendant que Slowpy-la-Cagouille refroidisse. On arrive tout de même à Maria Laach, village de montagne coquet mais on abandonnera la poursuite de l’ascension du Jauerling quand nous verrons un panneau indiquant une pente à 12 % … La recherche d’un autre labyrinthe nous mène aux abords d’une espèce de parc d’attraction. Point de labyrinthe mais ça fera notre bivouac. La nuit qui suit consiste en une bataille rangée avec les moustiques, l’enfer. On a perdu… L’humeur générale est pesante. La chaleur et la fatigue mettent les nerfs en pelote.

Dimanche 26 août : Jauerling – Krems / Wachau

Wachau

On rejoint le Danube car je veux aller à la rencontre de la Vénus de Willendorf, petite statuette féminine d’il y a 25000 ans. Souvenir d’un génial prof d’histoire de l’art qui en parlait avec les yeux qui brillent !

Willendorf

Mais dès cette visite faite, je gare Slowpy à la première plage venue (Weissenkirchen). Vu la température, il n’y a que ça à faire !!! Joseph et Noé jouent de longues heures dans l’eau et la boue. Je nage et bouquine, Manu travaille sur son cours d’alchimie.

On redémarre pour aller visiter la forteresse de Dürnstein d’où la vue sur le Danube est très belle. Le vent tempétueux se levant, on attend la pluie mais rien ne viendra.
Wachau

On finit la journée dans le heuriger de la famille Schweighofer à Oberloiben : guinguette à vin où l’on déguste un Grüner Veltliner, vin blanc accompagné de petits pains, petits trucs à tartiner (Aufstrich) fromage et charcuterie.

On avance jusqu’à Krems pour le bivouac.