6 mois ! Episode 3
6 mois ! Episode 3
Le 30 janvier, on a eu six mois ! Six mois qu’on a quitté maison, amis, famille, travail, école, activités, douche chaude et Saint Nectaire. Six mois qu’on voyage à travers le continent.
Pour ce bilan, on a reçu toutes vos questions !
Alors, on va essayer de vous répondre honnêtement.
Dans cet épisode 3 :
- Est-ce que vous pensez un peu au retour ? Vous vous préparez? Ça vous effraie ?
- Comment avez-vous géré le chargement du camping-car ?
C’est parti !
« Est-ce que vous pensez un peu au retour ? Vous vous préparez? Ça vous effraie ? »
Véro : Non, on ne va pas rentrer !!!!!
Je plaisante.
Un voyage d’un an, c’est six mois de préparation, six mois d’extase et un compte à rebours de six mois. Pas tout à fait mais il y a de ça !! D’ailleurs, on a rencontré des voyageurs qui sont déjà partis un an avec date de retour fixe et cette fois-ci, ils voyagent sans date de retour pour ne pas revivre le compte à rebours…
Donc oui, on se prépare au retour !
Je me suis élancée au pas de courses sur le boulevard du début d’année. J’adore les débuts d’année, c’est comme une page blanche à écrire ! Je me suis mise à visualiser, imaginer, ambitionner tout ce que je voulais pour le retour. Et rapidement, bourrée d’excitation, d’assurance et de joie, j’ai vendu tout le paquet à l’amoureux. Il n’avait plus qu’à signer pour notre futur d’abondance avec un travail pour moi, plus de temps pour lui à la maison et quelques travaux pour faire deux chambres aux garçons au grenier et un vrai bureau et une chambre d’amis en bas. Eh bien figurez-vous qu’il a ses propres désirs et projets !!! Ça m’a sciée net dans ma course tête baissée… Je l’ai complètement bousculé dans son futur. Il a des idées d’activités qui nourriraient davantage son être mais son emploi actuel d’ingénieur territorial est hyper sécurisant. Cogitations cogitations… Alors pour passer ce cap plus sereinement, on a commencé à dessiner trois arbres : chacun le sien avec en racines ce qui concerne nos besoins de santé et bien-être et des branches pour porter nos souhaits de réalisation sociale, familiale et professionnelle, nos envies d’apprentissage et de loisirs, puis au centre un arbre commun pour que chacun visualise ce qui est important pour l’autre et ce qui nous relie. Confiance ! Parce que oui, le retour, ça se prépare. Il y a 16 ans, j’ai voyagé en Inde et au retour, perdue entre petites, grandes et moyennes casseroles, entre vêtements d’hiver et d’été, j’ai failli tout laisser en cartons pour retourner au Bengladesh épouser un homme qui avait besoin de papiers pour émigrer. … (Pardon Ishti, c’était plus compliqué que prévu cette histoire de papiers… et merci parce que c’est un peu grâce à toi que j’ai rencontré mon mari en devenant bénévole dans une association d’aide aux migrants)
On réfléchit aussi à notre habitat futur. Ces deux dernières années, on a eu la chance de vivre à plusieurs à la même adresse et c’est une expérience qu’on aimerait continuer. A moins qu’on ne revende tout pour partir dix ans avec un âne ? Ou émigrer au Québec ? Ou au soleil de Grèce ? Ou partir en bateau avec Jean-Marie ?
Un autre projet se dessine mais… chut ! Ça prend forme tout doucement, c’est fou et normal à la fois, c’est comme dans un rêve et très réel…
Et surtout, pour avoir envie de rentrer, on imagine une fête, forcément 😉
Donc, il y a des moments où on angoisse un maximum et d’autres où on est zen. Le tout est de rester dans le moment présent tout en plaçant ses intentions pour le futur 😉 Et observer les enfants qui eux sont pleinement dans l’ici et maintenant ! Mon mantra du moment est « Un pas à la fois ».
Manu : J’ai commencé à y penser quand on est arrivé au Delta du Danube, la fin de la 1ère partie du voyage. On est là, au bout du Danube avec la mer en face, c’est fini le Danube, il faut rentrer… Ensuite la Turquie a réenchanté le voyage, j’aurai bien continué à la découvrir. La nouvelle année puis le cap Ténare, le plus point le plus au sud de notre périple, et enfin les 6 mois de voyage font que nous prenons conscience que nous sommes sur le retour. On ne peut s’empêcher de penser à la suite. Sur le chemin on a rencontré une autre famille de voyageur, Camille et Michaël rentrent plus tôt que nous, en parler avec eux m’a fait du bien.
Je suis à la fois dans l’après-voyage et à la fois dans le prochain voyage ! Comme on n’a pas visité le nord, j’espère bien qu’on reparte pour compléter notre tour d’Europe !
Quand je vais revenir au travail, je ne sais pas quel poste m’attend, mais un poste m’attend. Au pire, ce sera une transition pour autre chose, au mieux une nouvelle source de réalisation. Je me prépare aussi à m’organiser pour que Véro puisse vivre ses projets. Je ne sais pas ce que vont devenir les miens. J’ai beaucoup d’idées mais je suis plutôt dans une phase de décantation en ce moment.
Je pense aussi à ce que je voulais faire ou apprendre pendant ce voyage et que je n’ai pas encore fait, il reste 6 mois !
«Comment avez-vous géré le chargement du camping-car ? »
Véro : On avait une possibilité de chargement d’environ 400kg. Une fois comptés les passagers, l’eau et le gaz, il restait peu de capacité !!! La fin du chargement a été assez rocambolesque !! On s’était par exemple fixé la limite de dix livres chacun et on a bien ri en découvrant qu’on en avait tous glissé au moins cinq de plus dans les coins… La liseuse qu’on aurait dû acheter dès le départ nous a rejoints fin janvier via des copains de copains voyageurs en Grèce. Et puis l’ultime pesée à la coopérative agricole du coin a été sans pitié : nous étions encore trop lourds. Alors on a viré un passager une bouteille de gaz (deux jours de galère pour se réapprovisionner en Grèce), une perceuse (en Roumanie on nous en a prêté une pour poser une serrure) et d’autres outils. J’étais confiante dans le fait que l’aventure commence justement quand tu tombes en panne ou que tu as besoin de quelque chose. Les garçons ont embarqué très peu de jouets. Ce qui marche le plus chez nous : les doudous avec lesquels ils s‘inventent des kilomètres d’histoires ! La pâte à modeler aussi plus les feutres, le papier, le scotch. Et puis ils jouent tout le temps dehors avec trois bouts de bois, les cailloux, le sable… Et sont régulièrement nostalgiques des Legos et de l’ordinateur pour jouer à Minecraft. Ils avaient chacun une tablette mais celle de Noé est décédée en novembre. Il a reçu un appareil photo pour Noël et la tablette ne lui manque pas vraiment. La tablette restante leur sert à regarder les C’est pas Sorcier, quelques dessins animés et pour le dictionnaire. On privilégie les jeux de société. On a emporté un stock de vêtements qui nous permet de tenir un mois sans lessive. Sauf quelques chaussettes et sous-vêtements lavés quand on a de l’eau au bivouac. On a offert à des petits Roms les vêtements trop petits et racheté en route des chaussettes pour les pieds qui ont poussé. On a de la vraie vaisselle. On ne manque de rien vraiment. Slowpy est une maison sur roue où on se sent bien. Enfin ce matin, Manu était braisé de ne pas pouvoir se déplacer à son aise. C’est vrai que l’espace est réduit à quatre !! Tu peux facilement être assis sur les toilettes à contempler le dos de celui qui fait la vaisselle à 30 cm de toi ou voir ton clavier d’ordi côtoyer les petits légumes sur la planche à découper. Alors on s’est inventé au fil du temps nos petits espaces perso : un bout de placard, un coin d’étagère… Il a aussi fallu inculquer « Une place pour chaque chose et chaque chose à sa place ».donc imaginer des rangements adaptés à tous, identifiables et fonctionnels. La soute est notre bête noire. On ne peut y accéder que par l’intérieur en rampant avec la frontale. Sympa quand tu veux juste un fauteuil pour profiter des derniers rayons de soleil. Ah mince, le soleil est couché… L’écureuil qui vit parmi nous a dû se plier à une règle drastique : « un seul bout de bois à bord » mais on retrouve régulièrement des cailloux, des coquillages, des capsules de bière et autres trésors exceptionnels…. Et le tiroir des couverts se retrouve immanquablement rempli de « trucs-qui-peuvent-servir » ;)))
Manu : Y en a partout… On a considérablement augmenté les rangements de Slowpy. Des caisses au-dessus de la table, des caisses sur les parois, des caisses sur les sièges, des caisses dans les WC, des caisses dans le cockpit … Maintenant je sais jouer à tétris à 4 pattes dans une soute remplie les yeux fermés.
Les autres épisodes de la série :
Episode 1 : l’idée, le parcours
Episode 2 : le programme, la préparation
Episode 3 : est-ce qu’on pense au retour ? Le chargement du camping-car
Episode 4 : comment se passe l’école en voyage ? Avez vous une journée type ?
Episode 6 : Comment c’est les enfants en espace réduit ? le couple 24h/24 ensemble ?
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Génial. Très instructif et réconfortant de lire vos états d’âme, vos trucs et astuces, vos projections pour l’avenir……. Nous qui partons dans 3mois et demi pour cette folle et Belle aventure…… j’espère qu’il y aura un épisode 4.