La Turquie par Véro et Manu du 19 novembre au 6 décembre 2017
La Turquie par Véro et Manu du 19 novembre au 6 décembre 2017.
Turquie : Semaines 17, 18 et 19 du périple d’un an en famille à travers l’Europe. Fin de la deuxième partie du périple : les côtes de la Mer Noire.
L’entrée en Turquie (Véro)
On est entré en Turquie le 19 novembre par le poste frontière de Malko Tarnovo.
Première découverte : la route est un long ruban noir parfaitement lisse et tracé. Slowpy ne cahote pas et rien ne grelotte à l’intérieur. On est presque silencieux ! Après des mois de nid de poule et de dos d’ânes, je savoure.
Par contre, les routes ont l’air bien surveillées, le code de la route semble s’appliquer ici t il y a même des fausses voitures de police sur les bas-côtés. Il pleut mais on trouve tout beau quand même : le paysage est vallonné et la végétation faite de petits buissons sur une terre ocre. La grosse différence qui saute aux yeux tout de suite : pas de clocher dans les villages mais des minarets !
On fait notre première pause à Kirklareli pour retirer des lires et chercher une carte SIM turque pour avoir Internet. La ville est très animée et commerçante. Il y a du monde dans les rues, de nombreux distributeurs d’argent et la queue à chacun et surtout les commerces sont bien achalandés. Sur ce point aussi, ça nous change des dernières semaines passées à traverser des villes balnéaires bulgares un peu fantomatiques à cette saison. Les odeurs des multiples restaurants sont plus qu’alléchantes. On salive devant les vitrines opulentes des pâtisseries. Notre premier durum et nos premiers baklavas nous ravissent ! On sent qu’on va se plaire dans ce pays…
Le soir, on s’arrête bivouaquer à Pinarhisar. Il pleut toujours.
Premières impressions d’Orient
Le 20 novembre matin, pour la première fois, on est réveillés par l’appel à la prière du muezzin. Sous la couette, je savoure la sensation d’être loin, quelque part en Orient, plus vraiment en Europe et pourtant si proche. Après une nuit de pluie, pour changer, il pleut. Mais en plus, il fait froid et venteux. Une petite halte à Vize pour faire l’école dans le camping car réchauffé par quelques kilomètres. Notre objectif est de vite rejoindre Istanbul alors on continue la route. C’est un plaisir pour les yeux. On croise souvent des étals de fruits et légumes colorés, soignés, décorés. Le commerce est tout un art en Turquie. Je m’arrête pour acheter du yaourt de lait de bufflonne dans un beau pot en terre, très doux, huuuum.
Découverte de l’hospitalité turque
Manu vise un bivouac dans un parc aux abords d’Istanbul, le parc Sultangazi Belediyesi Kent. On y arrive à la tombée de la nuit et on se rend compte que l’accès est payant. Zut, comment faire, le coin est très urbanisé, on tourne dans le quartier mais on ne voit pas où se poser. Alors en me disant que qui ne demande rien n’a rien, je me décide à aller demander au gardien si on peut entrer dans le parc juste pour la nuit. Il demande à son chef et celui-ci nous escorte personnellement à l’intérieur du parc jusqu’à un autre poste de surveillance. Nous sommes leurs hôtes ! Manu reste une bonne partie de la soirée avec les vigiles et Google Translate. Ils ont plein de questions sur notre voyage, la France et la politique.
[commentaire de Manu] La discussion s’accompagne de thé et moi j’apporte du café, selon eux, le travail en Turquie est très difficile et pas bien payé. Tous les travailleurs du monde aspirent à un minimum de reconnaissance, de conditions de travail dignes et valorisantes. Ils rêvent comme tout le monde, de gagner suffisamment d’argent pour pouvoir acheter une maison, fonder une famille dans de bonnes conditions, … vivre avec un minimum de bonheur. Surtout, ils veulent rassurer sur leur peuple, ils savent que les occidentaux n’ont pas une très bonne image et que le racisme monte en Europe. Le contact est facile, sincère, ouvert. [fin du commentaire]
Le lendemain, le 21, on se réveille avec un rayon de soleil. C’est la première accalmie après trois jours et trois nuits de pluie. Hélas, au moment de partir, on se rend compte que le matelas des garçons est trempé, que la capucine où ils dorment a pris l’eau. Là encore, l’équipe du parc nous sauve : ils nous prêtent un local qui semble être leur salle de prière, plus un radiateur bien puissant pour que nous puissions faire sécher nos affaires ! On en profite pour sortir tous les matelas, tous les draps et couvertures et faire un grand ménage de Slowpy. Quelques heures plus tard, nous voilà prêts à rallier Istanbul. Mais les gardiens nous retiennent pour un thé, deux thés… L’un d’eux offre son sandwich aux garçons…. On échange nos Facebook… Allez, cette fois-ci on y va ! Leur bienveillance et leur hospitalité restera dans nos souvenirs émus.
La plongée dans Istanbul
On se jette donc dans Istanbul à l’heure des bouchons, nickel… J’adore le fourmillement, l’empilage kafkaïen des voitures, les manœuvres impossibles, les innombrables commerces, les couleurs, les bruits.
Tout près du but, un parking en bordure de la mer de Marmara dans le quartier de Sultanahmet, on rate un croisement et nous voilà embarqués dans un dédale de rues pentues farcies de camion de livraison, de charrette à bras et de porteurs. On se retrouve nez à nez avec des camions qui bouchent la rue. Je suis dans le bon sens mais il va falloir faire marche arrière jusqu’au carrefour précédent. Ah ah ah, sept mètres de long à faire passer dans un entonnoir… Heureusement, les gens sont cools et serviables. Après moult manœuvres, on ressort de la souricière. Je jubile intérieurement, moi qui rêve parfois de retourner à Calcutta mais par la terre. 2h30 pour gagner notre bivouac…
On part de suite découvrir à pied le quartier. Nous découvrons de nuit la Grande Mosquée Bleue et Sainte Sophie. C’est éblouissant et bouleversant de beauté. Avec l’appel du muezzin, on est transportés dans la féérie des Mille et une nuits. Dans l’euphorie, on entre dans un restaurant de poisson fêter notre arrivée ici. C’est la déception du jour. On s’est fait avoir comme des bleus. On compte les miettes et le porte-monnaie souffre. Sultanahmet est très touristique, l’authenticité et la qualité s’en ressentent.
Ceci étant, il y a des hôtels magnifiques et romantiques à souhait et puis les rabatteurs restent agréables et respectueux.
Istanbul, ville mythique et symbolique, entre orient et occident (Manu)
Mercredi 22 novembre : quartier Galata et bazar Egyptien
Après les maths et les crêpes, on part en exploration d’Istanbul. On marche jusqu’au quartier de Galata avec la mosquée neuve, malheureusement en travaux. La séparation des hommes et des femmes est toujours une chose qui percute nos valeurs d’occidentaux progressistes. On continue par le pont de Galata Köprüsü qui enjambe la corne d’or. Il y a juste le passage pour les bateaux, de part et d’autre ce sont les restaurants qui occupent la surface du dessous du pont.
Sur le pont, les pêcheurs s’entassent, ils sont à touche-touche, ça semble être la pêche miraculeuse ici ! Mais franchement, vu le trafic sur le Bosphore (l’un des plus important au monde – le dessous des cartes), je doute de l’état sanitaire… La gourmandise et la curiosité sont quand même plus fortes et il y a des sandwichs au poisson (Balik Ekmet) pour 10 lires soit 2 €, ça se tente quand même ! Et c’est très bon. Sur la place à Eminönü, il y a plein de petits vendeurs, on goutera aux beignets Lokma et aux petits pains Simit. Huuummm
On remonte par le bazar égyptien, on y trouve de tout évidemment, même des sangsues comme produit de beauté ou thérapeutique ! Les échoppes sont vraiment soignées et sont agréables à regarder. Un vendeur de fromage tartinera les Simits des enfants en toute gentillesse et de façon désintéressée.
Ici, tout le monde goûte avant d’acheter et même si tu n’achètes rien. C’est dans la culture commerçante turque. Voulant goûter du café turc, je découvre plutôt le Salep, boisson préparée avec du lait, du rhizome d’Iris et de la cannelle, succulent ! A côté, il y a LA boutique de café turc : Mehmet Efendi, j’en prends un petit paquet pour goûter.
Sur le chemin du retour, les rabatteurs font leur métier mais c’est fait avec tellement de tact qu’on s’arrête quelque fois, juste pour pou avoir le plaisir de découvrir leurs techniques. Rien à voir avec notre expérience décevante de Marrakech/Arnaquech il y a 3 ans.
Jeudi 23 novembre : Topkapi et pâtisseries
Après les maths, on part visiter le palais de Topkapi. Rien à voir avec Schönbrunn ou l’architecture résidentielle impériale occidentale. Entourés d’une enceinte, le palais est une succession de petits pavillons, ajoutés au harem, qui est finalement la résidence privée et préservée du Sultan, et aux cuisines immenses.
Alors que dans la culture impériale d’occident, l’intimité du monarque est plus ou moins publique, dans la culture ottomane, l’intimité est secrète totalement. Les faïences chinoises qui changent de couleur si elles sont en contact avec du poison ont impressionné les garçons.
La petite déception, c’est que la collection du trésor n’était pas accessible et qu’il n’y a pas assez de toilettes pour la fréquentation du lieu… Cette visite complète l’Histoire des conflits impériaux en Europe, on en profite pour en savoir plus sur l’Empire Ottoman.
Après la visite, on découvre quelques pâtisseries chez Cigden. Un des serveurs fait des tours de magie aux garçons.
Vendredi 24 novembre : le quartier Arménien avec Arax, le Grand bazar, Sainte Sophie et la Mosquée Bleue
Comme à chaque fois qu’on visite une ville, je cherche des contacts via Facebook. Arax a répondu et veut bien nous rencontrer. C’est aujourd’hui que nous nous rencontrons. Elle est Arménienne d’Arménie. Evident, vous allez me dire… Et bien non, car il y a des Arméniens d’Istanbul et vraisemblablement, ils ne parlent pas exactement la même langue.
Arax nous emmène au quartier arménien. C’est nettement plus vivant et authentique que le quartier Sultanahmet : là on est vraiment dans un quartier où les gens vivent : grossistes, petits commerces, porteurs à bras, on se sent mieux ! Joseph se fera couper les cheveux pour 15 lires.
Le verre de jus de fruit frais est ici à 1,5 lires quand il est entre 10 et 15 lires dans les quartiers touristiques. Arax nous invite à boire le thé et le café chez elle. On va ensuite visiter une école arménienne. Les relations sont tendues entre l’Arménie et la Turquie, la frontière est fermée. Cependant le gouvernement ferme les yeux sur ce genre d’école mais il n’y a pas d’équivalence de diplôme. L’école suit le programme arménien et est financée par des fonds privés, hébergée par une église protestante arménienne. Les conditions sont difficiles mais tout le monde a l’air motivé. Les enfants portent l’uniforme qui ressemble plus à des habits du dimanche qu’à d’austères blouses.
Ils nous invitent à manger à leur cantine. Noé, ça lui rappelle des mauvais souvenirs de cantine alors il n’est pas très serein…
Puis vient le temps où on doit se séparer, Arax retourne travailler, elle s’occupe de primo-arrivant dans une organisation qui vient en aide aux migrants, on aurait voulu le faire exprès qu’on y serait pas arrivé !
On continue notre visite d’Istanbul. On part explorer le grand bazar, le plus grand marché couvert du monde (lien vers c’est pas sorcier).
Là encore, les boutiques sont soignées, le paradis du commerce !
Ensuite nous visitons Sainte Sophie et la Mosquée Bleue. Sainte Sophie étonne par ses dimensions et son histoire.
La mosquée bleue est magnifique à l’intérieur, dommage qu’il y ait tous ces câbles pour soutenir les luminaires, je trouve que ça gâche la dynamique de l’architecture et que ça enlève de la puissance spirituelle et méditative au lieu.
A la nuit tombée, le coucher de soleil sur Sainte Sophie et la Mosquée Bleue est magnifique. Ces visites sont l’occasion de chercher le C’est pas sorcier sur l’Islam !
Samedi 25 novembre : au nord du pont Galata
On se lève tôt pour aller au nord d’Istanbul. On prend le tram puis le bus jusqu’à Ortakoy. Là-bas, il y a le pont qui enjambe le Bosphore et une belle mosquée mais il y a surtout les Kumpir !
Ce sont des patates au four dont on choisit les ingrédients. Ce n’est pas spécialement gouteux mais c’est original et c’est une bonne idée à refaire entre copains !
On prend le bus pour monter à la place Taksim, la place des manifestations. C’est proche de cette place qu’il y a eu un mouvement de protestation contre un projet immobilier détruisant le parc Gezi. Ce mouvement s’est ensuite transformé en contestation du régime d’Erdogan et a été sévèrement réprimé. Lien. La place est maintenant très surveillée. Elle n’est pas spécialement belle mais elle a une place importante dans la politique turque.
De cette place on descend par Istiklal Caddesi. Il y a quelques passages à voir et le marché aux poissons dans les rues parallèles. On tombera dans la rue des supporters du Galatasaraï en plein match de foot ! L’ambiance est terrible, les supporters chantent, se répondent, boivent, … Les enfants sont tellement pris par l’ambiance qu’ils s’achètent l’écharpe de supporter du Galatasaraï ! J’ai bien essayé de les négocier mais ça n’a pas marché.
On descend ensuite par Galip Dede Caddesi. C’est la rue des instruments de musique.
C’est aussi la rue de la Tekke des Derviches Tourneurs. On en profite pour acheter les billets pour dimanche, j’ai trop hâte de voir une cérémonie Derviche.
On croisera une manif de femmes car c’est aujourd’hui la journée internationale pour l’égalité Femme-Homme.
On rentre à pied, on récupère notre linge en passant, une petite blanchisserie en sous-sol qui sent la pisse de chat mais le linge sent bon, le gars est sympa et les prix sont corrects même si c’est un peu plus cher qu’à Belgrade. C’est quand même chouette de retrouver son linge propre et sec sans avoir bouffé une journée à la laverie automatique !
Dimanche 26 Novembre : la rive asiatique.
On se lève tôt encore pour aller en Asie cette fois ! On prend le bus pour prendre le bateau à Eminönü direction Kadikoy….
On a un p’tit doute sur le bateau mais on semble accoster au débarcadère convenu avec Harika, chirurgienne, amie de copains français.
Une très gentille sportive gourmande capable de traverser la ville pour une glace ! Elle nous fait visiter la partie asiatique de la ville. C’est paradoxalement plus occidental ! Les enfants s’étaient imaginés voir des chinois partout, mais non, les gens n’ont pas les yeux bridés sur la rive asiatique d’Istanbul ! L’architecture est moderne, l’urbanisme est plus aéré, la pression touristique est moindre, ça semble plus jeune et moins religieux. On prend un thé dans un jardin à thé face à la mer de Marmara. Harika nous emmène dans un resto où on goûte des spécialités : raviolis fris ou bouillis, avec une petite sauce à l’ail … hummmm. Comme on invite Harika, elle tient à offrir des glaces au salep… Des bonnes glaces énormes, sûr qu’elle connaît les bonnes adresses d’Istanbul !
On reprend ensuite le bateau pour revenir sur la rive européenne et nous rendre à la cérémonie des Derviches Tourneurs. Dans la file d’attente on fera connaissance avec des Français dont Marie qui voyage malgré son handicap moteur. Sa motivation bougerait des montagnes ! Sûr qu’en fauteuil roulant à Istanbul ça doit être sport ! Ils ont une chouette asso qui œuvre à changer le regard sur le handicap : En Van Simones. On est arrivé tôt, on a plutôt une bonne place pour profiter de la cérémonie.
Il y a du monde même si on est hors-saison. La cérémonie est belle, envoûtante. Ca endort un peu les enfants qui se retrouvent sur nos genoux. Je me verrai bien tourner avec les derviches, ils ont l’air de flotter dans un état de grâce. Il y a même un tout jeune, moins de 15 ans qui fait partie de la Tekke. D’une main ils captent la grâce Divine et de l’autre ils la répandent sur la Terre… Un acte de bonté pure, j’essaie de sentir cette énergie transmise et distribuée…
On sort de là tout calme tout serein… Il est malheureusement trop tard pour remonter la rue pour goûter les profiteroles à l’adresse que nous a conseillée Harika. En même temps, comment dire, on est déjà repus du midi… On redescend et on retraverse le centre-ville à pied jusqu’à notre Slowpy.
A notre retour, les copains du Cargot Voyageur sont là ! C’est chouette de se retrouver ! Michaël achète les moules farcies à un gars qui en vend dans le coffre de sa voiture ouvert sur le parking et moi je prends une collection de simits au vendeur qui s’est installé près du vendeur de moules. On se fera un apéro entre français dehors. Chouette ambiance !
Lundi 27 novembre : journée filles.
Avec Camille, Véro s’offre une journée fille : hammam de luxe, shopping dans les bazars et arrêt pâtisserie.
Pendant ce temps, on s’occupe des enfants. Il y a une aire de jeux juste à côté du parking. On part ensuite pour le quartier Arménien. C’est quand même mieux que le quartier touristique de Sultanhamet. On se prendra des bons kebabs, 1,5 l de jus de fruit frais. Dans la rue, un vendeur de thé nous fait assoir à une de ses tables et nous sert du thé. Au moment de payer, il ne voudra pas qu’on le paie ! L’hospitalité turque, on vous dit !
On retrouve ensuite par hasard les filles dans un de ces restos un peu comme une cantine où on choisit parmi les plats chauds présentés au comptoir. Encore une occasion de goûter à des spécialités turques ! On rentre aux camping-cars pendant que les filles continuent leur journée, c’est l’heure de la sieste pour la petite Gaëlle. On prolongera évidemment la soirée ensemble après le retour des mamans.
Mardi 28 novembre : le tour des papas ! Le grand marché de Kadikoy
Aujourd’hui, c’est le tour des hommes. On va ensemble chez le barbier dans le quartier Arménien. Evidemment le thé sera offert !
On se prend ensuite un café turc et on discute du voyage, de nos projets… C’est ressourçant de se retrouver entre hommes. On revient tout beaux tous frais à nos femmes ! Tous ensemble, on va sur la rive orientale. A l’aller on prend le métro qui passe sous le Bosphore et au retour le bateau. Il y a là-bas le grand marché de Kadikoy.
On y fait le plein de noix, noisettes, amandes, pistaches, pruneaux, tisanes, fromage et chaussettes. On s’arrête déjeuner à la cantine du marché. Une femme adorable nous prend en charge, organise une tablée pour nous et nous porte un assortiment des différentes galettes préparées et le thé.
Au retour, sur le bateau, dans la contemplation de la ville, de la mer, des bateaux et des mouettes, Véro a senti son cœur comblé. Quelle chance d’être là et de vivre ce voyage !
Les enfants eux, ont été sidérés d’approcher des mouettes de si près ! Elles viennent chiper en vol le pain lancé par les passagers.
On finira la journée par un repas en commun où Michaël nous cuisinera des champignons huummm.
Un autre couple de français est arrivé sur le parking. Ce sont deux jeunes qui voyagent en nomade avec un Saviem 15 tonnes. Ils nous rejoindront dans la soirée.
La suite de la Turquie (Véro)
On a définitivement adoré Istanbul ! Douze millions d’habitants et une quiétude incroyable. Les gens sont cools, attentionnés. Les différents bazars donnent l’impression d’être dans un grand village. Côté plaisirs gustatifs, c’est Byzance, c’est le cas de le dire ! On en oublierait presque les monuments visités : palais de Topkapi, mosquée bleue et Sainte Sophie.
On imaginait passer en Grèce tout de suite après Istanbul mais le pays nous plaît tellement qu’on part explorer une langue de terre, lointain souvenir des cours d’histoire : le détroit des Dardanelles.
On entre dans les Dardanelles par les petites routes entre mer et champs d’oliviers. Le temps est doux, le ciel est bleu, ça fait du bien après les grisailles de ces derniers temps.
Une rencontre formidable (Manu)
Direction donc les Dardanelles. En chemin, on s’arrête sur un belvédère et un groupe de Turcs s’arrête aussi, on discute un peu, ils se prennent en photo avec Slowpy. J’en profite pour leur demander comment on écrit « bonjour » en turc pour pouvoir le rajouter à notre collection.
Puis nous entrons dans une région de culture des olives. On voit des gens qui sont en train de récolter. On s’arrête pour prendre le temps de regarder et pour que les enfants enregistrent bien. A notre grande surprise, il y a là la propriétaire, une dame habillée en noir, à l’occidental. Elle parle français !
Elle nous explique un peu. On essaie les outils. Elle nous propose de venir garer notre camping-car chez elle! Elle habite une belle demeure perchée sur la colline qui domine les champs d’oliviers. Wahou ! Ça ne se refuse pas ! De toute façon, l’hospitalité en Turquie ne se refuse pas !
On monte chez elle. Il y a là des amies à elle. Elle s’appelle Nesligül, il y a Sedef, Seda et Suheyla…. Une joyeuse bande de femmes libres, modernes, laïques et progressistes. On accroche bien, on s’entend bien, on parle un peu de politique, on goûte les dernières bouteilles de vin de la production de Nesligül.
Enfin « on les goûte »… le terme adéquat serait plutôt « on les boit ! ». Je leur fais goûter la verveine que mon ami Fabien m’a fait parvenir avant le départ.
Finalement, on dormira dans la maison.
Notre chambre à l’étage nous offrira un superbe panorama au lever du soleil sur la mer de Marmara… 1er décembre, on débutera nos mot d’amour de l’Avent chez Nesligül et du coup, on a préparé aussi des mots pour Nesligül, Sedef, Seda et Suheyla.
Nesligül nous emmène au marché de Sarkoy. Véro y achète un jupe / pantalon comme les femmes de la région. Nesligül nous emmènera dans un resto/cantine où nous gouterons encore d’autres spécialités.
Le soir ce sera à nous de cuisiner ! On prépare un bœuf bourguignon !
Le jour de repartir, il y a de l’émotion…
Je peins « Günaydin » sur Slowpy. Nesligül nous couvre de cadeaux : de l’huile d’olive, du vin et des petits mots d’amitié … J’ai pas vraiment envie de partir, j’aimerai rester encore un peu … Vero a les yeux humides quand Nesligül la serre dans les bras… Plus tard, je m’apercevrai que j’ai oublié mon écharpe chez elle, acte manqué certainement pour être encore un peu là-bas ou pour pouvoir se dire qu’on se reverra…
Bifurcation à Troie
Une amie de Nesligül nous avait fortement recommandé d’aller jusqu’à Troie pour visiter le site. Ça nous fait un détour, mais c’est vrai que c’est quand même l’occasion !
En route, on trouvera à refaire le stock de sciure pour nos toilettes sèches auprès d’un atelier de fabrication de bateaux. On traverse à Canakkale.
En recherchant un bivouac, un jeune homme d’un bar nous invite à boire le thé. On accepte évidemment. Halil est le gérant du bar qui est municipal.
Il a un message pour les français : « n’ayez pas peur des Turcs ! ». Vraiment le peuple turc est accueillant !
La visite de Troie est l’occasion de lire L’Iliade et l’Odyssée avec les enfants.
Il ne reste pas grand-chose de la cité mais la visite vaut vraiment le détour, en plus nous aurons la chance de la visiter presque seuls avant l’arrivée des cars de touristes.
Les Dardanelles, rendez-vous avec l’histoire
On retraverse à Canakkale et on se dirige vers la pointe des Dardanelles. C’est ici qu’a eu lieu une bataille importante pour les Turcs. C’est dans ce détroit qu’ils ont fait échec à l’offensive des Anglais, Français et Australiens lors de la 1ère guerre mondiale. Il y a des cimetières militaires partout. On en visite quelques-uns et évidemment le cimetière français.
Nous ne savions que très peu de choses sur cet épisode de la première guerre mondiale. Cette bataille a été énormément meurtrière pour les forces alliées. Pour les Turcs cette victoire est fondatrice de la Turquie moderne.
C’est à cette bataille que s’est révélé un officier : un certain Mustapha Kemal qui deviendra plus tard le Républicain laïc Atatürk qui saura faire chuter le Sultanat et opposer une résistance nationale qui évitera à l’Anatolie d’être dépecée comme le reste de l’Empire Ottoman.
Très vite, le régime turc a permis aux alliés d’honorer leurs morts et de construire des cimetières militaires. Ici, règne une espèce de fraternité. Atatürk a eu l’intelligence de cultiver une réconciliation avec les Alliés comme ont su le faire la France et l’Allemagne après la seconde guerre mondiale. Ces visites nous montrent encore l’absurdité et la voracité des guerres. J’en profite pour me cultiver sur cette bataille et l’histoire moderne de la Turquie.
Après ces visites et un beau bivouac au cap Sulva, on tente de prendre une route côtière mais c’est rapidement une piste… Ca enthousiasme Véro-la-baroudeuse mais ça inquiète Manu-l’ingénieur…
Cette piste aura le mérite de nous donner à voir de beaux paysages et de jolis petits villages.
Après une erreur de co-pilotage, on se retrouve sur la grande route mais finalement il valait mieux pour atteindre notre dernière étape turque : Kesan.
Dernière étape turque : Kesan
Harika nous avait conseillé cette étape pour goûter le foie, spécialité de la ville ! On arrive à trouver un parking gratuit près de la mosquée. A force de tourner, on demande à un passant où trouver un resto de foie, grâce à google translate. Il nous accompagnera jusqu’au resto ! Le foie est un régal ! Il est frit mais pas gras.
On fera ensuite des « petites » courses pour finir nos dernières lires : fromage, pâte chocolatée, halva, jambon mariné (pastirma), pickles, boza… et un petit tour à une pâtisserie pour goûter un de ces gâteaux fabuleux…
Le lendemain avant de partir, rebelote, on trouvera de belles fourchettes, un grand couteau qui coupe, un service à thé turc, Véro se trouvera une autre jupe/pantalon… et un dernier resto pour goûter les lamacuns avant de partir !
J’ai eu envie un moment de continuer le voyage en Turquie, jusqu’à Izmir. Mais les copains du ‘Cargot Voyageur, qui avaient prévu d’aller en Cappadoce, ont finalement renoncé à cause de la météo. Et puis ce ne serait pas dans le thème du voyage. Alors je me dis que je reviendrai pour un autre voyage. Moi qui avait un apriori mitigé sur la Turquie avant de venir, me voici sous le charme, presque la boule au ventre de devoir la quitter, une sacrée expérience de voyage !
Allez, cette fois il faut quitter la Turquie, nous sommes le 6 décembre, direction le poste frontière et Alexandroúpolis en Grèce où les copains du ‘Cargot Voyageur nous attendent !
Fin du périple en Turquie
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